La vie est une montagne russe

Cette semaine, j’ai lu dans le cadre de mon cursus  un excellent ouvrage intitulé « Love yours dogs », publié par Justin Pettit (lire l’article, en anglais). En business, on classe souvent les business en 4 catégories : stars (hautes part de marché, haute croissance), vache à lait (hautes part de marché, faible croissance), enfant à problème (faible part de marché, haute croissance), dogs (chiens) les business où on a une part de marché et où la croissance est faible.

La plupart  des entreprises se débarrassent de leurs dogs pour acheter des stars, en se disant faire des bonnes affaires. Mais Justin Pettit explique justement que cette stratégie est mauvaise, car souvent, les entreprises les plus performantes (stars) ont un moins bon rendement dans le futur que les entreprises peu performantes (dogs). Prenons un exemple : Apple cartonne. Un investisseur pourrait se dire : achetons de l’Apple. Mais Apple a tellement cartonné qu’il sera difficile à la société de continuer à grandir, car quand on atteint l’excellence, il est difficile d’exceller encore plus (il faudrait lancer de nouveaux produits à immense succès tout en gardant le succès des iPhone, iPad…). A l’inverse, une société peu performante est facile à optimiser. Quand tous les investisseurs se ruent sur les valeurs à la mode (Google, Apple, bientôt Facebook), il existe des sociétés souvent endormies et sous valorisées car peu « sexy », mais qui offrent de bien meilleurs rendements.

La vie est faite de hauts et de bas

J’ai trouvé à la première lecture le contenu intriguant mais très intéressant. En réfléchissant plus loin, je me suis dit que la vie en fait n’est faite que de hauts et de bas. Par exemple, si mes revenus web sont sur une courbe globalement ascendante, quand je regarde de plus près, mes revenus sont de vraies montagnes russes. J’ai ainsi perdu 50% de mes revenus web en 2009 puis triplé ces revenus depuis.

Ce que j’ai constaté aussi, à la manière des entreprises pour qui mieux vaut acheter un dog qu’une star, mieux vaut agir dans la vie non pas quand tout va mal, mais quand tout va bien. Explications.

Exemple : mes sites Internet

Imaginons que tout va bien concernant mes sites Internet, et du coup, je me la coule douce. Et soudain, mon chiffre d’affaire baisse – baisse d’audience, perte d’un gros contrat… Moins de revenus, mais je dois toujours payer les loyers, les factures… Il faut vite agir. Combien de temps je mets pour développer des revenus complémentaires ?

–  1 semaine : recherche de partenaires commerciaux (régies publicitaires) intéressantes. Recherches sur le sérieux de ces partenaires potentiels

–  2 semaines : échanges d’e-mail pour concrétiser le partenariat

–  1 mois : le temps de comprendre comment optimiser le partenariat commercial

–  1 mois : le temps de passer en rythme de croisière

–  1 mois : le temps d’atteindre le seuil de paiement

–  45 jours d’attente pour recevoir le paiement (paiement à 45 jours)

Bilan : un peu plus de 5 mois se sont écoulés entre le moment où j’ai perdu de l’activité et le moment ou je touche les fruits du nouveau partenariat ; 5 mois ou je gagne moins tout en devant payer mes factures… Mauvais plan non ? Cet exemple est théorique, mais je voulais en parler.

Dès lors, ce n’est pas quand tout va mal qu’il faut faire les changements, mais quand tout va bien. En janvier 2010, j’ai contacté la régie GestionPub.com, voulant compléter mes revenus web avant de partir aux USA. Le temps de concrétiser le deal (signature de contrat), de placer les publicités, de les optimiser, d’attendre le paiement, j’ai reçu mon premier paiement en septembre. 8 mois plus tard. Maintenant, je touche mon virement mensuel… Si je m’y étais pris au dernier moment, je n’aurai pas vu la couleur de mon travail…

De la même façon, aujourd’hui, tout va bien pour mes revenus web. C’est pour cela que je fais de gros projets : lancement d’un livre électronique, refonte du design de www.decouverte-croatie.com, partenariats pour créer 2 sites locaux (dont local.eco-malin.com ). C’est quand tout va bien qu’on a de la marge de manœuvre, et c’est quand on a de la marge de la manœuvre qu’il faut préparer les périodes plus difficiles. Que ce soit dans 1 mois, 1 an, 10 ans, j’aurai (vous aussi) forcément un moment creux (maladie, licenciement, ce genre de choses).

Conclusion

Jean de la Fontaine l’expliquait très bien  dans « La Cigale et la Fourmi » : c’est quand tout va bien (en été) que la fourmi épargne de la nourriture pour préparer l’hiver…  Ce n’est pas quand on a une crise cardiaque qu’il faut améliorer son alimentation, c’est quand on est jeune et en bonne santé. Ce n’est pas quand on est au chômage qu’il faut se poser les questions sur son avenir, c’est quand tout va bien et qu’on a un travail qu’il faut épargner et faire en sorte de rester employable.

Pour reprendre les chroniques de esprit-riche.com sur l’argent et le couple, c’est quand tout va bien et qu’on est amoureux qu’il faut prévoir un contrat de mariage et faire en sorte qu’un éventuel divorce se passe pour le mieux pour les 2 parties et les enfants. S’aveugler sur la beauté de l’amour alors qu’un mariage sur deux finit en divorce est une politique d’autruche non ? Et si vous êtes amoureux, c’est facile d’aborder tous les sujets…

La vie est comme une piste de ski. En haut du télésiège, vous pouvez choisir plein de pistes différentes. Une fois en bas, vous n’avez plus le choix. C’est quand tout va bien que tous les choix s’offrent à vous. Alors, êtes vous plutôt cigale, à ne réagir qu’une fois que le problème survient, ou plutôt fourmi ? Pour finir l’article, une petite citation de Sun Tzu :

« Celui qui excelle à résoudre les difficultés les résout avant qu’elles ne surgissent. – Celui qui excelle à vaincre ses ennemis triomphe avant que les menaces de ceux-ci ne se concrétisent ».

Et, pour le plaisir, une petite métaphore bien connue de tous les écoliers… La cigale et la fourmi

La cigale , ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. Pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau.  Elle alla crier famine chez la fourmi sa voisine, la priant de lui prêter quelque grain pour subsister  jusqu’à la saison nouvelle
«Je vous paierai, lui dit-elle, avant l’oût, foi d’animal, Intérêt et principal.»
La fourmi n’est pas prêteuse ; C’est là son moindre défaut.
«Que faisiez-vous au temps chaud ? dit-elle à cette emprunteuse. 
Nuit et jour à tout venant, je chantais, ne vous déplaise.
– Vous chantiez ? j’en suis fort aise.  Eh bien : dansez maintenant.»