Trouvez les vraies réponses à vos problèmes

Je ne sais pas si vous faites le constant, mais la majorité des personnes préfèrent agir sur les conséquences plutôt que sur les causes, et ce seulement lorsque acculée au pied du mur. Prenons Bertrand (sans mauvaise private joke).  Bertrand travaille beaucoup et est bon vivant, peut-être trop sans doute, à abuser des bonnes choses. Un jour, il fait une crise cardiaque et, étant encore jeune et en bonne santé, parvient à se rétablir. Bertrand, conscient du problème, va voir son médecin, qui lui prescrit un anti-diabétique, une petite cure de sport. Bertrand désormais ne manque plus de sel, prend un médicament et fait un peu de sport.

C’est bien – bien mieux que beaucoup de gens qui ne se remettent jamais en cause – mais pas l’idéal. Pour plusieurs raisons :

–  A part une pincée de sport (pour la bonne conscience) et un peu moins de sel, Bertrand ne s’attaque qu’à la conséquence (le médicament) plutôt qu’à la cause de son mal-être

–  Bertrand a eu de la chance, mais il aurait pu y passer. Comme le dit les dictons populaires, « An apple a day make the doctor away » et « mieux vaut prévenir que Guérir ».

S’attaquer au processus, pas au résultat

Une lecture intéressante réside dans la lecture de l’art de la guerre de Sun Tzu (disponible ici gratuitement et ici à 0,89 euros) qui montre qu’une victoire, c’est avant tout le résultat d’un processus, et qu’on peut gagner une guerre sans même avoir à combattre. JM Demarco montre également dans The Millionaire Fastlane que la plupart des gens ne s’attardent qu’au résultat d’un processus sans en voir les coulisses. C’est le mythe du sportif ou de l’homme d’affaire chanceux de réussir alors qu’en réalité, il a essuyé des échecs (la réussite, c’est tomber 7 fois, se relever 8) et a beaucoup sué pour en arriver là. Comme le disait si poétiquement Ford, la réussite, c’est 1% de génie et 99% de sueur, ou quelque chose du genre.

Revenons  à Bertrand

Bref, pour en revenir à Bertrand, outre la prévention qui aurait pu lui permettre de ne jamais avoir d’attaque cardiaque dans sa vie, mieux vaut dès lors qu’il s’attaque aux causes du problème, à savoir :

–  Un rythme de vie sédentaire

–  Une mauvaise alimentation

Par exemple, Bertrand peut décider d’aller au travail en vélo, ou de mieux manger (plus équilibré). C’est mieux mais pas suffisant. En effet, tout dans l’univers ou chez les gens est interconnecté entre eux.

Un monde interconnecté

Prenez un eco-système. Changez un seul paramètre – changement climatique, une espèce qui disparait ou devient en surnombre – et tout change, selon le bon vieux principe de l’effet papillon. En économie, c’est pareil. Social, Economie, Politique, Environnement, Education, Santé, Justice, tout est interconnecté, et un vrai changement implique un changement global et pas de changer une seule variable. Je vous invite d’ailleurs à voir la vidéo de la conférence TED d’Etienne CHOUARD qui en dit long sur le sujet:

Revenons à nos moutons. Plutôt que de chercher à agir sur les causes, qui se dénombrent par milliers, mieux vaut pour lui utiliser la méthode des 5 Pourquois (si vous ne savez pas ce que c’est, je vous laisse lire cet article) pour agir sur la cause sous-jacente de sa vie, ou tout du moins sur la variable dominante

Par exemple, Bertrand mange peut-être ici mal car il aime être bon vivant avec des amis. Changer son alimentation, c’est changer son rythme social. Pourquoi Bertrand mange tant ou boit tant avec ses amis ? Par manque de confiance en lui peut-être ?

Pourquoi Bertrand fait un travail certes bien payé, mais stressant et trop sédentaire ? Bertrand devrait se demander si ton travail l’épanouit. A-t-il peur de manquer d’argent suite à une enfance difficile ? Ou peut-être souhaite-il fuir une vie familiale en échec en effectuant de nombreuses heures supplémentaires ?

Au travers de la recherche des causes sous-jacentes de la crise cardiaque de Bertrand, on peut voir un certain manque de confiance en lui qui engendre des relations sociales parfois difficiles.

C’est sans doute à ce niveau qu’il faut agir. Bertrand pourra faire du sport par seulement pour avoir une meilleure santé (Mens Sana in Corpore Sano comme le disaient les Romains), mais aussi pour retrouver une harmonie entre vie privée/vie familiale/vie sociale/vie professionnelle. Un moment où il peut se retrouver avec lui-même ou avec des amis et prendre le temps de décompresser.

Peut-être que Bertrand pourra convaincre ses amis de désormais manger plus souvent dans des restaurants Japonais. Il pourra donc manger sans compter et sans mauvaises conscience. Bertrand pourra peut-être avoir une discussion franche avec sa femme pour redéfinir son projet de couple et le compromis entre travail et vie familiale pour retrouver la paix avec lui-même et ses proches.

Conclusion

Peu importe les conclusions que Bertrand pourra tirer, l’essentiel est de s’attaquer aux vraies causes : vecteur principal d’action et/ou causes sous-jacentes, souvent liées à l’inconscient. Après tout, comme le disait John Gray dans les Hommes viennent de mars, la femmes vienne de Vénus, 90% des disputes (donc des causes de discordes dans les relations humaines, mais aussi de notre psychologie) relève de l’inconscient et de l’enfance.

Sans faire de psychanalyse à trente centimes d’euros (deux balles disait-on autrefois), si vous avez des problèmes, beaucoup de gens ne changent rien. D’autres s’attaquent juste aux conséquences, pas à la source de leur problème. Allez plus loin et ne vous attaquez pas à la source de votre problème, mais aux ruisseaux approvisionnant la source de votre problème…

15 réponses

  1. Pierre de Voyage au soleil
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    Comme dise les anglo-saxons, il faut chercher la « root cause ». C’est marrant parce que les techniques que tu évoques (notamment les 5 pourquoi) sont des techniques très utilisées (ou sensées l’être) dans les projets menés en entreprise.
    Et j’ai jamais vraiment réfléchi à l’appliquer à ma vie personnelle.

  2. Martin
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    Bonjour Pierre

    J’ai mis quelques années pour le découvrir, mais les principes d’entreprise permettent de mieux gérer au quotidien. Le développement de projet, c’est pareil que préparer des vacances. Le cost-killing, les principes d’une bonne gestion financière. Le supply chain, un moyen de s’assurer que l’approvisionnement suit. Le root cause, un moyen de chercher les vrais causes aux vrais problèmes…

    Tu me diras en analysant de cette manière ce que cela peut t’apporter dans ta vie de tous les jours?

    • Gilles (Objectifs Liberté)
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      Mon petit commentaire avant ma marche matinale :

      – Je ne suis pas sur que toute les méthodes de management d’entreprise soit bonne à prendre en compte d’autant qu’elle varie avec les modes et les époques. Le « cost killing » principe d’une bonne gestion financière, pas sur pour l’avoir vu déployé en entreprise de manière démoralisante pour l’employé et souvent absurde. Appliqué à notre vie quotidienne, ça pourrait donner acheter uniquement les premiers prix …

      – Sinon je connaissais (par ses écrits et ses vidéos) le présentateur de la conférence TED qui a mené une grande réflexion sur la démocratie.

      • martin
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        Tout est question de juste milieu non? Le cost-killing fait que je prend le bus plutôt que le taxi par exemple lorsque c’est possible. Tu aimes bien les conférences TED et ce présentateur sinon?

        A bientôt 🙂

        • Gilles (Objectifs Liberté)
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          Les conférences TED sont d’un haut niveau je trouve (celles en anglais que je connais bien). Je les suis depuis plus d’un an.

          L’orateur est bon mais pas excellent (je parle de la forme et non du fond) si on le compare aux meilleurs conférenciers américains. Par contre le message qu’il véhicule est très intéressant et comme il le dit nous ne sommes pas dans une démocratie.

          • martin
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            Je trouve aussi. Internet rend accessible des informations d’une extrême qualité, je trouve cela génial 🙂

            A bientôt et merci pour ton retour en tout cas 🙂

  3. martin
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    Bonjour Salvio

    Effectivement, le problème est qu’il est souvent difficile de changer car on préfère souvent se mentir en s’inventant (inconsciemment) de faux problèmes que regarder la dure réalité en face…

    Martin

  4. Jordane
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    Salut Martin,

    Efficace ton article, et bon exemple, c’est bien le soucis de beaucoup de personnes, de confondre les causes et les conséquences et de ne pas s’en rendre compte.

    Un jour peut être ca changera, mais pas demain!

    A bientôt

    Jordane

  5. Cédric DEBACQ@Infographiste
    |

    Salut Martin,

    T’intéressant comme article,
    un sujet qui nous concerne un peu tout à mon sens, je suis de nature à réfléchir beaucoup, à aussi me remettre en question, même si parfois je n’ai pas toujours la solution.

  6. martin
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    @Benoît: Tu me diras ce que tu en penses? Tu as raison: dans la vie, tout n’est pas contrôlable – un chauffard nous renverse par exemple. Mais beaucoup de choses sont contrôlable, directement ou indirectement. Par exemple dans l’exemple du chauffard, je roulais très lentement et klaxonnait ou faisait des appels de phare lors des virages lorsque je roulais dans les gorges du Verdon. Dès lors, je limitais le risque des accidents. Prévoir, c’est aussi prévoir les autres…

    @jordane: Un jour peut être ca changera, mais pas demain!==>Non on ne change pas la nature de l’homme, mais tu peux changer à ton niveau 🙂

    @Cedric: merci à toi 🙂

  7. Dorian
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    Bonjour Martin,

    Je te conseille également la lecture de « Comprendre et appliquer Sun Tzu » qui reprend les 36 stratagèmes de sagesse en action permettant d’expliquer Sun Tsu avec notre mentalité occidentale. Intéressant à lire 🙂

    Sinon super l’article et la conférence 🙂

    Dorian

  8. Sovanna Sek from GenY Finances
    |

    Bonsoir Martin,

    Depuis le mois de mai, j’ai au un mal de dos récurrent qui s’est transformé ponctuellement par un mal de cou et une nerf sciatique, malgré une activité sportive régulière. A ce jour, j’ai encore quelques séquelles mineures mais mon état de santé s’améliore.

    En règle générale, le réflexe est d’aller directement chez un kiné ou faire des exercices de musculation. Malheureusement, les résultats ne sont pas garantis à 100 % dont j’ai fait l’amère expérience. Du coup, j’ai essayé de chercher le fond du problème en achetant un livre sur le mal de dos sachant que cela peut me permettre de mieux l’appréhender. Est-ce dû à mes activités sportives ? Peut être car en règle j’ai envie de temps en temps de me mettre dans le rouge.
    En réfléchissant, j’avais le souvenir d’avoir fait une radio au niveau du bassin et de la colonne vertébrale un an plus tôt qui m’a juste signalé que la jambe gauche était plus courte que la droite mais cela ne m’avait pas choqué car c’était normal.
    Dans le livre, cette anomalie anatomique peut avoir des conséquences préoccupantes si des exercices de proprioception n’étaient pas réalisés régulièrement. Personnellement, je pense que c’est une des causes avec le stress du travail.
    Pour résoudre une partie du problème, je planifiais quotidiennement les exercices recommandés dans le livre tout en sachant qu’il n’y aurait pas de miracles à court terme.
    Aujourd’hui, ça s’améliore mais je reste sur mes gardes car un mal de dos peut survenir subitement.

    Cordialement,

    Sovanna Sek de GenY Finances.

  9. martin
    |

    @Dorian: OK je note, merci pour le conseil 🙂

    @Sovanna: Comment tu explique la cause de ce problème? Le stress associé à une jambe un peu plus courte que l’autre du coup? N’hésite pas à te faire suivre par un médecin pour éviter de te bousiller le corps à l’avenir et tiens moi au courant de ton évolution à long-terme 🙂

    Martin

  10. […] Comme je le disais dans cet article, beaucoup de gens s’attaquent aux conséquences plutôt qu’aux causes. Par exemple, Bertrand a une mauvais hygiène de vie : manque de sport, nourriture trop riche, métier aux responsabilités stressantes, relation qui bat de l’aile… Il fait une attaque cardiaque et s’en sort […]

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