Face à la vie quotidienne qui a vite fait de nous envahir – métro/boulot/dodo – il est intéressant parfois de prendre un peu de recul et se demander si notre mode de vie correspond à nos attentes, de faire un bilan sur ce qu’on a déjà fait et sur le cap que l’on souhaite suivre (au niveau vie professionnelle/familiale/loisirs…).
Mais ce travail d’introspection est difficile à réaliser tant nos préjugés, profondément enracinés en nous par l’influence de la société. Par exemple beaucoup pensent « Il faut travailler beaucoup pour réussir » au lieu de « Il faut travailler efficacement, et surtout avoir du bagou et du bon sens pour réussir » car la société nous inculque le modèle de travailleur modèle. Ou encore le modèle de la résignation : « c’est comme ça, on n’y peut rien » alors qu’en fait, sauf à quelques exceptions près, on a la vie qu’on a choisit – ceux qui ne sont pas contents peuvent toujours divorcer, déménager, s’investir dans la vie politique locale, créer une entreprise, intervenir dans des réseaux d’influence…
Une solution est la méthode dites des « 5 pourquoi ». Je l’ai étudiée en cours de philosophie alors que j’étais encore en classe préparatoire. Cette méthode vise à chercher les causes profondes de notre vie quotidienne, en se demandant « pourquoi ? » jusqu’à ce qu’on ne puisse pas aller plus loin, ou 5 fois au minimum…
Exemple 1 : le régime
« Je dois manger moins ». Pourquoi ?
« Pour maigrir ». Pourquoi ?
« Pour me sentir plus en confiance». Pourquoi ?
« Pour pouvoir séduire ce type ». Pourquoi ?
« Parce qu’il me plait »
Dans ce cas on voit que l’objectif ultime du régime est d’être avec quelqu’un qui nous plait, quelqu’un de confiance avec qui partager sa vie. N’y a-t-il pas une solution pour arriver au même résultat. Par exemple pour se sentir en confiance, on peut également apprendre à s’aimer, à voir la vie du bon côté… Demandez vous toujours si la fin justifie les moyens.
Exemple 2 : Le professionnel
« Je rentre tard le soir et n’ai pas le temps de voir ma famille ». pourquoi ?
« Je travaille beaucoup, j’ai un job à hautes responsabilités ». Pourquoi ?
« Je veux réussir professionnellement et gagner beaucoup d’argent ». Pourquoi ?
« Je souhaite de la reconnaissance sociale ». Pourquoi ?
« Je ne suis pas en confiance en moi et je veux que les autres m’admirent… »
Ici, le but ultime recherché est plus de confiance en soi tinté d’un brin d’orgueil. Plutôt que de ruiner sa vie au travail et finir stressé, ne pourrait-on pas s’y prendre autrement ? Par exemple en appelant de temps en temps ses proches, en rendant service. Ou en vivant ses rêves, ce qui permet d’être heureux, en confiance en soi et être admiré par les autres – tu te rends compte ? Le voisin est parti en Australie, il est en train d’écrire une pièce de théâtre, il a même appris une 4ème langue étrangère. Et en plus, il est cool, il aide même les restos du cœur en étant bénévole pour cette association. Plus sympa que de rester au travail ?
Variante :
« Je rentre tard le soir et n’ai pas le temps de voir ma famille ». pourquoi ?
« Je veux gagner beaucoup d’argent ». pourquoi ?
« Pour pas être dans le besoin et vivre mes rêves ». pourquoi ?
« Pour la liberté et le bonheur que ça m’apporte ».
Liberté, bonheur, tout est dit. Si votre boulot vous épanouit, tout es ok. Mais cela vaut il le coup de sacrifier sa vie de famille et de couple pour travailler dur à la recherche du bonheur et de la liberté conditionnel et futur, alors que le bonheur et la liberté sont à votre portée ? Mieux vaut avoir une grande maison dont on ne profite pas car on travaille trop, ou une petite maison où on a le temps de profiter de sa femme/ses enfants/ses amis ?
4 réponses
Jérémy
Je n’avais jamais entendu parler de cette méthode mais je suis complètement d’accord pour dire qu’il est important voire primordial de prendre du recul sur les situations du quotidien. Ca permet d’apprendre à mieux nous connaître, ce qui est, selon moi, la base du développement personnel !
martin
Jérémy:
Je ne me rappelle plus du nom exact, je crois que c’était quelque chose comme de la maieutique, mais en fait, on voit que quand on cherche les raisons profondes de nos choix, elles sont souvent les mêmes (amour, estime de soi, reconnaissance sociale…).
Comme tu le dis Jeremy, prendre du recul permet d’agir sur les causes, tandis que n’agir que sur les conséquences, c’est simplement prendre un médicament anti-douleur: on résout la douleur, mais pas le fond du problème 🙂
kategriss
C’est une méthode intéressante dis donc, je ne connaissais pas. Mais autant les gens exemples que tu montres arrivent à des conclusions plutôt positives, autant que faire si par exemple, dans le cas du pro on arrive à ce un schéma de ce type :
« Je rentre tard le soir et ma famille me le reproche ». Pourquoi ?
« J’ai un job à hautes responsabilités donc je travaille beaucoup. Pourquoi ?
« Je ne veux pas passer du temps avec ma famille. » Pourquoi ?
« Je n’aime pas les gens qui m’entourent alors je les fuis en prenant un boulot prenant. » Pourquoi ?
« Je ne sais pas dire non. »
Enfin ce n’est qu’un exemple, mais quand la conclusion semble trop dure à accepter, ou trop douloureuse, n’est-ce pas contre-productif ?
martin
Kategriss: il faut savoir si on veut jouer à l’autruche ou affronter la réalité. Un jour, on m’a dit que mes sites étaient de la merde, suivi d’une bonne argumentation durant une heure. Le coup de pied aux fesses a été bien douloureux, mais en suivant les conseils de ce type, j’ai bien développé mes sites après.
Je sais qu’il est plus facile de rester dans l’illusion, mais la réalité nous rejoint toujours (maladie, décès d’un proche…) et à ce moment la, je pense qu’il vaut mieux être dans le vrai que se dire qu’on a vécu toute sa vie dans l’erreur non?