En Septembre 2007, en entrant en école de commerce, j’avais une folle envie de participer au 4L Trophy, un rallye humanitaire où chaque année, 2000 étudiants vont de la France au Maroc en 4L (1000 4L) apporter du matériel scolaire, et amènent 70 tonnes de matériel scolaire.
Un beau défi: rouler dans une voiture plus vieille que moi (23 ans pour la voiture, 22 ans pour moi) de Dijon au Sahara, se diriger au milieu du désert jusqu’à Merzouga pour donner le matériel avant de revenir… Sans m’y connaître en mécanique…
Le temps de trouver un coéquipier, on est déjà en juin 2008. J’achète une 4L à mon nom avant de partir au Mexique, pour diminuer d’autant le budget à trouver et car ayant cassé ma Renault 19 – je m’étais endormi au volant quelques mois avant, et alors que la route tournait j’avais continué en ligne droite et fini dans un terre plein central…, c’était aussi l’occasion d’avoir une voiture pour tous les jours. Un investissement financé par un emprunt de 1000€ à 0% d’intérêt (Merci la BNP Paribas)
Le départ a lieu le 19 février 2009, le lendemain de mon anniversaire – anniversaire que je fête la veille au niveau du village départ. Mais revenons à nos moutons : ca nous a laissé 6 mois pour trouver quelques sponsors et préparer la bête… J’ai réalisé 2 interviews dans 2 radios locales Dijonnaises, ce qui nous a valu un article dans un blog et l’appel d’une association Lyonnaise (Cœur du Monde) qui nous a donné 150 kilo de matériel scolaire pour les 3 équipages de notre école. Tout a été « bien » organisé :
– Aller à l’imprimerie récupérer les autocollants des sponsors (dont l’auto-collant eco-malin.com et legypteantique.com) et les placer sur la voiture : la veille
– Vidange et inspection de la voiture : 1 semaine avant le départ
– Chargement de la voiture : aucun test, le jour même
Le 18 février, c’est le grand jour. Outre mon anniversaire, on se réveille à 5h du matin (ma copilote est furax, j’arrive avec 2 heures de retard) et direction Bordeaux ou a lieu le village départ… La 4L, ultrachargée – matériel scolaire, affaire perso, pneus de secours – est dure à pousser mais finit par atteindre ses 115-120 km/h de vitesse de croisière (sur l’autoroute : notre record en descente : 147 km/h nous ayant permis de doubler une BMW, la montée qui a suivi : 60 km/h, la BMW nous a bien doublé)
Une partie du matériel scolaire emmené avec nous. Ca semble peu, mais dans la 4L, ca prend de la place
Le temps est pourri, près de Clermont-Ferrand
Aucune 4L sur la route… On commence à prendre peur. Peu après Clermont-Ferrans, on s’arrête à une station-servic. 5 ou 6 4L, un ballet de klaxon pour nous accueillir… Ca y’est l’ambiance 4L Trophy a commencé… Arrivé au village départ de Bordeaux, je me rends compte que j’ai une barre au lieu d’un anneau de remorque à l’avant de la voiture, un équipement obligatoire pour le Trophy… Je prie pour qu’ils ne se rendent comptent de rien, ils ne se rendent compte de rien… Puis on pose la voiture sur le village de départ, où il y a des voitures assez sympa, et on passe la soirée paisiblement à Bordeaux…
Village départ
Ma 4L
Une 4L décorée que je trouve sympa
Le début de l’aventure
Le lendemain, a 14h a lieu le départ. 400 4L qui sortent d’un parking, ca ne passe pas inaperçu… Après 1h30 à l’arrêt, on parvient enfin à se dégager du parking, et on traverse tout Bordeaux direction l’autoroute… Il y a des 4L partout, sur la voie de gauche, de droite, chaque station service est remplie de 4L… Certains automobilistes pressés semblent s’impatienter quand une 4L double à 120 km/h une autre qui roule à 110, d’autres sont amusés de voir autant de 4L, on se klaxonne – cucracha – ou on fait des grimaces aux gamins qui regardent notre 4L, c’est sympa
La 4L d’une amie, aux couleurs de l’ASM
Mon réservoir se fait mince, mais par souci d’économie même si ce n’est pas très patriote, j’attends de traverser la frontière Espagnole pour nourrir la bête, vers 16h. Puis nous continuons de rouler… jusque 23h quand tout le monde commence à fatiguer. On voit la première 4L sur un camion dépanneur, on se dit qu’il vaut mieux s’arrêter. On s’arrête dans un champ près de Burgos, on plante les tentes avec une dizaine d’autres 4L…
Le réveil est douloureux : -5°C.
On gèle littéralement en sortant des tentes, dur de plier la tente avec les doigts gelés. Des 4L galèrent à démarrer, les 4L s’entraident en connectant leur batterie les unes autres pour démarrer. On s’arrête dans un café le temps de bien se réchauffer, et nous repartons, sous un ciel bleu glacial, direction Madric… peu avant Madric, la première 4L de Paris nous dépasse – certains ont donc quitté Paris à 14h et sont arrivés à Madrid à 11h le lendemain matin soit 1300 km en moins d’une journée. Ils nous expliquent rouler entre 140 et 150 km/h et s’être relayé la nuit pour maintenir le rythme… Alors que nous, on est pépère : 110-120 km/h et beaucoup de pause
Banlieue de Madrid
Après une interminable ligne droite sur l’autoroute, nous arrivons en Andalousie. Les seules voitures Françaises que nous voyons sont les 4L…
Notre 4L galérant de plus en plus – nous avons du nous arrêter plusieurs fois sur la bande d’arrêt d’urgence car elle chauffait trop – nous abandonnons nos amis qui poursuivent jusqu’à Algésiras et nous arrêtons à Grenade, après une heure à 60 km/h sur autoroute – c’était stressant de ne pas pouvoir rouler plus vite… Il fait beau, on est en T-shirt et en short en février, on rejoint des amis en échange universitaires avec l’ESC Dijon à Grenade, on mange des tapas. Ma collègue crevée va dormir, je vais dans un bar à salsa ou j’essaie de draguer des Espagnoles tout en m’alcoolisant… Après 3 heures de sommeil, lever à 7h du matin pour repartir. Encore ivre et crevé, ma copilote conduit les 2 premières heures, puis je prends la suite jusqu’à Algésiras…
On nous explique qu’il y aura 3 ferries pour nous transporter, que les premiers seront les Bordelais – bien fait pour les Parisiens qui ont roulé comme des malades et qui ont fait Paris/Algésiras en moins d’un jour et demi. On nous donnera des repas que le matin et le soir. A midi, on se débrouille. On fonce à Carrefour où j’achète des saucissons – ca se conservera bien dans la voiture – du pain et beaucoup d’alcool et de bières – faute de loger les packs, on loge les bières partout ou on peut, au détriment de ma copilote… Le rayon « alcool » et « red bull » est rempli de français… Puis direction le bateau… La traversée durera 4 heures, 4 heures d’attente pour faire valider ses papiers d’identité et d’immatriculation auprès de 2 employés (pour 2000 étudiants) . Puis le bateau accoste, et on sort du bateau. Je mets la première fois le pied (la roue) sur le continent Africain. Direction Larache ou nous passons la nuit (blague pourrie : on dort ou ? A Larache. A Larache où…)
Le parcours? Prendre l’autoroute direction Fes, passer près d’Ifrane vers Enjil, puis à Errachidia, Merzouga (où nous déposeront le matériel et feront l’épreuve de franchissement de dunes), Timzérif, Zagora, Marrakech avant de revenir vers la France
La suite… pour bientôt… A vos commentaires
Pour en savoir plus: http://www.roadtrip-maroc.com
8 réponses
Bison Touffu
C’est vraiment un rallye que j’aurais aimé faire. Dommage que ce soit réserver aux écoles de commerce. Pas la possibilité de s’inscrire en étant à la fac 🙁
martin
les règles ont peut être change mais quand je métais inscrit il y avait des ingénieurs quelques types en fac par beaucoup.
En 2009 du moment que tu étais étudiant et avait largent pour les payer cétait bon. Après il y avait beaucoup décoles mais je pense que cest lambiance de promo (qui je me trompe peut être mais existe sûrement moins en fac) qui fais ça. La représentation aussi: notre esc à donné 1100 euros par équipage en sponsoring à la fois pour nous aider mais aussi montrer aux petits nouveaux les projets et leur vendre du rêve pour les faire venir…
Livret A
Quelle histoire, on se rend compte que certains font des folies avec ces voitures. Rouler à 150 sur autoroute, c’est dangereux. Mais sinon la 4L a été stable sur la route ?
martin
Tout à fait, surtout que rouler trop vite ne sert à rien: souvent on prenait notre temps d’admirer le paysage, on arrivait à 19h. Le temps de faire de menues réparation et le plein, le repas, la soirée, on arrivait à l’étape du lendemain et on ne s’ennuyait pas. Ceux qui bourrinent et arrivent à 14h au camp, ils n’ont rien à faire.
La majorité des pannes n’a pas eu lieu dans le désert mais sur l’autoroute, ou certains bourrinent à 140-150 tout du long (les 4L étaient conçues pour 110 120 grand maximum)
En dessous de 115 km/h, oui elle était stable. Au retour, on a fait Alméria (sud de l’Espagne) – Clermont-Ferrand soit 1400 km en une journée – départ 6h du matin, arrivée 22h. On a roulé, hors pauses, à 125 km/h (accélérateur à 100% tout le temps) elle a pas trop aimé…
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