Mon voyage au Maroc (2ème partie)

Posté dans : Afrique, Voyager | 20

En rentrant en école de commerce, j’entends parler du 4L Trophy, un rallye humanitaire au Maroc ce qui me donne envie… Le projet se concrétise et je pars en 2009 en 4L direction le Maroc comme vous pouvez le lire dans la première partie de mon récit.

Arrivée au Maroc

Après une longue traversée de la France, on s’endort sous tente près de Burgos. Le lever est dur: -5°C… On reprend la route… La route est longue… mais agréable: à mesure qu’on descend dans le Sud, le temps se réchauffe… On s’arrête le soir à Granada, puis on repart le lendemain pour Algésiras où on prend le bateau. Après une longue traversée de 4 heures entre Algérisas (Espagne) et Tanger (Maroc), je pose pour la première fois le pied la roue sur le sol Africain (mon troisième continent après le Mexique, 6 mois plus tôt). Nous nous dirigeons vers Larache ou nous dormons la première nuit, fatigués par une longue journée (départ à 6h du matin de Grenade – Algésiras, courses et garage à Algésiras, attente au port, traversée de 4 heures, 1h30 de route, arrivée 1h du matin à Larache). On sort l’apéritif et on s’endort rapidement. Le lendemain, l’étape est longue : Tanger à Enjil, de mémoire près de 600 kilomètres.

Autoroute, Maroc

Les paysages sont verdoyant, loin de l’image d’Epinal du Maroc. La météo est géniale: je pense avec un brin de cynisme à mes amis resté au froid en France, quand le 22 février, on est en short + t-shirt…

A midi, on s’arrête dans un petit chemin non loin d’un village. Un peu plus tard, un Marocain et sa fille viennent discuter avec nous, et il nous propose de partager un thé à l’absinthe avec nous, ainsi que des olives, du pain et de l’huile d’olive… On discute, il nous dit avoir de la famille en France… Super sympa l’hospitalité à la Marocaine

Puis on repart. Direction Ifrane, une ville très prospère qui ressemble étonnamment à une ville Européenne… Il y a même un café appelé… le chamonix!

Alors qu’au début de la journée, on se serait cru dans la Beauce au mois de mai, puis a 10h, les paysages étaient plus arides, on se croirait dans les Alpes…  Il y a plein de sapins… On voit des occupants de 4L ramasser du bois (on a compris à la fin du séjour, en étant en plein désert: ils récoltaient du bois pour pouvoir faire un feu de bois lorsqu’il n’y aura plus d’arbres…)

Il y a de la neige, mais il fait étonnament chaud. En T-shirt et en short, on se lance des boules de neige (quand mes amis étaient en cours à la même période ^^). puis on part, direction Enjil… Progressivement, la neige disparait et fait place à un paysage ocre, le même ocre que celui du grand canyon, c’est impressionnant le nombre de paysages vus dans la journée. Il fait froid. Mon téléphone m’indique qu’on est à 1800 mètres d’altitude. Comme à Burgos, la nuit sera fraîche: -2 à -3°C le matin…

Départ pour Errachidia

Comme il y a 1000 4L, chaque matin, 200 4L partent à chaque demi-heure… On a de la « chance »: notre départ a lieu à 6h30. On se réveille à 5h du matin sous un froid glacial (-2 à -3°C) . C’est déjà désagréable de sortir du sac de couchage et de la tente par -2 à -3°C mais au fond, c’est déjà moins désagréable qu’à Burgos (-5°C) et ce n’est pas le plus désagréable (même si je me suis rendu compte de la galère des SDF: dormir sous tente dans un endroit sécurisé par -5°C 2 nuits, ce n’est pas drôle. Le faire sans tente par -10°C, tout l’hiver sans sécurité…).

Le plus désagréable, c’est de de voir replier la tente, car c’est impossible de replier la tente avec des gants. Bilan: les doigts gèlent, je souffle sur mes doigts pour réchauffer, ils gèlent encore plus… Quand la tente est pliée, je me dis que la prochaine fois, je dors dans la voiture (ce que j’ai fait: par flemme de monter la tente et de la démonter le matin). Puis il faut faire démarrer la voiture… En général, après 7 ou 8 essais, elle veut bien démarrer. Il faut donc appuyer sur l’accélérateur a vide en tirant le starter (consommation en essence: très élevée) histoire de recharger la batterie et commencer à réchauffer la voiture… Puis on part… Il est 6h30. Quelques photos:

La route continue durant 50 km sans traversée de villages, au milieu de paysages désertiques d’une toute beauté… (anecdote inutile: A chaque station service traversée, je remplis le résevoir et le jerricane… car bêtement je n’ai pas retiré d’euros, ma copilote non plus, pensant payer l’essence en dirhams. Mais les organisateurs n’acceptant que l’euro, on ne peut acheter l’essence que dans les villages traversés, qui n’a soit dit-en passant aucun problème de qualité, contrairement aux rumeurs).

A midi, on mange près d’un village, mais rapidement, des hordes de gens arrivent… Voulant manger en paix sans risque qu’on se fasse piquer quelque chose, on part (non sans culpabilité) et rouons 5 km dans le désert pour avoir la paix.

Nous affrontons le désert pour la première fois aujourd’hui… Il fait très chaud: le thermomètre (noir, donc faussé) indique 35°C (on est le 23 février pour l’information). En tout cas il fait aussi chaud qu’un beau jour de juillet…

Le chemin est long: on roule en moyenne à 20 km/h, parfois plus, souvent moins. On traverse des oueds asséchés, il faut faire attention à ne pas râcler le sol… Parfois il y a des passages sablonneux. On m’apprend que c’est très simple: il suffit de rétrograder en première, d’appuyer à fond la pédale, de maintenir le volant… Le volant et l’embrayage tremble, la voiture patine, mais c’est pas grave. Il faut pas s’arrêter, sinon on s’ensable (traduction: il faut désabler et pousser…). Les boissons partent vite dans la voiture, le soir je découvre qu’on a consommé 14 litres/100 km (mon estomac: 1 litre d’eau à l’heure). On sort du désert pour voir la première oasis…

Incroyable de se dire que quelques jours plus tôt, on était en France… Je suis impressonné, n’ayant jamais vu de paysages comme cela… Etonné de découvrir une cuisine délicieuse, des gens accueillants… Etonne par la grande pauvreté qui règne dans les villages… Etonne par contraste à cette pauvreté qu’au milieu du désert, on capte souvent plus de réseau sur son téléphone que dans une ville Française… Une amie négocie l’achat d’un cheche ou quelque chose du genre, elle se fait plumer (comme tous les Européens) mais c’est le jeu… Puis on reprend la route…

Ma voiture galère. Je dois m’arrêter en montée à l’entrée d’un village, surchauffe oblige… Puis ma boîte à vitesse fait un vilain bruit… Le soir, arrivé au camp, je fais réparer ma voiture par des mécanos Marocains de prodiges. Dehors, la nuit, avec des outils rudimentaires, il parviennent à réparer à peu près toutes les 4L… On prend le repas du soir avec les autres équipages (2 200 étudiants + l’équipe organisatrice), puis apéritif assez alcoolisé, et dodo (dans la voiture pour moi…)…

Vous découvrirez dans la suite de mon parcours le trajet jusqu’à Merzouga, en plein milieu du désert, où on a déposé le matériel scolaire, puis le trajet laborieux jusqu’à Timzérif (11h30 de route pour 159 km, nous sommes arrivés au camp d’arrivée vers 22h, les plus lents vers 4h30 du matin ) en raison d’un passage où on ne cessait de s’embourber, et parce qu’on s’est perdu au moment où la nuit commençait à tomber… Puis le parcours marathon jusqu’à Marrakech. J’espère que les photos et l’article vous ont plu, et à très bientôt

Source des photos: Road-Trip Maroc

20 réponses

  1. Philippe
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    Excellent ! La diversité des paysages donne vraiment envie d’aller faire un tour là-bas. Je ne pensais pas qu’il y avait des paysages aussi verts au Maroc.
    Merci pour ce dépaysement en ce jour d’hiver froid et humide 😉

  2. martin
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    De rien Philippe. Pour les paysages verts, c’était entre Tanger et Rabat, les paysages sont effet plus arides dès que l’on descend au sud du Royaume chérifien

  3. Charly
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    Salut Martin,

    Joli carnet de voyage 🙂
    J’ai aussi fait le 4L Trophy … Tu pourrais faire un autre article pour faire suite à celui-ci sur tout ce que cela t’as apporté en terme de réalisation d’un projet. Partir de rien et arriver à rassembler les fonds, acheter la voiture etc … C’est une sacrée belle aventure ô combien enrichissante d’un point de vue personnel !

    Tu n’as pas envie d’y retourner ? Moi j’ai été piqué et je suis un peu devenu accro 🙂 J’y suis retourné 2 fois mais sur un autre raid.

  4. Jérémy
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    Yes, j’adore ce genre de roadtrip book ! Continue 🙂

  5. martin
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    @ Charly: j’évoque un peu ce point sur http://www.candix.fr/2011/01/mon-voyage-au-maroc-4l-trophy/. Par ailleurs, l’école nous a versé 1100€, et j’ai fait une mission pour une entreprise payée avec le même ordre de grandeur, ce qui nous a aidé. Si tu as des points à éclaircir, n’hésite pas.

    Mais ma 4L étant tombé bien plus en panne que prévu (mon garagiste me disait bonjour avec un grand sourire au bout de quelques mois; 2 remorquages sur autoroute), l’aventure m’a coute assez cher à titre perso, n’ayant été financé par des sponsors qu’à 50%.

    Quel est l’autre raid que tu as fait? J’ai hésité à repartir, mais trouver des fonds, c’est assez galère quand tu n’as pas des masses de relations, et j’avais peur d’avoir un déjà vu?

    @ Poleon: Merci 🙂

    @ Jeremy: Je posterai la suite la semaine prochaine je pense 🙂

  6. PEL
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    C’est vraiment une superbe expérience d’avoir pu faire tout cela, et les paysages sont magnifiques ! Ça donne beaucoup envie d’y aller 🙂

  7. martin
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    Oui c’etait vraiment sympa quoique trop court… Je publierai le prochain article prochainement si ca t’interesse avec de nouvelles photos 🙂

  8. Livret A
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    Les paysages ont l’air vraiment sympa, rien à voir avec le Maroc que j’ai vu la semaine dernière ! Sinon il doit y avoir un contraste assez fort entre la neige en tshirt + short puis désert à 35 degrés…

  9. martin
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    Tu as visité quel coin du Maroc? Sinon oui, mais en même temps on est passé de 2000 mètres d’altitude dans l’Atlas au nord du maroc au Sahara au Sud du maroc. Latitude et altitude aidant, les variations étaient importantes. L’amplitude thermique était aussi grande durant la journée: il pouvait faire très très frais le matin dans le désert…

    • Livret A
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      Pour être précis, je suis allé à Tanger. Ce qui m’a motivé à séjourner dans cette ville c’est les 46 euros aller retour !

  10. martin
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    Tu m’en avais parlé, mais tu n’as pas loué de voiture là bas, pour bouger un peu?

    • Livret A
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      Non au final, on a préféré rester à Tanger, on imaginait qu’il y avait pas mal de choses à découvrir, ce qui n’était pas vraiment le cas…

      • martin
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        Ah OK… Il y a quoi à voir à Tanger?

        • Livret A
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          Pas grand chose à part la médina et ses anciennes constructions…

          • Martin
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            OK… J’avais juste vu le marché, sur la pente surplombant le centre, et quelques immeubles plus modernes, mais pas grand chose… Tu l’as vu le petit marché dans la pente, avec tous ces marchands vendant un peu de tout?

  11. Livret A
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    Le lieu dont tu parles se trouve à l’entrée de la médina et juste à côté du port. C’est une zone où les vendeurs essayent de vendre tout et n’importe quoi. Surtout n’importe quoi d’ailleurs !

  12. Martin
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    +1 lol

  13. […] suis parti au Maroc via le 4L Trophy en 2009. Suite à la partie 1 et la partie 2 de mon récit , ou vous avez pu découvrir le début de mon aventure (descente du Maroc en 4L, nuit […]

  14. marko
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    Salut tout le monde,

    Il ya un mois je suis revenu de mon voyage au Maroc. Peut-être que les jours passés dans le désert, dunes de l’Erg Chebbi.
    Il est plus que recommandé par le sentiment de tranquillité, la beauté du paysage et les gens si gentils là-dedans.
    Nous voyagions avec un désert berbere, un guide que nous avons organisé une visite du sud du Maroc au départ de Marrakech …..
    Son nom est brahim (www.viajes-aldesirto.com) et est très responsable et fiable, en plus supersimpático être et le plaisir, parle couramment le castillan et en plus de leur langue berbère … et à tout moment concernés de se rencontrer et satisfaire nos désirs, de sorte que notre voyage avec lui a été une expérience différente et inoubliable … dans un pays merveilleux, plein de magie et de mystère

  15. martin
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    Bonjour Marko

    Merci d’avoir publié un message et d’être venu parmi nous. Promouvoir son site n’est en soi pas un problème, à condition que cela se fasse naturellement.En clair, répondre en rebondissant sur l’article et/ou les précédents commentaires.

    La, tu promouvois directement ton site sans rien faire d’autre. Je ne pourrais pas accepter d’autres messages comme celui-là.

    A bientôt