Réussir sur le web : mode d’emploi

Posté dans : Bloguer, Stratégie | 13

Comme je sais qu’un certain nombre d’entre vous sont intéressés par l’indépendance financière et l’entrepreneuriat, je souhaite aujourd’hui partager avec vous un article sur une stratégie qui me semble intéressante à suivre si vous êtes web-entrepreneur afin de pérenniser vos affaires sur le long-terme. Je vous parlerai dans un premier temps de la problématique de la rémunération du contenu, puis l’intérêt de diversifier et d’augmenter l’échelle de la valeur ajoutée dans votre business web.

Le problème de la rémunération du contenu

Hier soir, je lisais un passionnant dossier de 41 pages sur les revenus des artistes et des chanteurs (dossier PDF accessible gratuitement ici) que je vous invite à lire. Mais pour résumer, en gros, le dossier expliquait que les chanteurs gagnent extrêmement peu d’argent sur les ventes de musique, bien moins même que les écrivains qui touchent 7 à 12% du prix du vente de leur livre. En effet, un chanteur gagne en moyenne 2 à 3% du prix de vente grand public de ses œuvres, soient

– 0,0001€ pour une chanson écoutée en streaming sur le web

– 0,03€ sur une chanson vendue 0,99€ sur Internet

– 0,12€ sur une sonnerie de téléphone portable vendue 3€

– 0,40€ sur un album vendu en magasin 19,99€

Même un album d’or (qui ne concerne que 30 artistes Français par an) ne garantit jamais que des revenus d’environ 40 K€ en un an. Bref, un artiste qui sortirait un album d’or tous les ans ne gagnera jamais que l’équivalent d’un salaire de cadre débutant. Bref, il est difficile pour un chanteur de vivre de sa chanson. Il faut qu’il soit écouté en streaming 40 000 fois pour pouvoir s’offrir… un kebab.

Pour augmenter leurs revenus, les artistes disposent de trois solutions :

1. Diversifier leurs revenus

En composant eux même leur chanson, les chanteurs peuvent toucher des droits SACEM dont le montant global équivaut aux royalties en France… Les chanteurs peuvent également vendre des produits dérivés (T-Shirt…)…

Pour votre blog, c’est la même chose : a moins d’avoir une source de revenu miraculeuse, il vous faudra créer votre eco-système pour être présent sur différents fronts et diversifier vos revenus. Avoir plusieurs sources de revenus est sympa (un client me paie mon loyer, un autre une partie de mon emprunt étudiant, un autre me paiera deux semaines de courses par mois…) et au final, les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, vous pourrez ainsi cumuler des petits revenus qui deviendront conséquent mis bout à bout.

2. Capitalisez sur votre image de marque

Diversifier ses revenus permet aux artistes de mettre du beurre dans leurs épinards, mais c’est loin d’être toujours suffisant. Un excellent moyen pour les artistes (connus) de gagner de l’argent, c’est de vendre leur image de marque (eux même) aux industriels. Ainsi, moyennant un spot et une conférence par an, Johnny Halliday était rémunéré entre 0,3-1ME par an (source). Dans le domaine sportif, c’est la même chose : de nombreux athlètes méconnus survivent grâce aux sponsors. De nombreux sportifs ultra-médiatisés gagnent infiniment plus d’argent grâce aux sponsors que grâce à leur salaire propre (80% des revenus de David Beckham proviendraient ainsi des sponsors)…

Même si vous générez un blog modeste bien loin de l’audience de Facebook ou de Google, en tant que propriétaire d’un média et de leader d’influence, pensez à développer votre image de marque pour attirer des sponsors qui collaboreront avec vous, en vous payant des articles sponsorisés, en vous offrant des produits ou services (grâce aux sponsors, j’ai ainsi bénéficié de logiciel, de spectacle gratuits et dormi à l’œil lors de mes voyages en Chine. Des amis blogueurs ont négocié des billets d’avion gratuitement…)

3. Remontez la chaîne de la valeur ajoutée

Le sponsoring, c’est bien, mais peu d’artistes sont suffisamment populaires pour vivre des sponsors. Par ailleurs, le sponsoring implique un certain nombre de compromis (dépendance au budget d’une marque, difficulté à trouver une marque correspondant à sa propre image de marque) qui rend la chose instable dans le temps.

Si les produits dérivés et les sponsors rapportent globalement peu aux artistes, comment font-ils pour vivre ? La réponse est simple : les concerts.  Bien que le marché du concert ne représente que 600 millions d’euros par an en France (contre 900 millions pour la vente de musique), les concerts représentent environ 75% des revenus des artistes.

Quand les grandes majors du disque se plaignent du piratage des musiques qui font décliner leur chiffre d’affaire, beaucoup d’artistes sont ravis du piratage. Ils gagnaient des clopinettes sur les ventes de musique, et le piratage permet d’accroître leur notoriété donc de remplir les salles lors de leurs tournées et d’augmenter leurs revenus. Malgré la baisse des ventes d’album, les artistes n’ont jamais été aussi prospères qu’aujourd’hui.

Côté bloguing

Côté bloguing, c’est la même chose. Dans l’article « Pourquoi je vends des ebooks », je vous expliquai vendre des livres pour diversifier et augmenter mes revenus. Mais vendre des livres est très dur : pour un livre vendu à 15€ dans le commerce et 7% de droit d’auteur, il faut vendre 12 800 livres par an pour gagner l’équivalent d’un Smic net par mois. Enorme quand on sait qu’un livre d’un auteur inconnu se vend entre 500 et 1000 exemplaire au mieux…

Pour cette raison, je me suis tourné vers les livres numériques, qui me permettent de garder entre 30 et 100% dans ma poche en fonction des canaux de distribution. Mais ce n’est pas facile pour autant :

– Vendre sur son blog est le plus rentable, mais le plus difficile

– Les affiliés permettent d’augmenter les ventes, mais il faut leur laisser une importante commission

–  Amazon est un bon marché, mais casse les prix et il faut faire de nombreuses promotions gratuites pour lancer un livre

Je ne me plains pas : la sauce commence à prendre et j’arrive à vendre pas mal de livres, mais cela reste encore insuffisant pour en vivre. Tous les blogueurs écrivains que je connais gagnent des revenus significatifs mais insuffisants avec leurs livres.

Les livres : un bon outil marketing

En revanche, vendre un livre est un bon outil marketing. A l’image d’un artiste dont la distribution gratuite de sa musique (streaming en ligne, piratage) permet de remplir ses salles de concert, un livre est lui aussi un bon outil marketing, pour développer votre réseau professionnel, trouver du travail ou vendre des prestations à plus forte valeur ajoutée comme des formations (entre un livre à 10€ et une formation à 300€, faites le calcul de ce qui est le plus rentable).

Pour résumer :

– Les artistes distribuent à faible rentabilité leur musique pour gagner leur beurre sur le présenciel (concert)

– Les livres éducatifs sont peu rentables mais permettent à leurs auteurs de gagner de l’argent en présenciel,  par exemple en enseignant leur connaissance en tant que prof d’école de commerce ou formateur dans le privé.

Je crois sincèrement qu’il en est de même si vous  êtes blogueur. Les livres permettent de gagner un peu d’argent (ce qui n’est pas négligeable) mais le gros de la valeur ajoutée du milieu rejoignent les quelques blogueurs (qui se comptent sur les doigts d’une main) qui développent suffisamment leur image de marque pour vendre des prestations à forte valeur ajoutée.

Synthèse – idées à retenir

Dans un milieu ultra-concurrentiel qu’est le monde de la musique, le seul moyen pour un artiste de vivre de son art est de diversifier ses sources de revenus, chercher des sponsors, mais surtout promouvoir son image de marque pour remplir les salles lors de ses tournées, qui constituent le gros de ses revenus.

Pour un blogueur, c’est la même chose. Pour vivre, il faut diversifier ses sources de revenus, chercher des sponsors… mais surtout promouvoir son ecosystème et image de marque pour ensuite vendre des prestation à forte valeur ajoutée comme les formations (en ligne ou en présenciel)

Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et à bientôt sur candix.fr

13 réponses

  1. Antoine
    |

    Bel article sur les différentes façons d’être rémunéré sur le web.
    C’est vrai qu’aujourd’hui les rémunérations d’affiliation ainsi que les publicités sont de plus en plus basses et il faut vraiment augmenter le volume pour avoir un chiffre significatif à la fin du mois.
    Je suis assez pour la diversification des sources, c’est à mon avis le moyen essentiel de durer dans le temps.

    • martin
      |

      Que ce soit sur le web ou dans le business en général, la diversification (un minimum, il faut trouver le juste milieu) est toujours utile. Certaines grosses boîtes comme Kodak ont fait faillite pour avoir manqué de diversification et loupé un tournant technologique par exemple…

  2. Jos @ Blog antipuce
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    Bonjour Martin,

    je ne savais pas que les auteurs gagnaient aussi peu sur les chansons… D’où l’intérêt de plus en plus grand pour certains petits groupes de se lancer directement sur internet pour vendre en direct. Un peu de la même façon que pour les ebooks!

    • martin
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      @Jos: C’est une moyenne. Voulzy ou Johnny Hallyday négocient sans doute un pourcentage bien plus élevé que cela, je ne te dis donc pas le pourcentage que doivent toucher les petits artistes… D’où comme tu le dis la volonté de beaucoup d’artistes (mais aussi de créateur de jeux vidéos…) de remonter la chaîne de valeur en cherchant à devenir de plus en plus indépendant des intermédiaires qui prennent une part du gâteau souvent trop grosse…

  3. SAlut Martin,

    c’est marrant que tu écrives un article sur ce sujet, alors que je me suis fait cette réflexion le mois dernier. Comme tu le dis, les ebooks sont importants car ils créent l’image de marque. Ils servent à se faire connaître à moindre coût.
    Mais l’essentiel des revenus ne peut pas venir des livres, à moins d’en publier plusieurs chaque année et pendant des années (comme toi en ce moment)!

    Julien

    • martin
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      En effet 😉 j’ai un peu ralenti sur les livres ces derniers temps sinon, j’ai également d’autres projets sur le coude 😉

  4. Louise
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    Vous faites bien de comparer la situation d’un artiste et celle d’un blogueur car elles sont comparables. Je ne savais pas que les chanteurs gagnaient si peu sur leurs chansons et albums mais cela démontre bien qu’il faut se diversifier au maximum pour retirer un maximum de revenus. Cela vous d’ailleurs pour beaucoup d’autres secteurs…

  5. martin
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    Exactement. As tu lu mon article http://www.candix.fr/2013/07/s-enrichir-mode-d-emploi/? Je pense qu’il peut t’intéresser 😉

  6. martin
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    @Louise: Ceci est une moyenne que vous pouvez retrouver dans le document PDF cité en source de cet article, certains artistes arrivent à négocier plus, d’autres négocieront moins. A bientôt et merci pour le commentaire 😉

  7. Kristina
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    Salut,
    d’abords merci pour les solutions qui me semblent très efficaces surtout ces jours là parce-que vraiment les revenues des pub ne sont pas suffisants pour vivre
    et ce que j’adore le plus l’idée que vous avez comparé un blogueur à un chanteur ou un artiste .. ça c’est vraiment me donner une idée claire comment les chanteurs augmentent leurs richesses vite
    Merci une autre fois

  8. martin
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    De rien, ravi que l’article t’ai plu, Kristina 😉

  9. Je suis totalement d’accord avec toi. Après on peut aussi voir le blogging comme un tremplin vers d’autres activités, comme le e-commerce par exemple. L’idée de créer un écosystème m’attire particulièrement

  10. martin
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    @Faouzane: Merci pour ton commentaire. Bonnes continuations dans tes projets 😉