Comprendre et réinventer les règles du jeu (Partie 4)

[Suite de la partie 3] Suite à une mauvaise manipulation de ma part, la quatrième partie de l’article a été supprimé de mon ordinateur, donc je vais essayer d’en restituer une partie mais cela risque de ne pas être aussi bien que prévu. Au cours des trois précédents articles, je vous avais expliqué comment fonctionne la société actuelle dans laquelle nous vivons, qui n’hésite pas à pomper 80 à 90% de la richesse que vous produisez, que vous vous appelez Depardieu (85% de ses revenus hors TVA et tout le reste) ou Mr Dupont et comment vous défaire d’une partie de ce poids – mutualiser vos dépenses, s’entraider avec vos proches…

Dans cette quatrième et dernière partie, nous verrons deux derniers aspects pour vivre mieux: entreprendre et profiter au mieux de la mondialisation

Conseil 1: Entreprendre

Vous pouvez penser que je prêche pour ma paroisse mais entreprendre a de nombreux avantages (et inconvénients aussi). Citons notamment l’indépendance financière, la passion de faire quelque chose qui vous éclate… mais aussi payer moins de taxes. Les entrepreneurs paient beaucoup moins de taxes que les salariés.

46% de taxes chez les salariés

Par exemple, si un salarié gagne 100€ brut, il gagne 77€ net et son patron a payé 143€ brut. 46% de ce que paie votre patron pour votre salaire part en charges sociales et taxes divers, avant même de considérer tout le reste – impôts sur le revenu…

20 à 35% (voire moins) de taxes chez les entrepreneurs

Auto-entrepreneur: 10 à 30%

En tant qu’entrepreneur junior, si vous êtes auto-entrepreneur, vous serez taxé à 22% de votre chiffre d’affaire sur les services ou 23% avec 1% pour l’impôt libératoire (qui vous exonère d’au moins 2/3 sur l’impôt sur le revenu). Si vous êtes web-entrepreneur, et que les charges représentent 20% de votre chiffre d’affaire, cela donne

100€ de CA -> 80€ de bénéfices -> 23€ de taxes.

Les taxes représentent ici 29% (contre 46% pour les salariés) de votre revenu, et vous exonère de  l’impôt sur le revenu. Et si vous êtes chômeur ou étudiant, vous pouvez bénéficier de l’ACRE les 3 premières années pour bénéficier d’une remise d’impôts de 50 à 75%. Donc au final, vous payez 10% de taxes et impôts, 5 fois moins qu’en étant salarié.

Régime micro: 20 à 30%

Je suis au régime micro, et les taxes que je dois payer correspondant grosso modo à 45% de mon bénéfice imposable… Mais je bénéficie d’un abattement forfaitaire de 50%, ce qui signifie que je paie au maximum 23% de taxes. Moins car je bénéficiais de l’ACRE jusqu’en 2012.

Un ami formateur me dit compter environ 30% de son CA pour l’état et l’URSSAF. Le taux de base est 45%, mais on peut déduire légalement plein de choses en tant qu’entrepreneur: une chambre de sa maison (bureau) est déduit de son chiffre d’affaire, 50% de sa voiture (utilisée à titre pro), l’abonnement téléphonique, Internet et ainsi de suite. Bref, autant de services payé par votre entreprise et qui déduisent d’autant votre bénéfice imposable.

Grosses entreprises: <10%

Bref, que vous soyez petit ou gros (les boîtes du CAC 40 paient en moyenne 8% de taxes sur les bénéfice, 0% chez Total), les taxes sont bien plus clémentes pour les entrepreneurs que pour les salariés…

Bref, vous n’avez ni actionnaire à payer (c’est vous), ni de patron à payer (c’est vous) et bien moins de taxes à payer. Le pied 🙂

Conseil 2: Profiter au mieux de la mondialisation

La mondialisation a toujours existe depuis belle lurette (Marco Polo importait déjà de la soie et des épices Made in China, les anglais souffraient déjà d’un déséquilibre commercial avec la Chine au 19ème siècle ce qui a provoqué la guerre de l’opium pour permettre aux anglais de financer leur importations en exportant de l’opium) enfin bref, la mondialisation est là, en nous offrant comme toute chose du bien et du moins bien. Que cela vous plaise ou pas ne changera rien à l’affaire, donc autant être pragmatique et tirer profit de la mondialisation plutôt que de la subir. Voici quelques techniques pour profiter au mieux de la mondialisation:

Vivre dans un pays a bas coût (si vous le pouvez). A titre personnel, 3 euros pour moi, c’est le prix d’un coiffeur, d’une course en taxi ou d’une assiette de jiaozis (raviolis Chinois) et d’une bière de 66 cl en guise de repas

Si vous ne pouvez pas vivre dans un pays à bas coût, vous pouvez tout de même profiter de la différence de prix:

– Il est moins cher de partir skier en Bulgarie (avion compris) que dans les Alpes

– Un ami est parti l’année dernière avec des valises vides à New York et est revenu avec les valises remplies de jeans Levi’s, de polos Ralph Lauren… La tolérance est de 430 euros de marchandise, mais même en déclarant le surplus, vous restez gagnant.

– Un autre ami a plus que rentabilisé son aller/retour en Thaïlande en faisant faire là bas des costumes sur mesure à un prix imbattable.

– Un ami qui va se marier a acheté toute sa déco de mariage sur TaoBao.com et l’a expédié en France en prenant une valise en plus, et le reste par bateau container. Sa future femme a acheté une magnifique robe de mariée pour 200 euros en Chine.

– Vous pouvez aussi recourir aux services à l’étranger. Apprendre l’Espagnol au Guatemala revient moins cher (avion et hôtel compris) qu’aller à l’école de langue près de chez vous comme l’expliquait Fabrice d’Instinct-Voyageur. Vous pouvez apprendre le kung fu en Chine, la boxe thai ou le massage directement en Thailande. C’est moins cher et vous aurez accès à des prof super expérimentés car du cru.

Synthèse

Pour finir, reprenons l’exemple de Laurent et de disons Cécile, qui a décide de vivre d’exploiter la totalité des conseils ci-dessous. Voici le bilan financier qui en découle:

Laurent Cécile Remarques

Besoin financier

1 850€

1 850€

Besoin financier réel

1 850€

1 650€

Cécile mutualise au maximum ses dépenses et dépense de manière alternative comme le Slow Travel

Besoin financier réel (2)

1 850€

1 025€

Cécile vit dans un pays où la vie est 2 fois moins cher, mais a 200€ de frais de visa et d’avion par mois

Salaire net après impôt

2 350€

1 025€

Cécile est locataire (pas d’intérêt à payer)

Salaire net avant impôt

2 800€

1 150€

Peu d’impôts pour des bas salaires

Salaire brut

3 640€

1 150€

Pas de cotisation salariale pour les entrepreneurs

Salaire chargé

5 200€

1 650€

Environ 30% de taxe quand on est affilié au RSI, et 43% de charges patronales pour Laurent

Valeur ajoutée à créer

>10 400€

1 650€

Etant son propre patron, Cécile n’a pas à nourrir sa hiérarchie et ses actionnaires alors que Laurent doit produire au moins 2 ou 3 fois son salaire pour nourrir sa hiérarchie et ses actionnaires

Au final, en suivant tous les conseils donnés au cours de ces 4 articles, Cécile a besoin de générer 6,3 fois moins de valeur ajoutée que Laurent pour bénéficier du même niveau de vie que Laurent. Elle peut donc travailler moins ou vivre bien mieux que Laurent… Même sans s’expatrier, il suffit pour Cécile de générer 2 570€ de valeur ajoutée chaque mois pour bénéficier du train de vie voulu en France, soit 4 fois moins que Laurent.

Résumé :

– Laurent : Pour 100€ de richesse crée, il lui en reste 18 en poche

– Cécile : Pour 100 de richesse crée, il lui en reste 112 en poche (si elle s’expatrie) ou 72 (si elle ne s’expatrie pas)

Pour plus de conseils pour votre pouvoir d’achat, je vous invite à lire mon livre « Améliorez votre pouvoir d’achat et faites vous plaisir »

Ce dossier est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et à bientôt

2 réponses

  1. Nouvel Ordre Mondial
    |

    Calculer ses taxes fait très peur, effectivement en ajoutant l’IR, la TVA, les charges « sociales » qu’on dit payées par l’entreprise mais c’est bien à nous de gagner l’argent.. etc.. on atteint vite 80%.

    Maintenant, il faut modérer cela car on ne peut pas oublier que en échange de tout cet argent, même si cela revient très cher, il y a des services fournis :
    – l’état fournit la santé et l’éducation gratuite, les services publics, finance les 40% de déficit de la SNCF..
    – L’entreprise fournit des locaux, un CE, un commercial qui trouve les contrats à ta place, un chef qui organise les plannings..

    Rien qu’un chiffre : éduquer un enfant revient facilement à 5000 euros par an.

    Ce qu’il faut c’est trouver l’équilibre entre un état communiste comme la France, et un pays du tiers monde qui n’offre rien et pique quand même un peu pour nourrir ses « élites ».

    Bref, un dernier exemple pour la route : je bosse dans la création de sites web. Nos TJM (prix de vente) pour un profil comme le mien sont 5x plus élevés que mon salaire net. Donc 2,5x+ que mon salaire « superbrut ».
    Si je voulais travailler à mon compte, pour être compétitif face à une grosse boite (car si je tombe malade, je peux plus bosser etc.. plus de risque pour mon client donc je dois être moins cher), je devrais me « vendre » à environ 3x mon salaire net actuel. Après taxes, impôts et jours fériés (car en indépendant personne ne te paye pendant tes congés), je peux espérer gagner 80% de plus que salarié. Le problème c’est que ma productivité va chuter car je devrai gérer de la paperasse. Et trouver des clients moi-même. Et avoir des clients toute l’année.
    Bref, c’est pas évident de gagner beaucoup plus. Mais on est d’accord : qui ne tente rien n’a rien

  2. martin
    |

    Bonjour Nouvel ordre Mondial

    Certes, l’Etat fournit de nombreux services, même si on peut se demander si les mêmes services ne pourraient pas être fournis à un prix moindre. Il y a 30 ou 40 ans, le PIB français était 2 ou 3 fois plus faible qu’aujourd’hui, le budget de l’Etat aussi, et il y avait déjà des écoles, des hôpitaux, des autoroutes…

    Quant aux entreprises, tu as raison, l’entreprise fournit le capital, le risque, des services annexes… L’Etat comme l’entreprise ont leur justification, mais il faut bien comprendre que tout ceci coûte très cher.

    Pour un enfant, je pensais qu’éduquer un enfant coûtait plus cher que cela, mais c’est vrai que quand ils sont petits, les enfants coûtent moins cher que quand ils deviennent grands. Pour relativiser, une partie non ngéligeable du coût peut etre assumé avec les allocations familiales/cantines subventionnées/quotidien familial…

    Pour le point suivant, tu as raison 🙂

    Pour le TJM, en effet. Beaucoup pensent que les consultants sont trop cher par exemple, mais si tu enleve taxes, cotisations sociales, les 50% du temps à prospecter… il en reste beaucoup moins… Mais tu as aussi d’autres avantages, notamment plus de liberté d’action en étant indépendant.

    Comme tout, il y a des avantages et inconvénients dans chaque situation…

    A bientôt, bonne année et merci pour ton long commentaire 😉