Au cours des 2 articles précédents (ici et là), j’expliquai de vous décrire comment fonctionne le système économique et commenter en tirer (légalement) profit plutôt que de le subir. Face aux modèles dominants, Il existe pourtant des modèles alternatifs que je trouve très intéressant pour mieux vivre. Je pourrai parler des heures sur le sujet, mais je me limiterai à quelques exemples que voici :
1) Dépenser moins est mieux que gagner plus
Partons du principe que 80% de votre richesse est pompée par le système. Chaque fois que vous créez 100 euros de richesse en plus, vous n’en récupèrerez que 20 pour vous. Chaque fois que vous économisez 100 euros, il vous reste 100 euros en poche. Ici, économiser est 5 fois plus rentable que chercher à gagner plus.
Article complémentaire : http://www.objectifsliberte.fr/un-euro-economise-cest-deux-euros-gagnes.html
Pour économiser, les techniques ne manquent pas, et des sites comme radins.com font l’éloge de techniques parfois douteuses pour économiser de l’argent. Mais cela ne me plait pas. Je n’ai pas que ça à faire de comparer les prix. Si j’ai besoin d’acheter quelque chose, je l’achète. Et si c’est trop cher, bah j’attends ou cherche un plan B… Pas plus compliqué que ça.
Mais d’autres techniques plus puissantes existent. En voici quelques unes
2) Mutualisez vos dépenses
Dans une société empreint d’individualisme, la mutualisation des dépenses est souvent peu développée en France, mais c’est pour moi une évidence. Les économies que je réalise en mutualisant mes dépenses se content en milliers d’euros tous les ans. Voici quelques exemples de mutualisation que j’ai mis en place :
– Covoiturage
Cet été j’ai parcouru plein de trajets en tant que covoituré. Exemple : Nancy/Paris : 15 euros au lieu de 50 à 70 avec le train… Quand je suis parti sur la côte d’azur, j’ai mis une place en covoiturage. Temps passé à mettre l’annonce : 30 minutes. Economies : 90 euros.
180 euros de l’heure, un bilan carbone réduit de 33% (3 passagers au lieu de 2 dans la voiture), un trajet qui a passé vite à discuter avec ma covoiturée, cela n’a que des bénéfices.
En Chine, j’habite à 30 km de Pékin. Pour m’y rendre, je peux prendre le bus (0,50€) en journée, mais la nuit non. Il y a plein d’automobilistes qui pour rentabiliser leur voiture la remplissent de passagers, moyennant 2 euros par tête.
C’est intelligent. Réduction de 80% du bilan carbone de chacun des passagers. Pour le conducteur, il récupère 8 euros à chaque trajet (donc 320 euros par mois s’il fait l’aller/retour tous les jours pour aller au travail, l’équivalent du salaire d’un employé de bureau à Pékin) et moi ca m’évite de me ruiner à financer une voiture pour rien.
Covoiturage, colocation (pour dépenser moins en logement et 2 fois moins en chauffage, internet…), la mutualisation des dépenses a de l’avenir.
3) Entraidez-vous les uns les autres
La semaine dernière, j’ai aidé une amie de ma copine (Chinoise) a monter un blog, gratuitement. Elle m’apprendra prochainement à utiliser LightRoom pour faire des retouches photos. Bilan pour moi : 2 occasions d’aller boire un café avec une amie, de discuter, et une nouvelle compétence apprise par un professeur particulier pour le prix de… 0 euros. Enfin 10 euros, le prix du Starbuck’s… De même, j’ai aidé un pote à garder son chien, à déménager à 5h du matin… En retour, il m’a toujours donné des bons coups de main également.
De la même manière, lorsque moi ou mes amis avons un petit besoin financier temporaire, on se prête de l’argent entre nous de façon informelle.
L’entraide permet donc :
– Squizzer l’Etat et ses taxes (entraide = gratuit = rien à taxer)
– Squizzer les banques et les marges des entreprises
– Développer votre réseau entre amis
– Passer des bons moments
4) Réinventez les règles du jeu
De nombreuses normes sociales sont mise en place et acceptées plus par habitude que par réel intérêt. Il faut savoir réinventer les règles du jeu. En voici un exemple :
– Voyage : vive le Slow Travel
Un voyage organisé de 15 jours en Chine coûte en moyenne disons 1 750 euros par tête. Soit 3 500 euros pour un couple. Je trouve cela énorme et un peu absurde de dépenser une telle somme pour voyager si peu de temps. Beaucoup dirons « oui mais mon chef ne me laisse pas prendre plus de 2 semaines de congé ». Cela s’explique mais quelque chose est bizarre dans le deal.
Cela signifie voyager vite pour rentrer vite au travail et gagner des sous pour se payer son prochain voyage. Mais le voyage coûte cher car vous voyagez vite. Pouquoi ne pas voyager 1 ou 2 semaines de plus quitte à gagner moins, et récupérer la différence sous forme d’économies. Bref , vivre plus lentement pour gagner moins et être plus heureux ? Un exemple
– Mon aller/retour à Hong-Kong
Pour des raisons de visa, j’ai du quitter la Chine le mois dernier. J’ai décidé d’aller à Hong-Kong, situé à 2 300 km de Pékin. Le coût d’un aller/retour en avion : 350 euros. Trop cher. Bilan : j’y suis allé en train. Le coût : 30 euros par trajet.
Alors oui le train a duré 24 heures contre 3 heures en avion. Mais cela m’a permis de :
– Diminuer mon empreinte carbone
– Lire un bouquin de 500 pages d’un trait
– Appris 50 caractères de Chinois
– Discuter avec plein de Chinois
– Admirer les paysages de la Chine
Sur place, un hôtel coûte normalement 80 à 100 euros la nuit. J’ai payé lors de mon premier séjour à Hong-Kong 3 euros la nuit (grâce à un partenariat avec Wimdu) et ce coup-ci, 18 euros la nuit en auberge de jeunesse.
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Voyage « normal » |
Mon voyage |
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Aller/retour à Hong-Kong |
350€ |
60€ |
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4 nuits à Hong-kong |
400€ |
70€ |
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Coût total |
750€ |
130€ |
Bref, moyennant 48 heures passées dans le train (aller/retour) et l’auberge de jeunesse, j’ai économisé 83% du prix du voyage. Ais-je été malheureux dans le train ? Non, ce fut une magnifique expérience de vie, qui m’a donné envie de rentrer par le transsibérien plutôt que par l’avion quand je rentrerai en France.
Certains me diront : oui mais quand même le train est lent… Attendez, j’ai économisé plus de 300 euros en 2 jours de transports, l’équivalent de 4 500 euros en un mois. Qui gagne ce salaire ? 4 500 euros net d’impôts, net de TVA et d’impôts sur le revenu ? Peu de monde. Alors pourquoi voyager vite et pas prendre le temps de vivre plus lentement pour vivre mieux et moins cher.
Et l’auberge ? Quand on dort, on dort. Et devinez quoi ? L’auberge étant presque vide, j’avais eu pour 18€ la nuit une grande chambre pour moi tout seul dans un des quartiers les mieux placés et les plus chers de la ville. 18 euros.
Bilan : A force de multiplier les petites économies (75 euros = mon loyer mensuel, 60 euros = 5 000 km d’aller/retour en train), cela me permet de bénéficier d’un niveau de vie excellent alors même que je ne gagne qu’à peine plus du SMIC. Et comme je gagne peu, je paie… peu d’impôts. ? Dépenser 2 fois moins est mieux que gagner 2 fois plus, car les économies sont nettes d’impôts…
Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu. Demain nous verrons la dernière partie de l’article avec plus de conseils pour vivre mieux. Bonne journée à vous et à bientôt sur Candix.fr. Lire la suite
16 réponses
Francois
Ce qui nous manque Martin, c’est le temps !!!
On est dans une société ou l’on travaille au nombre d’heures mensuel, et non pas à la tâche à accomplir.
Et même ceux qui ont des objectifs à tenir, ne s’arrêtent pas et continuent de travailler. Prenons l’exemple du commercial qui a réalisé en septembre son chiffre d’affaires que sa société lui demande de réaliser sur l’année, et bien il devra continuer à prospecter, jusqu’en décembre.
Alors, être blogueur pour avoir du temps ? Oui, mais si on l’est tous, on ne mangera plus puisqu’il n’y aura plus personne dans les champs, et on ne pourra même plus blogger puisqu’il n’y aura personne pour poser la fibre optique…
Donc on est un peu coincé !!
Phillipe
Merci Martin pour cet article.
C’est assez marrant de lire le « vive le Slow Travel » j’avais déjà lu cela ailleurs mais j’ai plus apprécié de le voir écrit à ta manière.
Le ratio est là sans appel et pourtant je ne suis pas si radin sur mes dépenses alors à faire en solo oui ou avec des amis mais en famille c’est un peu plus difficile (je pense aux parents).
Concernant la mutualisation des dépenses, penses-tu qu’il est possible de négocier dans les grandes surfaces? (imaginons que moi et un quelconque visiteur souhaiterait acheté un frigo, on serait donc deux, en faisant donc le rapprochement avec nous repartirions tout les deux gagnants?)
martin
@François: En effet, c’est ce que ma copine me disait, que tout le monde n’a pas la chance d’avoir un emploi du temps flexible. Mais dans le domaine des transport, je m’étais amusé à calculer:
– L’autoroute vs nationale: 20 à 30 euros par heure de gagné entre le péage et la surconsommation de carburant
– L’avion, ca peut etre encore bien pire
Je comprends que ceux qui n’ont que deux semaines de vacances ne veulent pas flinguer deux jours entier en transport quand une alternative plus rapide existe, mais la réflexion mérite d’être posée non?
Pour le reste, en effet, on est payé au nombre d’heure mensuel, mais c’est juste une norme sociale convéniente. En dehors des boulots où on est payé à la présence (videurs, caissier, babysitter) la majorité des boulots, l’entreprise se fiche que vous soyez la ou pas. Elles paient a la tache, mais comme c’est difficile de definir les taches, payer a l’heure est plus convenient à mon humble avis.
Pour le reste tu as raison. Je ne dis pas que tout le monde doit etre blogueur mais juste de reflechir un peu sur sa situation personnelle et le fonctionnement du monde.
@Philippe: De rien 🙂 A la base, j’ai un peu découvert ca par hasard – car besoin de quitter le pays et pas l’argent pour l’avion – mais au lieu de pester sur le prix de l’avion, j’ai vu le voyage en train comme une opportunité.
Après d’autres paramètres sont à prendre en compte comme le confort, mais d’un point de vue strictement financier, il n’y a pas photo à mon humble avis.
Pour la mutualisation des dépenses, euh je le sens moyen mais bon, à moins que ce soit un ami mais même en grande surface, c’est à mon sens très difficile voir impossible de négocier. A bientôt 🙂
Francois
@Phillipe
Je crois q’une personne à monté un site en ce sens sur la mutualisation des achats, c’est bernardtapie.com .
DavidB_iRiche.com
Comme le dit François tu éludes un peu la contrainte « temps »
Ce que tu dis est très juste en partant du postulat que l’on n’a pas cette contrainte, et ça… 😉
Ce que tu vis aujourd’hui en célibataire (jusqu’à quand ? 🙂 ) indépendant tu ne pourras plus le jour où tu auras une famille, des horaires obligés (école, vacances scolaires, belle-mère en visite… 😉 )
Mais sur le fond je suis d’accord avec toi.
Profite !
Christine
Ce que tu dis est en partie vrai David, mais cela dit, il y a des tas de couples qui continuent à travaillenr en free-lance, avec ou sans enfants, avec ou sans belle-mère, à l’étranger ou en France. C’est une question de choix et d’organisation du temps.
martin
Ravi de voir les différences de point de vue sur la question 😉
Christine
D’accord avec toi François. Vivre à l’étranger ne veut pas forcément dire nomade. Les « nomades » sont une minorité, la majorité des gens sont des sédentaires, qui éventuellement s’offrent une année sabbatique pour redevenir nomades pour quelques mois, ou bien choisissent de s’expatrier pour des durées plus ou moins longues, c’est mon cas ou celui de Martin.
martin
@François: Je ne bouge pas toutes les semaines. En dehors de mes voyages, cela fait 12 mois que j’habite dans la même ville. Habiter à l’étranger ne veut pas dire forcément bouger tout le temps 🙂
@Christine: En effet 🙂 Tu vis ou deja?
Christine
@Martin: depuis presque 2 ans, je vis à Berlin. Avant il y a eu 6 ans à Paris, 13 ans à Lisbonne et 2 ans à New-York.
martin
Je vois. profite bien 😉 J’avais bien aimé Berlin: ville verte, à taille humaine, prix des kebab modéré. Seule chose que j’aimais moins: l’éloignement de Berlin avec les montagnes et les mers chaudes du Sud…
A bientôt
Martin
Christine
Oui Berlin est une ville bien agréable à vivre, beaucoup d’arbres, de parcs, c’est aéré. Ce qu’il manque le plus pour moi c’est la mer (par forcément du sud), mais il y a tout de même beaucoup de lacs en ville où on peut se baigner.
martin
@françois: La mutualisation des achats en effet, merci pour ta remarque. De mon côté, je mutualise plutôt les usages, en achetant assez peu et en échangeant davantage.
David: Le temps est une contrainte en effet, mais j’essayais juste d’amener une réflexion sur le sens de courir toujours plus vite. travailler plus pour gagner plus et payer une nounou pour s’occuper des enfants, est-ce génial? Rouler toujours plus vite aussi? Dans bien des travaux, on n’a pas le choix mais pour le reste? Au moins prendre conscience me semble bien.
Dans mon cas, je m’étais dit: si je prends l’avion, il me faudra trouver 300 euros d’annonceurs, ce qui me prendra plus que le temps économisés sans compter le bilan carbone ==> train
Sinon je ne suis pas célibataire aha mais je comprends l’idée. A bientôt 🙂
Martin
L'auvergnat
Salut, peux-tu expliquer ceci « 75 euros = mon loyer mensuel » ? en France ?
martin
J’habite actuellement à Pékin. Les loyers du centre-ville sont cher – environ 500 à 800 euros un appartement en centre-ville, 300 à 400 euros une chambre en colocation – mais j’habitais en colocation dans une banlieue lointaine de Pékin. A 2 dans 50m². Ma part du loyer était de 75 euros par mois.
martin
@Anewg: Sympa comme négociation 🙂
Pour ton second point, c’est sympa. Cela instaure un peu de convivialité dans notre monde individualiste 🙂