Le télé-travail: pour ou contre?

Gainsbourg avait choqué les français en brûlant 500 francs…  Cela ne me choque pas. Une campagne de publicité nationale pour 76,22€, je trouve ça incroyablement bon marché. Et même sans cela, 500 francs ce n’est que 500 francs. Pas de quoi fouetter un chat quand 99% d’entre vous (employés, employeurs…) jetez des milliers d’euros par les fenêtres tous les ans avec le sourire.

Explications

Jean-Michel travaille à Paris. Analyste financier, il est rémunéré 40K€ brut par an et travaille dans un bureau dans le quartier des affaires, à la Défense. Habitant dans l’Est Parisien, Jean-Michel passe 1 heure chaque matin et chaque soir pour se rendre sur son lieu de travail.

Evelyne habite dans une grande ville de province. Elle travaille dans les assurances et gagne 25 K€ par an. Elle se rend au travail en voiture, soit 10 kilomètres et 30 minutes par trajet. En outre, elle loue moyennent 80 euros par mois une place de parking en centre-ville pour pouvoir se garer.

Scène banale de la vie au boulot ? Non, un incroyable gâchis d’argent par rapport au télé-travail.

Temps perdu

Sur une base de 1607 heures par an, Jean-Michel gagne 24,9€ brut de l’heure, et 15,6€ pour Evelyne. Si l’on ajoute 40% de charges patronales et 30% de valeur ajoutée pour l’entreprise (quand le salarié produit 100, il est payé 70 et le patron garde 30), Jean-Michel produit 49,8€ de valeur ajoutée par heure, 31,2€ pour Evelyne.

Jean-Michel perd 2h en transport par jour, soit 470 heures par an (l’équivalent de 23 406€, chaque heure valant 49,8€). Evelyne elle passe 1 heure par jour en transport, soit 235 heures par an. L’équivalent de 7 332€ par an.

Jean-Michel : 23 406€ de temps perdu

Evelyne : 7 332€ de temps perdu

Transports

Jean-Michel paie son forfait Navigo 81,50€ (dont 50% à sa charge) soit 978 euros par an (sans compter les subventions publiques que reçoivent les transports publics)

Evelyne roule 4 700 kilomètres par an, soit 1 880 euros par an (0,40€ du kilomètre, incluant l’essence, la dépréciation, l’usure et l’amortissement du véhicule). On ajoute 960€ de place de parking, cela donne 2 840 euros pour Evelyne, sans même parler du coût écologique du co2.

Jean-Michel : 978€ de transports

Evelyne : 2 840€ de transports

Bureaux

Un poste de travail coûte en moyenne 17 000 à 20 000€ par an (source : Observatoire Immatériel, Decisions Achats, Arseg) dont un gros tiers pour l’immobilier.

L’immobilier étant plus cher à Paris qu’en province, considérons les coûts suivants :

Jean-Michel : 20 000€

Evelyne : 17 000€

Autre

Habitant à Paris, Jean-Michel loue son studio 1000€ par mois quand son rêve d’enfance, vivre près de la mer ou dans le Sud, lui coûterait seulement 500€ par mois en loyer pour un bien similaire (Paris coûte cher).

Par ailleurs, Jean-Michel, plutôt économe, se contente de dépenser 1 000€ pour ses dépenses courantes par mois et préfère économiser le reste. Il pourrait ne dépenser que 800 pour la même chose en province.

Le choix de l’employeur de Jean-Michel d’être à Paris coûte à Michel 700€ par mois, soit 8 400€ par an. 8 400€ qui servent à nourrir la spéculation immobilière et le coût de la vie élevé à Paris.

Conclusion

Par rapport au télé-travail, le travail de bureau, si on inclut le transport (temps et frais de transports), les locaux,  les bureaux et les choix de vie imposés aux salariés, coûte tous les ans :

–  Jean Michel : 52 784€, vs un salaire annuel de 40 000€

–  Evelyne : 27 172€, vs un salaire annuel de 25 000€

Prenons la moyenne des deux : cela fait 40 000€ par an.

Le travail dans les bureaux représente un coût d’environ 40 000€. Par an. Tous les ans. Pour chaque emploi de bureau. Un billet de 500 francs le matin, un l’après-midi. Ce coût est réparti entre l’Etat (temps perdu dans les transports = moins de temps de travail = moins de cotisations salariales et patronales), entre l’employeur (affaires manquées à cause du temps perdu, poste de travail, subvention des transports) et l’employé (perte de temps, frais de transports, frais de garde des enfants…).

Certes, la réalité est sans doute un peu moins. Le télé-travail implique des frais que ne nécessitent pas le travail en entreprise : pièce en plus chez soi pour le bureau, équipements informatique, chauffer cette pièce. Sans compter qu’il est nécessaire parfois de se retrouver donc nécessité malgré tout d’avoir des bureaux fixes ou de louer des salles. Enfin, l’argent dépensé ici se retrouve là bas. Avec du télétravail, de nombreux emplois (administratif, transports, BTP…) seraient supprimés (même si d’autres seraient sans doute créés, merci Schumpeter).

Mais rien qu’en ne considérant que le seul coût d’un poste de travail (17 000€ par an au bas mot), pourquoi les entreprises ne proposent pas de donner une enveloppe de disons 5 000€ par salarié en bonus s’ils ne viennent pas travailler au bureau ?

40 000€ par an de sauvés, moins de stress, moins de co2 vs des embouteillages pour avoir le plaisir de voir vos collègues – on dit souvent que le travail au bureau sert à socialiser – quel est votre préférence ?

38 réponses

  1. Piotr
    |

    Pourquoi ?
    Mmmmh, il y a les effets de synergies de groupe.
    Certains ne supportent pas le télé-travail, j’avais lu une étude à ce sujet.
    Il ya le fait que la vie empiete sur le boulot et vice-versa…

    Une diminution de sa vie sociale ? De son employabilité ?
    Il serait intéressant d’aller plus loin en se posant la question du pourquoi ?
    Après avoir bien soulevé la question du combien 😉

    Je verrai bien un interview croisé d’un télé-travailleur + tes propres recherches en parallèle.

  2. gagner concours
    |

    Je vais prochainement passer en télé-travail pour ma boite avec 5 jours par mois au bureau avec le reste de l’équipe.
    Je suis content de passer en télé-travail pour avoir l’avantage de choisir ainsi mon lieu de vie, mon lieu de travail, je me dis que je pourrais également me faire des semaines de télé-travail chez d’autres copains en télé-travail.
    Car c’est ca dont j’ai peur, d’être seul toute la journée, ne plus sortir de chez soit, ect. Je pense qu’il faut également s’imposer un rythme et des horaires strictes de travail et de sortie pour que tout roule.
    Affaire à suivre donc 🙂

  3. Arnaud
    |

    Le télé travail est un mode de vie qui ne convient pas à tout le monde. C’est surtout le manque de vie sociale qui peut être gênant pour certains. On ne voit que rarement ses interlocuteurs. Et quid de la pause café de 10h source de tellement d’échanges?

  4. martin
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    Merci pour votre pluie de commentaires 🙂

    @Piotr: tu as raison, l’art de la réunion informelle fructueuse… Tu as raison pour tes remarques. A bientôt

    @Gagner concours: Ca te tente, une interview d’ici peu? Quand a ton lieu de vie, ou comptes tu le passer? Quand au reste tu as sans doute raison, après il n’y a pas que le boulot dans la vie. Tu peux aussi voir plus souvent tes amis même en journée, te promener de temps en temps en journée 🙂

    @Arnaud: Certes, mais après 150€ par jour – réparti entre la valeur du temps, les coûts lié au poste de travail et au transport – ça fait cher du contact avec le collègue non? Enfin, je conçois cet argument, mais bon tout le monde n’est pas heureux au boulot non? Quand a ta dernière remarque, tu rejoins celle de Piotr 🙂

    • gagner concours
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      Je compte redescendre dans le Sud de la France, près de la mer ^^ On se fait une interview avec plaisir fin Juin si tu veux bien, histoire de pouvoir avoir un peu de recul sur la situation avant / après 🙂

      • martin
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        OK avec plaisir. On reste en contact?

  5. khanel3
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    en général à la maison on a du mal à travailler sérieusement ! on est tenté de rien faire ! bon lundi

  6. Julien Arcin
    |

    Salut Martin !

    Je pense que, comme l’ont dit les autres, le télétravail est loin de convenir à tout le monde. Une grosse partie des gens ne peut socialiser qu’au travers du travail, s’ils commencent à bosser de chez eux ça signifierait l’isolement.

    A mon avis, il faut avoir le courage de se bouger pour aller vers les autres quand on n’a pas de cadre comme le boulot. Mais c’est un choix encore 🙂

  7. C’est clair que c’est pas fait pour tout le monde mais l’avantage que j’y vois moi, outre le gain d’argent et de temps c’est que tu travailles à temps choisi!!!

  8. Stéphane
    |

    Sans compter que beaucoup de personnes abusent du système.
    Tu me dira, il est facile de faire « semblant de travailler » 8 heures par jours derrière son écran, mais pour certains manager, cela donne l’impression (l’illusion) qu’ils contrôlent la productivité.

    Je rejoins les avis précédents : le télé-travail ne convient pas à tout le monde, mais également, cela ne convient pas à tous les types de travail.

    Soit dit en passant, une analyse fine des coûts comme tu as fait n’est que trop rarement faite…

    Il y a encore du boulot 🙂

    • martin
      |

      Coucou Stéphane

      Peut-être pas semblant de travailler 8 heures par jour mais il est vrai que le temps de présence ne signifie nullement temps de travail effectif. Sans aller dans les jeux ou facebook, mais quelqu’un qui a fini son travail 1 heure avant la fin peut tres bien ouvrir Excel pour faire ses comptes perso ou ou faire quelques recherches. Cela reste discret.

      Pour le reste, il est évident que le télétravail ne concerne pas tout le monde. J’avais entendu que 50% des emplois sont des emplois de bureaux. Si 50% pouvaient être télé-travaillés (par exemple 70% des employés à 70% de temps) cela reste encore significatif comme potentiel en France.

      Quant au reste, à mon analyse il faut également tenir compte des inconvénients du télétravail: logiciel d’analyse de productivité ou se mettre dispo à heure fixe pour le manager, enveloppe budgétaire pour permettre au salarié de financer son bureau à la maison, moindres synergies… Mais je pense néanmoins que cela reste une voie à ne pas négliger.

      Sans l’imposer aux salariés pourquoi ne pas leur laisser le choix? Si on disait « je vous propose 30K€ en venant au travail ou 35 K€ en restant chez vous » je suis sûr qu’il y aurait beaucoup de vocations non?

      • Stéphane
        |

        Hello Martin

        Des vocations chez les employés oui, par contre, je ne sens pas beaucoup de managers disposés à favoriser le télé-travail (quoi que, ca commence un peu), mais de là à proposer de l’argent en plus à l’employé…

        J’aimerais bien. J’avoue que je dirais oui tout de suite 🙂

        Personnellement, j’aimerais un équilibre. Du style 2 jours de télé-travail pour 3 jours de travail sur place. J’avoue que ne faire que du télé-travail te déconnecte de la vie de l’entreprise. C’est comme « indépendant », ce n’est pas pour tout le monde.

        • martin
          |

          Tout dépend de comment est partagé la valeur ajoutée de la chose. Il est fort à parier que l’entreprise cherchera à tirer le maximum de drap de son côté, mais on peut aussi espérer que certains entrepreneurs voient la chose dans une relation gagnant/gagnant sur le long-terme (pas que financièrement parlant) que d’imposer le télé-travail sans contrepartie à tous les salariés.

          La vie de l’entreprise, tu aimes bien? Sinon ce que tu dis peut marcher, mais à condition de travailler dans un grand groupe. Du genre 700 bureaux pour 1000 salariés. Sinon cela ne serait pas si économique que ça: bien pour toi – gain d’essence et de temps – mais aucun gain pour l’entreprise – bureau vide en ton absence…

          • Stéphane Zenef
            |

            Vrai. Je plaide coupable : J’aime la vie (dans mon) entreprise. Les gens sont ouverts, les échanges riches et j’y apprend de nouvelles choses constamment. Notamment au niveau de l’impromptu, de la communication « cadre de porte ». Tu sais ces choses qu’on échanges parce que l’on croise la personne, qu’on boit un café avec,… C’est riche aussi et malheureusement c’est un aspect que l’on perd si on n’est 100% structuré et planifié dans nos relations aux autres.

            L’entreprise cherche à retirer un max de moi? Oui, c’est le jeu. A moi d’en retirer un max d’elle également. Je perçois la relation employeur/employé comme toutes les relations : pour que cela fonctionne il faut un échange équilibré. Sinon beaucoup de burn-out, faible productivité, gros turn-over,…

            Concernant les pertes dues aux Bureaux vide, quelques grands groupes commencent à supprimer le bureau attitré. Tu arrives et tu te poses où il y a de la place. Indisociable pour l’heure de la notion d’open-space… Je suis pas fan.

          • martin
            |

            Bonjour Stéphane

            Je suis tout à fait d’accord que le cadre informel est plus important que le cadre strictement formel des échanges en entreprise. Mais bosser à la maison ne signifie pas ne faire que du formel. Il est clair qu’un échange skype ne remplace pas un échange en face à face.

            Mais ceci étant, je suis étonné entre le nombre de gens qui n’aiment pas leur chef et ces messages. Même si ne serait-ce que 50% des gens adorent leur boulot, cela dénote aussi 50% d’insatisfaction non?

            Pour ton second point, tu as raison. Si tu as une relation équilibrée et que tu peux retirer de la relation de l’expérience c’est intéressant. Après tout dépend du management et du secteur d’activité.

            Pour le reste, l’open space n’est pas forcément l’idéal mais il est possible de trouver des solutions alternatives telles que le bureau partagé non?

          • Stéphane Zenef
            |

            Hello.

            Le fait est que l’entreprise version « grand-papa » n’est plus qu’un souvenir. Facebook et twitter font partie de notre vie, le télé-travail commence à se faire une place, …

            Les entreprises doivent s’adapter. Le problème ne vient pas alors de ce qui est « possible de faire » (car tes exemples sont tout à fait pertinents) mais surtout des barrières émotionnelles que certains posent. Ahhh la fameuse « résistance au changement », la peur de l’inconnu, de perdre des acquis,… C’est pour ça que les choses sont leeeeeente 😉

            Merci pour le débat fort intéressant en tous les cas 🙂

          • Martin
            |

            Re.

            Tu as raison je pense. Mais du coup comme tu l’évoques, les gens et entreprises changent lentement. D’où des entreprises qui sont en déclin et une économie des pays riches en déclin face à des entrepreneurs et des pays ambitieux qui savent s’adapter au changement…

            Merci pour ce mini-débat et bonne soirée 🙂

  9. Julien
    |

    C’est clair que le télétravail peut-être une bonne solution car ça donne beaucoup de liberté.
    En plus pour ceux qui ont une famille (des enfants surtout), c’est une excellent moyen de mieux s’occuper de ses enfants, d’aller les chercher à l’école, etc. Et ensuite ils peuvent travailler le soir quand les enfants sont au lit 🙂

  10. Martin
    |

    @Julien: Je suis d’accord, mais c’est un choix hors-de-prix (intenable?) en période de crise. Pourquoi imposer à la majorité un choix personnel? Si peu de gens savent socialiser en dehors de leur travail ou se motiver par eux-mêmes?

    @Guillaume: C’est clair, c’est un avantage de premier ordre 🙂

  11. faouzane@moutonbreak
    |

    Pas mal cet article. Il rejoint pas mal mon article sur pourquoi internet a changé les règles du travail. Quand je travaillais encore à Paris, mes clients étaient à lyon, et mes développeurs à Nantes. Donc j’aurai tout aussi bien pu travailler de chez moi …

    • martin
      |

      Bonjour à toi Faouzane, et bienvenue sur ce blog 🙂

      Te concernant du coup, faisais tu un peu de télétravail ou beaucoup de déplacement? Ou bureau à Paris du coup?

      A bientôt

  12. Fabrice
    |

    Pour répondre à ta question, Martin, je suis pour à 100%

    Cela fait plus d’un an que je suis en télétravail 2j/semaine et franchement je ne regrette pas une seconde.

    Alors oui, toutes les entreprises, tous les métiers, toutes les personnalités ne s’y prêtent pas.

    Mais quand c’est possible et qu’on partant, pourquoi s’en priver.

    – ma famille est ravie car je suis plus disponible à la maison.
    Emmener et aller chercher sa fille à l’école, cela n’a pas de prix
    – mon boss est ravi car il n’a pas constaté de baisse dans la qualité de mon travail, au contraire il me trouve plus impliqué.
    – mon compte en banque est ravi car j’ai fait de substantielles économies (transport, alimentation…)
    – mon corps est ravi car il est moins fatigué qu’avant.

    Difficile pour moi d’espérer plus.

    • martin
      |

      Bonjour Fabrice

      Tu vas bien? Pour ta première remarque, tu as raison. Le télé-travail est sans doute mieux pour un travail de back-office j’imagine.

      Tu valorises les mêmes avantages du télé-travail que moi. Par contre as tu subi quelques inconvénients – mélange vie privée/vie professionnelle…?

      A bientôt

      Martin

      • Fabrice
        |

        Je te confirme que mon job est totalement adapté au télétravail.
        J’échange par mail ou par téléphone avec 95% de mes interlocuteurs, donc peu importe pour eux où je suis situé géographiquement.
        Et quand je dois organiser des réunions avec plusieurs personnes qui sont dans nos locaux, je monte une téléconf.

        Pour ceux qui est des inconvénients je peux t’en citer 3 :
        – cela a créé des tensions avec quelques collègues qui n’ont pas franchi le pas du télétravail et qui en même temps m’envient. Je fais profil bas mais c’est pesant quelques fois.
        – j’ai moins d’infos informelles qu’avant (tu sais celles échangées à la machine à café). Ce n’est pas grave pour l’instant, mais il faut que je sois vigilant.
        – ma femme me donne beaucoup plus de choses à faire à la maison 😉
        J’ai essayé de ne pas me faire remarqué mais elle a fini par me repérer !!!

  13. martin
    |

    Bonjour Fabrice

    Je vois 🙂 Penses tu que tu pourrais passer à plus de télétravail dans la semaine?

    Pour les points faibles du télé-travail:

    – Tes collègues ont-ils l’opportunité s’ils le veulent de faire du télé-travail ou ce n’est pas possible dans leur cas? Ne peux tu pas leur partager ton feedback positif pour les pousser à franchir le pas ou penses tu que cela ne ferait que renforcer leur frustration?

    – Pour les infos informelles, du coup as-tu l’occasion de créer d’autres évènement informels – genre boire un coup à la sortie du travail les 3 autres jours? Les 3 jours restants te suffisent pour rester dans le coup ou crains tu un certain isolement par rapport à tes collègues?

    – Gros défaut. Arrives-tu à lui dire que ce n’est pas parce que tu es à la maison que tu es homme au foyer pour autant? Arrives-tu à garder le même temps de travail dispo (ou en tout cas bosser comme tu voudrais)?

    J’ai un peu le même défaut avec ma copine. Genre à me demander 2-3 trucs en journée. Ca me gêne pas – surtout qu’il m’arrive de bosser le soir en dehors des heures de bureau – mais parfois j’ai envie de lui dire que j’ai du boulot et que je ne fais pas que glander en journée…

    A bientôt et merci pour ta réponse, Fabrice:)

    Martin

    • Fabrice
      |

      Je n’ai pas prévu d’augmenter mon rythme de télétravail. 2 jours / semaine à la maison, c’est un très bon compromis.

      * Pour ce qui est de mes collègues, certains ont le profil pour faire du télétravail. Je leur ai expliqué le processus à suivre pour postuler et je leur ai donné quelques tuyaux suite à mon expérience, mais la peur du changement est plus forte pour l’instant. Dommage pour eux.

      * J’ai pris l’initiative d’organiser une ou deux sorties pour compenser. Cela a été apprécié. Je pense que 3 jours suffisent pour maintenir le contact mais dans ce cas il faut aller plus vers les autres et de ne pas se laissé endormir par la routine.

      * Pour ma femme c’était plus une private joke qu’autre chose. Cela me fait plaisir de mettre la main à la pâte. Mais c’est vrai qu’il faut recadrer quelques fois, car une journée de télétravail ne doit pas se transformer en session de repassage, ménage et jardinage.

  14. martin
    |

    Bonjour Fabrice

    OK pour tes collègues. Après ce que tu fais pour eux, j’espère que tu n’as pas droit à des jérémiades du genre « tu as de la chance de… » ou de jalousie.

    Pour les sorties, c’est sympa de ta part.

    Quand à ta femme, je me doute, mais c’est ce que je voulais dire. Du genre, si j’allais au bureau, ma copine me dirait pas « peux tu aller au marché ». Ca me fait plaisir d’y aller (joies du télé-travail) mais il faut tout de même recadrer de temps en temps car sinon j’aurai parfois du mal à travailler.

    A bientôt

  15. Matt (Acide Ici)
    |

    Autre technique, comme je l’ai écris il y a un an : tu fais tout en vélo. Tarif dérisoire, sentiment de liberté… Et tu fais au moins un sport tous les jours (il y en a qui prennent le métro ou la bagnole et qui le soir vont faire du vélo d’intérieur dans une salle de sport pour 2000 €l’année… 😉 )

    Mais bien entendu, je suis plus qu’en accord : la présence pour la présence est d’une crétinerie sans borne, et dans beaucoup de profession, un clavier et une connexion internet suffirait une grande partie du temps.

  16. Martin
    |

    Tu as raison pour le premier point. Lors de mon dernier stage à Dijon, quand il faisait beau, j’y allais en vélo. Ou quand j’étais en retard – car le vélo était plus rapide que le bus ou la voiture sur les 6 kilomètres du trajet.

    Au final, au lieu de perdre du temps dans les transports et de ne pas faire de sport le soir (flemme), non seulement je gagnais du temps, mais je faisais mes 12 kilomètres.

    Quant au reste, je suis d’accord avec toi. Après tu es d’accord que beaucoup de gens, s’ils ont fini 1 heure avant la fin de l’heure du travail, vont rester et faire semblant de travailler histoire de…

    A bientôt 🙂

    • Matt (Acide Ici)
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      La présence pour la présence, les apparences, les horaires, tout ça… Tout le passionnant univers de l’entreprise, quoi ! 🙂

      • martin
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        Je sens une pointe de cynisme dans ta remarque non?

        • Matt (Acide Ici)
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          Tttt… Tu es dur de soupçonner pareille chose de ma part ! 🙂 🙂 🙂

          • Fabrice
            |

            Ah « la présence pour la présence et les apparences ». On pourrait en parler pendant des heures 😉

            Il y a en effet beaucoup d’hypocrisie autour du temps effectif de travail dans l’entreprise.
            J’ai vu beaucoup de patrons dans ma carrière fermer les yeux devant les pauses café répétées, des déjeuners à rallonge ou des pseudos réunions informelles de certains de leurs employés, et dans le même faire une remarque à un collaborateur qui quitte le travail 5 min en avance alors qu’il a bossé dur toute la journée…
            J’ai l’impression que le concept de productivité est totalement abstrait pour eux.

          • martin
            |

            @Matt 🙂

            @Fabrice: Je comprends… J’ai juste du mal à voir l’intérêt. A moins d’être asocial, pourquoi rester au travail si on n’a plus rien à faire ou atteint ses objectifs?

  17. Matt (Acide Ici)
    |

    J’en profite aussi pour réagir rapidement sur l’article cité en début de billet, « Une campagne de publicité nationale pour 76,22€ », et dont les commentaires sont fermés. A propos de Gainsbourg : déjà, 500 francs de 1984, ce serait plutôt dans les 155 € actuels (ce qui demeure dérisoire face à l’impact… Lorsque l’on a déjà accès à un tête à tête télévisuel à heure de grande écoute. 😉 )

    D’autre part, puisqu’il semble acquis dans les commentaires que brûler un billet de banque est illégal, une petite précision : c’est faux.

    Certes, dans l’ancien article 439 du Code pénal (de 1810) :

    “Quiconque aura volontairement brûlé ou détruit, […] billets[…] :
    Si les pièces détruites sont des actes de l’autorité publique, ou des effets de commerce ou de banque, la peine sera la réclusion criminelle à temps de cinq a dix ans ;
    S’il s’agit de toute autre pièce, le coupable sera puni d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de 500 F à 15.000 F.”

    Néanmoins, une jurisprudence datant d’un arrêt du 4 juin 1975 (N° de pourvoi: 73-90944) la Chambre Criminelle de la Cour de cassation statuait :

    « LES BILLETS DE BANQUE, SIMPLES SIGNES MONETAIRES QUI NE CONTIENNENT NI N’OPERENT ACTUELLEMENT OBLIGATION, DISPOSITION OU DECHARGE, NE RENTRENT PAS DANS LA CATEGORIE DES PIECES DONT L’INCENDIE OU LA DESTRUCTION VOLONTAIRE SONT REPRIMES PAR L’ARTICLE 439 DU CODE PÉNAL […] »

    Le texte initial a disparu du code. Par ailleurs, le billet appartenant à son porteur et non à la Banque de France ni à la BE, il ne s’agit pas non plus de destruction du bien d’autrui sanctionnée à l’article 322-6 alinéa 1 du Code pénal. Vous en faites donc ce que vous voulez (mais la Banque n’est pas tenue de l’accepter en cas d’altération trop importante de celui-ci).

    Voilà, c’était juste une parenthèse, sinon le billet en question était très bon. 🙂

    • martin
      |

      Merci pour le complément d’informations Matt, je pensais que brûler un billet était illégal… Sinon on est d’accord que même si 500 francs correspondait, inflation comprise, à l’équivalent de 155€ actuels, cela restait une superbe trouvaille en termes de marketing…

      A bientôt et merci pour ton commentaire (super long), Matt 🙂

  18. […] essayez de demander une prime au résultat ou des avantages divers en cas de bons résultats (télétravail, meilleurs horaires, avantages en nature…) ou n’hésitez pas à développer une petite […]