La peur de l’échec (3/3)

Comment faire pour avoir moins peur d’échouer ? Première étape : prenez confiance en vous. Le saviez-vous ? Serge Gainsbourg considérait au départ la chanson comme un art mineur. Il a échoué sa vie sans doute… Sylvester Stallone était considéré comme un loser par les studios qui ne voulaient pas de lui… Il a tout vendu, même son chien, pour survivre. Il a persévéré… Un studio voulait lui acheter le scénario de Rocky mais ne voulait pas l’embaucher. Il a refusé. Le studio l’a finalement embauché. On connait la suite.

Autre exemples : On disait des romans de JK Rowlings des romans vieux, démodés… Harry Potter… Le professeur de Thomas Edison le qualifiait d’ « hyperactif stupide lent à comprendre ». Il est à l’origine de 1093 inventions dont celui de l’ampoule électrique… Enfin, comme le rappelle Michael d’Esprit-Riche, Michael Jordan s’est fait virer de son équipe universitaire (trop petit) et avant de devenir président, Abraham Lincoln a planté 2 business et sombré dans la dépression…

Bref, nul n’a le droit de vous lancer un jugement de valeur. La réussite n’est pas linéaire. Le succès, c’est tomber 7 fois se relever 8.

Seconde étape : imaginez-vous le pire

Imaginez vous le pire qu’il puisse vous arriver et adaptez votre comportement en fonction de cela. Pensez à ce qui est vraiment important pour vous.

Si demain, votre médecin vous apprend que vous avez une maladie incurable, préférez-vous vous dire « j’ai tout sacrifié (peu de temps passé avec sa femme/son mari/ses gosses/ses amis/soi-même) pour toujours impressionner le voisin et avoir le dernier iPhone » ou plutôt quelque chose du genre « Merde… Je n’ai pas de pot… Mais je me suis malgré tout bien amusé et je ne regrette rien de ce que j’ai fait » ?

S’imaginer ce genre de scénario vous permettra de vous rappeler ce qui est vraiment important dans la vie… Marre de votre boulot ? Que vaut-il mieux ? Prendre le risque d’être plus pauvre en tentant de changer de boulot ou être malheureux le reste de sa vie ?

Envie de créer une entreprise mais vous avez peur de vous lancer ? Si les enjeux financiers sont modérés, quel est votre risque de vous lancer. Limitez le risque – entourez vous, prévoyez les plans scénarios les pires et des plans B vous vous en sortir et lancez vous. Ne dites pas « oui et si j’échoue » mais « oui et si je réussis ? ». Avec le statut d’auto-entepreneur, l’aide des CCI, votre voisin étudiant en école de commerce… et vous dites que vous ne pouvez pas vous lancer ?

Envie de séduire une femme ? Au pire vous vous prenez un râteau. Au mieux, une belle histoire. Vous ne savez pas cuisiner ? Invitez vos amis à manger chez vous et tentez de cuisiner, au pire vous vous rabattrez sur un traiteur.

Bref, ne soyez pas négatif, dites oui, souriez et soyez optimiste. Le verre est à moitié rempli, pas à moitié vide.

3ème étape : Soyez heureux d’échouer

Ne faites pas comme les Shadoks qui, selon Wikipedia : « décident de construire une fusée pour aller dans l’espace. Le professeur Shadoko et le devin plombier calculent que le lancement d’une fusée a 99,9% de chances d’échouer, et 0,1% de chances de réussir. Ils s’activent alors à faire rater le plus vite possible 999 lancements afin de pouvoir en lancer un 1000ème, qui, « statistiquement », devrait réussir. »

Mais si vous avez 90% de chance de rater un concours, dites-vous que chaque concours vous rapproche du succès.
Par exemple, vous passez un concours administratif. Il y a 50 candidats et 2 postes. Un boulot plus sympa et payé 200€ de mieux par mois. En 30 ans, cela représente 72 000€. En réalité bien plus car vous serez augmenté plus vite et les intérêts composés pourront vous aider. Mais comptons 72 000€. Si vous avez le niveau moyen, vous avez 1 chance sur 25 de gagner 72 000€. Soit 2 880€ d’espérance. Se dire « je n’y vais pas, je vais me planter » revient à dire « Je n’y vais pas, 2 880€ pour 1 journée, c’est trop peu »…

Si vous échouez, soyez heureux car c’est en échouant qu’on se remet en cause et qu’on rebondit. De même, demandez à vos amis de vous faire des critiques constructives pour vous aider à vous améliorer.

4ème étape : Ne plus jamais échouer le reste de sa vie

Paradoxal, ce titre, après vous avoir dit que l’échec est part intégrante de votre vie, et qu’il faut être heureux d’échouer ? En fait, pour ne pas échouer, il vous suffit de changer votre état d’esprit et vos objectifs.

–  Si vous créez une entreprise, fixez vous comme objectif d’apprendre, de vivre vos passions, plutôt qu’un bénéfice de X euros. Même en cas d’échec, l’expérience vous aura réussi.

–  Vous faites une surprise a un ami ? C’est raté ? Pas du tout, vous avez passé un bon moment avec votre ami.

–  Vous êtes dans une conférence avec 500 personnes. Une question ? Qui vous l’empêche de la poser ?

Voyez la vie en rose. Un ami trahit votre confiance ? Soyez heureux de son comportement : sans cela, vous seriez resté en contact avec un faux-ami… Je me suis fait voler mon sac à dos avant de partir au Mexique et cela m’a coûté au final près de 1000€ – retour en France en train, nouveau passeport, nouveau sac et nouveaux habits, et nouveau billet d’avion. J’en ai tiré une anecdote intéressante à raconter et une leçon de vie.

Jouez la prévention. Par exemple, des économies limitent les conséquences d’un accident de la vie (chômage…). Mangez sainement (je n’ai jamais acheté de sel depuis au moins 5 ans, je n’utilise que de l’huile d’olive…) et faites du sport pour maintenir votre bonne santé. Comme le dit le dicton, « une pomme par jour éloigne le médecin pour toujours. »

Après, il y a des choses qu’on ne contrôle pas. Le risque 0 n’existe pas. Si un pépin vous tombe dessus, soyez comme Epictète : heureux. Car que vous soyez heureux ou pas, cela ne change rien au problème. Alors autant positiver et prendre confiance en vous non ?

Pour finir, rappelez-vous : tentez si cela ne porte pas à conséquence. Dans le pire des cas, on n’a rien perdu, dans le meilleur des cas, on a réussi. Alors pourquoi ne pas se lancer? Peur que les autres nous regardent comme quelqu’un sans volonté? Idem pour le regard des autres. Si on prend conscience qu’on peut échouer, qu’on ne plait pas a tout le monde, fini la peur des regards inquisiteurs… Et celui qui a confiance en lui peut aussi rencontrer plus de monde, séduire plus facilement.

Bref, accepter l’échec est quelque chose de très intéressant 🙂

8 réponses

  1. Joackim
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    Excellent article qui reflète une belle conception de la vie.

    Je suis particulièrement adepte du « Imagine le pire ». On se rend souvent compte que même le pire des scénario qu’on peut imaginer n’est au final pas si grave. C’est un moyen efficace pour se débarrasser de pressions inutiles et se focaliser sur l’essentiel.

    Merci pour l’article, de quoi se booster ou se rebooster 😉

    • martin
      |

      Merci à toi, Joackim. Je commençais à m’inquiéter que personne ne commente… Effectivement, quand on ignore quelque chose, on s’imagine souvent pire que la réalité…

      C’est comme dire : »je suis harcelé au boulot, je suis hyperstressé mais ne peux pas quitter mon boulot, j’ai une maison à rembourser »

      Au pire

      « je quitte le boulot ==> plus d’argent »

      au pire

      « je revends ma maison »

      au pire

      « krach immobilier oblige, je perds de l’argent »

      au pire

      « j’étale mes dettes, je vis dans une ville moins chere, chez les parents, je retourne étudier »

      Ce n’est qu’un exemple, mais cela montre qu’on a souvent des alternatives si on accepte de sortir de sa zone de confort.

      Merci pour tes encouragements et bonne journée à toi Joackim

  2. Karym
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    Un bien bel article pleins de sagesse.
    J’aime particulièrement ton exemple : « Si demain vous apprenez que vous avez une maladie incurable ».

    C’est vrai, la mort peut arriver à n’importe quel moment.
    Qu’avons nous envie de laisser derrière nous ?
    Quels souvenirs voulons nous laisser de notre passage sur terre ?

    2 questions qui pourront paraitre macabre pour certain mais redoutablement efficace pour ceux qui savent en tirer une leçon.

  3. DavidB_iRiche.com
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    Oui Martin mais tout cela est très théorique.
    Echouer à 20 ans t’apprend la vie et n’est qu’un épiphénomène.
    A 40 ça peut être un séisme pour toi et pour ta famille car en général tu n’es plus seul au monde.
    Tu verras… bientôt… 🙂

    • martin
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      Reponse en même temps 🙂

      Je suis d’accord pour le reste mais si je ne l’ai pas vecu personnellement, mais apres, il faut prevoir l’echec comme il faut prevoir l’imprevisible. Epargne, competences valorisables, culture, reseau de relations… non?

  4. Martin
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    Un ancien collegue voulait faire un tour du monde… Il l’a toujours différé… Quand son frere a eu un cancer, ce fut comme un déclic. Il avait peur de ne pas trouver de boulot a son retour. A son retour, on lui a proposé d’ouvrir une filiale au viet nam, comme on le savait bon en langue/baroudeur…

    Pour le reste tu as raison.
    Je te conseille de lire mon article 80 proof: http://www.candix.fr/2011/07/la-cle-du-bonheur-80-proof/, je pense que ca te plaira 🙂

    bonne soirée

  5. myriam
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    La peur n’évite pas le danger c’est évident et la clé d’une vie réussie est de s’avoir (un peu) s’en affranchir

    • martin
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      Ravi qu’on partage le même état d’esprit 🙂