Consommons moins, consommons mieux – Partie 1

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La crise économique n’en finit pas : il y a 1 000 nouveaux chômeurs par jour – un Petroplus le matin, un Florange l’après-midi depuis 1 500 jours… Les impôts augmentent, le pouvoir d’achat est en baisse – moins de la moitié des Français partirons en vacances cet été. Face à ce contexte économique difficile, il existe pourtant une solution facile à mettre en place pour augmenter votre niveau de vie tout en dépensant moins d’argent et en faisant un geste pour l’environnement : la mutualisation. Vous découvrirez dans la première partie du dossier pourquoi le modèle actuel est amené à disparaître. Dans la seconde partie du dossier, vous découvrirez comment vous aussi pouvez consommez mieux en consommant moins, pour dire non aux fins de mois difficiles.

Avant : Je consomme, donc je suis

Mai 1968 : Après plus de deux décennies de forte croissance économique (les fameuses 30 glorieuses), la France est de nouveau un pays prospère. Des jeunes un peu utopistes, rêvent de changer la société de l’époque – conservatrice et pro-consommation – vers une société meilleure, plus libertaire et au service du bien-être de chaque individu.

Après une période d’euphorie de courte durée – hausse du SMIC, 4ème semaine de congés payés, mouvement hippie – la société de consommation reprend rapidement le devant de la scène : pour vivre plus heureux, il faut consommer toujours plus. Les crises pétrolières de 1974 et de 1979 auraient pu remettre en cause cette « société d’hyperconsommation » mais il n’en fut rien. Le pétrole est trop cher ? Développons un programme nucléaire d’envergure à la place (la France est le pays le plus nucléarisé au monde) et continuons de (sur)consommer.

La consommation rend-elle heureux

2013 : Malgré les crises économiques successives (crise pétrolière, crise de la guerre du golfe, Internet, sub-primes, crise de la dette), le revenu moyen par habitant a plus que doublé depuis 1968 (120% de hausse hors inflation). De nombreux objets et services hier très chers (transport aérien, téléphonie, équipement ménager…) se sont largement démocratisés depuis. Le niveau de vie a augmenté, l’espérance de vie aussi (+10 ans entre 1968 et 2013). Logiquement, les Français (comme les anglais) devraient crouler sous le bonheur comme l’avait prédit Keynes concernant l’amélioration des niveaux de vie.

Les limites de l’ « hyperconsommation »

Or, il n’en est rien. L’argent ne fait pas le bonheur. Malgré un niveau de vie élevé (PIB par habitant : 35 000 dollars et présence d’un Etat Providence), les Français sont les champions du monde de consommation d’antidépresseurs. A l’inverse, au Vietnam où je vis (PIB par habitant : 3 500 dollars, pas d’Etat Providence), les gens sont heureux et le Vietnam est même le champion du monde de l’optimisme.

Le développement économique n’a apporté aucun bien-être en plus, mais a apporté par contre son lot de désagréments : le développement économique et social a été financé grâce à la destruction des ressources naturelles (la fameuse emprunte écologique) et par l’explosion de la dette publique et privée.

Il serait possible de redresser la barre bien sûr grâce à des actions dures mais salvatrices. Toutefois, l’incapacité (ou la volonté d’inaction) des politiques se traduit aujourd’hui par l’explosion du chômage, le recul de l’Etat Providence et une période difficile pour une durée indéterminée. Après la Grèce, l’Espagne et l’Italie, à qui le tour ?

Cet article est désormais terminé. Dans le prochain article, je vous dévoilerai comment vous aussi vous pouvez repenser votre consommation pour consommer mieux, dépenser moins, et vivre de façon plus heureuse. Lire la suite

4 réponses

  1. Je dois dire que sur certain point, je ne partage pas ton avis. Il est vrai que l’on consomme beaucoup, que l’on épargne pas. Même chose au Qc, les gens dépensent sans compter dans des produits de consommation n’apportant malheureusement aucune valeur.

    Par contre, cette activité économique à changer nos vies. Je veux parler des gains de productivité et de l’efficacité des entreprises, les inventions nouvellement crées, etc…

    Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire

    • martin
      |

      @Mathieu: Coucou à toi. Tout d’abord, je te remercie pour le commentaire et je te remercie de ne pas être d’accord avec moi, les points de vue différents font généralement d’excellentes conversations.

      Concernant la consommation, en France, il y a deux phénomènes de fonds importants:

      – Le taux d’épargne est extrêmement élevé (16 à 17%), un des plus élevés des pays de l’OCDE. Mais elle est concentrée sur les déciles 9 à 10 (20-30% de la population) la plus riche.

      – Le reste de la population épargne peu, et le premier décile (10% les plus pauvres) ont même un taux d’épargne négatif (-11%) hors entraide familiale.

      Dit autrement, on a d’un côté des riches assez économe, et de l’autre beaucoup de gens qui épargnent peu ou qui vivent à crédit. Ce n’est pas un jugement de valeur mais un constat de fait. De ce fait, de nombreuses personnes vivent de manière assez précaire: sans épargne, en cas de chômage, on dépend d’un Etat proche du surendettement.

      La croissance économique et l’innovation ont donc apporté de nombreux objets de valeur qui ont changé notre vie, je ne dis nullement le contraire, mais a également apporté ses inconvénients.

      La voiture a apporté de la mobilité, mais je pense sincèrement que les externalités – 4 000 morts, 100 000 blessés par an, pollution, déficit de la balance extérieure due aux importations de pétrole, étalement urbain… – excèdent largement ses bienfaits.

      Je pense également aux achats statutaires (iPhone, Nike Air pour donner quelques exemples « clichés ») qui grèvent les budgets de nombreuses personnes sans forcément apporter une valeur ajoutée énorme.

      Quant à la hausse de productivité, elle a permis un enrichissement (Darwinisme économique) mais également ses laissés pour compte (chômage de masse). Aux USA, il y a en plus des caissière des salariés pour emballer les courses et d’autres payés à ramener les caddie. Au Vietnam, il y a une large agriculture et de nombreux petits boulots: pompistes, vendeur de street food, policier qui fait la circulation à chaque coin de rue, un vendeur de ticket et un conducteur dans chaque bus et ainsi de suite.

      Ce genre de métiers ne paient pas forcément de mine, mais apportent à leur manière un certain confort de vie, axé sur le service plus que sur le matériel, et permettent de maintenir un taux de chômage bas sans nuire excessivement à l’environnement. Créer 600 emplois de ce genre est infiniment moins nuisible à l’environnement que conserver 600 emplois dans une fonderie de type Florange (6 000 tonnes de co2 par salarié, soit 4 000 fois plus que ce que préconise le développement durable)

      Je t’invite à lire la deuxième partie de l’article et à me donner ton avis 😉

      A bientôt

      Martin

  2. […] Tweet[Suite de la partie 1] Dans la partie précédent de ce dossier, nous avons vu que la croissance économique et l’enrichissement ont permis d’améliorer significativement le niveau de vie des Français (démocratisation des transports aérien, possibilité de s’équiper en matériel informatique puissants à bas prix…). Ceci étant, cela n’a pas rendu les Français plus heureux pour autant, comme l’atteste le pessimisme ambiant qui règne en France. La crise actuelle nous a montré que le bonheur par la consommation n’est qu’un leurre au profit des banques (consommation à crédit), des actionnaires et de l’Etat (prélevant sa dîme sur les revenus et sur la consommation, via la TVA), au détriment des salariés (fiscalité en hausse et chômage de masse) et de l’environnement. […]

  3. Bonjour Martin,

    comme tu le dis, l’argent de fait pas le bonheur. Le bonheur, pour moi, c’est surtout le fait de toujours avoir des choses à faire, des projets et avoir également du temps à y consacrer. Le tout entouré de ses proches!