Consommons mieux, consommons moins – Partie 2

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[Suite de la partie 1] Dans la partie précédent de ce dossier, nous avons vu que la croissance économique et l’enrichissement ont permis d’améliorer significativement le niveau de vie des Français (démocratisation des transports aérien, possibilité de s’équiper en matériel informatique puissants à bas prix…). Ceci étant, cela n’a pas rendu les Français plus heureux pour autant, comme l’atteste le pessimisme ambiant qui règne en France. La crise actuelle nous a montré que le bonheur par la consommation n’est qu’un leurre au profit des banques (consommation à crédit), des actionnaires et de l’Etat (prélevant sa dîme sur les revenus et sur la consommation, via la TVA), au détriment des salariés (fiscalité en hausse et chômage de masse) et de l’environnement.


Puisque consommer ne rend pas heureux, certaines personnes – comme les minimalistes ou les décroissants – ont commencé à chercher d’autres modèles du bonheur.

Souvent décriés par leurs détracteurs comme étant des utopistes idéalistes ou des révolutionnaires anticapitalistes, les minimalistes et les décroissants ne sont rien de cela. Leur idée de base est simple : pour être heureux, au lieu de consommer plus, consommons moins mais consommons mieux, en privilégiant la qualité à la quantité et en mutualisant les dépenses. Privilégions les moments heureux en présences des gens qui nous sont chers à la consommation, l’avoir.

Comment consommer mieux

Voici deux pistes que je vous invite à mettre en place pour consommer mieux et être plus heureux, que j’ai mis en place à titre personnel dans ma vie.

1. Voiture

Jusqu’en 2012, j’avais ma voiture. En été, je suis rentré de Chine et ai décidé de partir dans le midi avec des amis. Ma voiture étant vieille, j’ai du payer 400€ d’entretien, ce qui n’a pas empêché ma voiture… de lâcher au cours des vacances. On m’a donné le choix : « payer 1 000€ de réparation ou la voiture part à la casse ». J’ai eu du mal à me décider mais… la voiture est partie à la casse. A la place, j’ai loué une voiture neuve à 30€ par jour et lors de mes vacances d’après, j’ai loué pour 2 semaines une voiture. Coût : 140€ par personne pour la durée des vacances, à comparer avec le prix d’une voiture (6 000€ par an en moyenne).

J’ai décidé de ne plus avoir de voiture pour le moment. Je préfère me débrouiller sans voiture (vélo, bus, taxi) quitte à louer une voiture de temps en temps. Ca coute bien moins cher de louer une voiture (généralement neuve) que d’entretenir une vieille voiture à l’année.

Depuis ce moment là, et bien devinez quoi ? La voiture ne me manque pas du tout – en ville, on se déplace plus vite en vélo qu’en voiture –  j’ai dépensé 0€ en station-service  depuis 9 mois et ai pu épargner et voyager avec la différence. Le jour où je rentrerai en Europe, je continuerai le vélo ou achèterai une moto électrique. Et vous avez-vous besoin de votre voiture ? N’existe-t-il pas de solution alternative (habiter en centre-ville, voiture en auto-partage, achat d’un scooter électrique) ? Avez-vous déjà fait du covoiturage ou proposé une place à des covoiturés lorsque vous voyez seuls ?

2. Logement

Se loger coûte très cher en France. Outre le loyer ou le remboursement du crédit immobilier, il y a les frais d’agence et de notaire, les taxes d’habitation, les impôts locaux, le chauffage, les charges, l’eau, l’électricité… Face à ces dépenses importantes, il existe pourtant des solutions :

– La colocation : De plus en plus de gens se mettent à la colocation. En mutualisant les espaces de vie (salon, salle de bain), cela permet de disposer de grands espaces tout en dépensant moins.

– Les condominiums : Les condominiums sont des logements qui disposent à la fois d’une partie privée (le logement à proprement parler) et de parties communes à l’ensemble des habitants du complexe

Ainsi, lorsque je vivais aux USA, je vivais dans un logement de 110m² avec une piscine extérieure et une salle de sport à ma disposition. Le coût ? 300€ par mois et aucuns impôts locaux à payer.  En effet, je vivais en colocation (mutualisation du salon et des salles de bain) et une piscine pour une résidence de 400 étudiants, cela ne coûte pas si cher au final.

Bref, les condominiums (comme le condo neuf Vieux-Montréal) permettent de vivre mieux tout en dépensant moins. Au lieu de vouloir chacun posséder sa piscine, sa salle de bain, sa cuisine… pourquoi ne pas mettre une partie de ces lieux en commun ?

– Vivre dans un logement plus petit : Je m’étais amusé à calculer, lorsque je vivais à Paris, chaque mètre carré me coûtait à l’année le prix d’un aller/retour Paris/New York en avion… Au lieu de payer un loyer hors de prix ou de vous endetter pour acheter un logement très (trop ?) cher, ne serait-il pas possible, en vous débarrassant de vos objets superflus ou en aménageant mieux votre intérieur, d’habiter un logement plus petit et aller plus souvent au restaurant ou en vacances avec la différence ? En savoir plus

Synthèse

Il y a encore un siècle, la France était un pays misérable. En 1900, l’espérance de vie était de 48 ans, moins que celle de la Somalie d’aujourd’hui.  Les campagnes n’avaient pas l’électricité alors que n’importe quelle campagne du Vietnam dispose de l’électricité… La durée légale du travail était de 10h par jour, quand elle n’est que de 8h par jour en Inde.

Grâce au progrès technique et à la société de consommation, nous disposons aujourd’hui d’un niveau et d’un confort de vie hors norme que même les présidents ou les rois d’autrefois n’auraient même pas imaginé, même en rêve.

Source

Seul problème : le modèle de croissance actuel montre ses limites : réchauffement climatique, déplétion des matières premières, surconsommation (obsolescence programmée, achat à crédit…) endettement exponentiel des Etats, concurrence des pays émergents, chômage de masse qui ne sera sans doute jamais résolu…  Face à ce problème, il faut repenser ce modèle. Repensons la consommation au profit d’une consommation plus raisonnée et orientée autour de l’humain, de l’expérience.

– Au lieu de jeter, vous pouvez donner ou réutiliser

– Au lieu d’acheter, vous pouvez louer

– Au lieu d’acheter du cheval bœuf industriel, vous pouvez manger moins de viande mais de qualité

– Au lieu d’être individualiste, vous pouvez entraider vos proches

– Au lieu d’attendre un hypothétique bonheur futur, vous pouvez mieux vivre dès maintenant

– Préférez le verbe « être » au verbe « avoir ».

Après tout, à la fin de votre vie, préférez vous vous dire « je me suis bien amusé, j’ai profité de bons moments avec les gens que j’aime » ou vous dire « je regrette d’avoir trop travaillé et de ne pas avoir passé plus de temps avec ma famille pour acheter cette grande maison » ?

Cet article est désormais terminé. Si l’article vous a plu, je vous invite à lire l’excellent article de Gilles « Sommes nous dans la matrice » et vous dis à bientôt sur candix.fr

5 réponses

  1. […] article est désormais terminé. Dans le prochain article, je vous dévoilerai comment vous aussi vous pouvez repenser votre consommation pour consommer […]

  2. Bonjour Martin,

    la croissance économique et l’enrichissement ont permis d’augmenter notre niveau de vie: nourriture pour tous, chauffage et électricité, loisirs, déplacements rapides et partout, mais ils ont surtout permis à la recherche de faire de grandes avancées en terme de soin de santé (imagerie médicale, traitement contre des maladies graves, …)
    A contrario, cela a engendré des gens laissés de côté, des maladies chroniques (asthme, mais aussi dépression, cancer, pollution de l’air …)
    Finalement, cela a donc créé énormément d’opportunités, mais aussi de risques. Ainsi, pour les personnes ayant eu la chance de bénéficier d’une bonne éducation, celles-ci pourront largement profiter des opportunités et réduire les risques, alors que les autres auront surtout à faire face aux problèmes engendrés par cette croissance économique (qui a régulièrement des ratés).
    La consommation ne participe que peu, finalement, à mon bonheur. Une vie simple (pas besoin de changer d’ordinateur/de tablette/smartphone/vêtement 2 fois par an) fait partie de ma stratégie dans la vie.
    Et comme précisé dans cet article, il faut s’attaquer aux postes de dépenses les plus importants (et qui entraînent des frais importants), à savoir le logement et la voiture!

  3. Martin @Blog Vietnam
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    Bonjour Jos

    Comme tu le dis, la croissance économique a permis un important progrès au niveau des modes de vie et du confort de vie, notamment au niveau de la recherche médicale et scientifique. Mais depuis plusieurs dizaines d’années, la France est devenu un pays relativement prospère quoiqu’on en dise et vu que tout le monde ou presque a un logement, assez de nourriture, une voiture… le seul moyen de faire perdurer la croissance économique est de créer de l’obsolescence programmée ou de créer de nouveaux besoins, dont l’utilité est parfois contestable.

    Alors que la croissance économique était autrefois au service de la société, la société est aujourd’hui au service d’une croissance économique financiarisée, où tout est bon pour augmenter les marges, dixit la malbouffe industrielle où on est prêt à tout pour baisser les coûts… ce qui n’est pas top. Sans compter les mensonges d’Etat, comme le montre l’exemple du nucléaire dont le coût du démantèlement est très clairement sous-évalué, lobbying oblige.

    Concernant les risques engendré par la croissance, tu as raison. L’éducation crée un clivage important entre les gens qui profiteront de la croissance (emplois non délocalisables, économie de la connaissance) et les autres, tout comme les risques de la société moderne (un ouvrier vit 8 ans de moins qu’un cadre par exemple). Mais une bonne chose doit être rappelée: chacun peut à son niveau s’éduquer gratuitement (reportage sur Arte, sites Internet sur le développement personnel…) pour prendre du recul sur le monde dans lequel on vit.

    Concernant ton dernier point, tu as raison. La consommation dans une certaine mesure permet de répondre à des besoins, mais au delà, cela ne change plus grand chose. Par exemple, en vacances, j’ai pu dormir aussi bien en auberge de jeunesse qu’en camping ou en hôtel 4 étoiles, et bien au final ma préférence revient aux auberges de jeunesse 😉

    Concernant ton dernier point, je suis là encore d’accord. Beaucoup de gens souffrent d’une situation précaire en raison d’importantes dépenses fixes qui grèvent un budget, et il est bon de chercher à limiter ses dépenses ou peser le pour et le contre du ratio prix/utilité.

    Dit autrement, avoir un grand logement, c’est bien, mais est-ce bien d’avoir un gros logement si cher qu’on ne peut ni s’offrir cinéma, restaurant, vacances, ou une pâtisserie de temps en temps? Je sais que tout le monde n’a pas le choix (quoique) mais je préfère personnellement limiter les coûts (vivre dans un petit logement, avoir une voiture d’occasion/scooter électrique ou encore bus+vélo+marche+taxi) pour disposer d’un budget conséquent pour me faire plaisir et épargner mois après mois.

    A bientôt 😉

  4. Mathieu@Réseau Richesse
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    Resalut,

    je comprends ton point, mais je suis encore persuadé qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénients. C’est sans doute ma mentalité de capitaliste qui me fait parler ici 🙂

    Pour la voiture, le choix peut être pertinent quand nous sommes dans un contexte « urbain ». De mon côté, la ville où j’habite ne possède aucun transport en commun… alors la voiture est une nécessité.

    Du côté résidence, je suis comme toi. Je pense que la maison doit répondre à une certain confort, mais pas obliger d’avoir la grosse piaule. Ma maison est assez modeste, je pourrais me procurer quelque chose de mieux. Pour l’instant, je vise d’autres achats, mais je ne te cache pas qu’un jour j’aimerais avoir plus. Encore le capitaliste qui parle:-)

  5. martin
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    Bonjour Mathieu

    Quand tu dis « je comprends ton point », parles-tu de la voiture ou de l’article en général? Je suis capitaliste tout comme toi ^^ (je possède même mon outil de production au contraire des gens qui ont un statut de salarié)

    Concernant ton deuxième point, tu dis que la voiture est une nécessité. Je ne connais pas ta ville et ton parcours de vie. Peut-être tu as besoin d’une voiture (ou peut-être pas en déménageant). Même si tu as besoin d’une voiture, peut-être peux tu trouver une voiture dont le coût est limité (moindre dépréciation, voiture plus fiable, moindre consommation de carburant)? Peut-être peux tu t’arranger avec des voisins pour faire du covoiturage lorsque cela est possible… Peut-être peux tu investir dans un scooter électrique pour tes petits trajets? Comme tu le vois, se passer de voiture n’est pas forcément toujours possible comme tu le dis, ce qui ne signifie pas qu’on ne peut rien faire pour autant.

    Bon courage pour ta maison 😉 Sinon je ne vois pas trop en quoi vouloir une grosse maison est capitaliste. Pour moi être capitaliste, c’est vouloir générer plus de outcome que d’income. Investir dans l’immobilier locatif est capitaliste, investir dans sa maison principale (qui ne génère aucun revenu) n’est pas capitaliste

    A bientôt 😉

    Martin