5 techniques pour financer le développement de votre entreprise – Partie 2

[Suite de la partie 1] Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, pour créer une entreprise, vous aurez à faire face à des dépenses. La première étape consiste à chercher à limiter vos dépenses au maximum. Une fois que vous avez limité vos dépenses au maximum, il vous faut maintenant chercher les ressources pour faire face aux dépenses auxquelles vous devrez faire face.  Pour cela, vous pouvez autofinancer votre activité, financer votre activité à crédit ou rechercher des investisseurs, chaque technique ayant ses avantages et ses inconvénients.

Technique 1 : Autofinancez votre activité

La première technique pour financer votre activité est l’autofinancement. L’autofinancement consiste tout simplement à développer votre activité avec vos propres ressources, par exemple grâce à :

– Votre épargne : Un de mes amis a mis 20K€ de côté, ce qui lui a permis d’arrêter de travailler un an le temps de monter son entreprise

– Love Money : Si vous avez un projet qui tient la route, pourquoi ne pas faire appel au « Love money » ? Le Love money, c’est l’argent que votre famille ou votre ami pourra vous donner/prêter/investir dans votre activité, à la fois parce qu’ils croient dans votre projet mais également parce qu’ils croient en vous. En savoir plus

– Vos bénéfices d’exploitation : Si vous avez déjà une activité qui tient la route, vous pouvez réutiliser une partie de vos bénéfices pour développer de nouvelles activités.

Ainsi à titre personnel, j’utilise une partie de mes bénéfices (tiré de la vente de formation, de publicité, et d’articles sponsorisés) pour financer le développement de nouveaux livres. Mon activité libre n’est pas encore rentable (Investissements > Bénéfices) mais ce n’est pas grave. En effet, cela me permet sur le long-terme d’augmenter et de diversifier mon chiffre d’affaire. Et le jour où j’aurai un coup dur (baisse de mon CA), je pourrai diminuer mes investissements et compter sur les revenus de mes livres pour réduire la voilure.

Autofinancer son activité est quelque chose que j’apprécie énormément, car cela évite de s’endetter auprès d’une banque, avec les conséquences qui en découlent. En cas d’échec, au pire j’ai perdu mon argent, alors que lors d’un emprunt à la banque, un échec peut ruiner l’entrepreneur.

Bon à savoir : Un bon moyen pour autofinancer votre entreprise consiste à créer une vache à lait (activité rentable et semi-passive) afin de disposer de ressources en temps et en argent pour développer une nouvelle activité. Ainsi Google se sert de l’argent gagné facilement avec son moteur de recherche pour développer de nouvelles activités (Google Glass, Google Maps, Android Phone…). Amazon fait de même, investissant l’argent de son activité e-commerce pour développer son activité Kindle…

A mon échelle, je suis plus ou moins cette stratégie, en utilisant l’argent publicitaire pour développer de nouvelles activités, sur le web et à plus long-terme hors web.

Technique 2 : Financez à crédit

La deuxième technique pour financer vos investissements consiste à emprunter de l’argent auprès de votre banque. Emprunter de l’argent vous permet de bénéficier de l’effet levier. Ainsi, si vous empruntez 10 000€ à 5% d’intérêt et que votre investissement vous rapporte 1 000€ par an, et bien l’emprunt vous permet de gagner 500€ (1 000€ de bénéfices – 500€ d’intérêts à payer).

L’effet levier de l’emprunt vous permet d’accélérer le développement de votre entreprise et de créer de la valeur ajoutée supplémentaire pour vos clients. C’est pour cette raison (effet levier) qu’énormément d’investisseurs en immobilier préfèrent emprunter de l’argent plutôt que d’utiliser leurs fonds propres, afin d’accélérer le développement de leur patrimoine.

En revanche, emprunter de l’argent a également ses inconvénients. Le premier : avec la crise économique, les banques sont de plus en plus frileuses pour prêter de l’argent, et demandent de plus en plus de garanties. Vous pouvez toujours convaincre une banque de vous prêter de l’argent avec un dossier sérieux et un soutien de l’OSEO par exemple, mais ce n’est pas facile.

Et puis, emprunt de l’argent comporte une part de risque. Imaginons que vous empruntiez 100 000€ et que votre entreprise fait faillite un an plus tard, ne disposant plus que de 20 000€ d’actifs. Si votre entreprise a un statut juridique vous offrent une responsabilité limitée, vos créanciers (fournisseurs, banques…) récupèreront leurs 20 000€ et encaisseront la perte des 80 000€. Alors que si votre responsabilité est illimitée, ce qui est le cas des auto-entrepreneurs, vous devrez rembourser 80 000€ à vos créanciers, et même une fois que votre entreprise aura fait faillite, on vous « piquera » tout l’argent que vous gagnez au dessus du seuil de pauvreté jusqu’à rembourser jusqu’au dernier centime vos créanciers. Pas cool.

En cas de difficultés de remboursement de votre emprunt, sachez qu’il existe des outils financiers comme le rachat de crédit qui vous permettront d’étaler vos dettes afin d’alléger votre fardeau financier… Prenons un exemple : vous avez emprunté de l’argent pour acheter des petits studios en locatif sur une période de courte durée

– En 2009, vous avez emprunté 80 000€ à 5% sur 15 ans

– En 2011, vous avez emprunté 70 000€ à 4% sur 15 ans

Vos mensualités sont de 1 143€ (628€ pour le premier emprunt, 515€ pour le second). Or vous voyez une offre d’investissement intéressante à 70 000€. Bien que vous ayez les moyens de rembourser, la banque refuse de vous prêter car votre taux d’endettement serait trop élevé. Qu’à cela ne tienne. Vous pouvez racheter votre crédit pour en souscrire un nouveau

– Capital restant dû (emprunt 1 au bous de 48 mois) = 64 000€

– Capital restant dû (emprunt 2, au bout de 24 mois) = 62 900€

En négligeant les intérêts de remboursement anticipé, pour financer votre nouveau projet, vous devrez emprunter 199 600€ (capital restant du 1 et 2 + 70 000€ pour votre nouveau projet). Si vous empruntez cette somme sur 20 ans à 3,5% de TEG, vous rembourserez 1 152€ par mois. Ici le rachat de crédit vous permet de financer un nouveau projet sans augmenter vos mensualités.

Ceci étant, je vous invite à limiter l’usage du crédit pour limiter les risques.

Le saviez-vous ? Disneyland Paris a accueilli 16 millions de visiteurs en 2012, un record depuis l’ouverture du parc. Pourtant, le parc ne fait aucun de bénéfice, au contraire du Puy du Fou ou d’Europa park, pourtant moins  fréquentés. Pourquoi ? La raison est simple : Europa Park et le Puy du Fou autofinancent leur activité et grandissent petit à petit, alors que Disneyland a emprunté de l’argent pour créer dès le départ un énorme parc. Bilan : 20 ans après la création du parc, Disneyland croule sous les intérêts bancaires à payer…

Cet article est désormais terminé. Dans la prochaine partie de l’article, vous découvrirez d’autres moyens que vous pouvez mettre en oeuvre pour financer vos projets. Lire la suite de l’article