Monter une boîte: comment c’est possible

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Avec la crise économique actuelle, il est de plus en plus difficile de trouver un travail bien  payé et/ou épanouissant. Voire même un travail tout court. Génération Y oblige, de plus en plus de personnes de mon âge souhaitent travailler en indépendant. Cela peut prendre des formes diverses: certains souhaitent travailler en freelance quand d’autres souhaitent devenir des entrepreneurs à succès à l’avenir. Une chose est sûre toutefois: il est souvent difficile de passer à l’action. Pour des raisons de procrastination, de peur de l’échec bien évidentes. Mais pas seulement. En effet, pour monter une entreprise, quelle qu’elle soit, vous avez besoin de:

– Temps

– Argent

Selon la structure que vous comptez monter, il vous faudra plus ou moins de temps ou d’argent. Monter un site Internet coûte bien moins cher que de lancer un restaurant ou une usine de fabrication de cables et de condensateurs par exemple. Dans bien des cas, le temps et l’argent sont partiellement substituables (après tout, time is money). Par exemple, celui qui crée un site Internet peut décider de sous-traiter la totalité de l’ouvrage à une agence, ce qui sera cher. Il pourra aussi apprendre les bases du bloguing par lui-même, sous-traiter certaines tâches à des amis et ne payer que pour quelques tâches critiques un prestataire spécialisé. Cette solution sera bien moins chère, mais plus gourmande en temps.

Monter une entreprise requiert du temps et de l’argent

Pour résumer donc, monter une entreprise requiert à la fois du temps et de l’argent, ces deux ressources étant partiellement substituables l’une à l’autre. Pour pouvoir monter une entreprise, il vous faudra donc:

1. Disposer de temps

Pour cela, il vous faudra travailler moins dans votre activité salariée pour vous libérer du temps libre pour votre projet perso. Vous pouvez travailler sur votre projet le soir chez vous, mais c’est difficile de tenir sur la durée lorsqu’on travaille sur son projet en plus de ses 8 heures de boulot habituel. Le mieux est de travailler moins pour son travail habituel et d’utiliser le temps ainsi libéré pour vos projets.

Pour travailler moins et continuer à payer vos factures, il existe plusieurs solutions comme:

– Le télétravail (total ou partiel)

– Les horaires décalés

L’idée sera ici de passer moins de temps dans les transports pour utiliser le temps ainsi gagné pour vos projets personnels.

Le mieux restera toutefois de faire en sorte d’augmenter votre salaire horaire ou de diminuer vos dépenses. Le cas échéant, il vous faudra payer en monnaie sonnante et trébuchante le temps libre que vous consacrerez à votre projet. c’est l’exemple d’un ami qui a démissionné pour monter une boîte et qui se donne 12 mois pour réussir. Il a démissionné pour disposer de temps, mais ce temps lui coûte très cher. Il dépensera 20 000€ pour se payer une année de temps libre (ses dépenses courantes en l’absence de revenus)

2. Disposer d’argent

Pour disposer d’argent, vous pouvez travailler plus. Mais dans ce cas vous disposez de moins de temps libre pour votre projet… Vous pouvez également chercher un travail ayant un meilleur taux horaire… ou encore chercher à diminuer vos dépenses…

Solution des pays émergents

De plus en plus de mes amis partent dans des pays émergents dans le but à la fois de voyager, de passer l’hiver au chaud et de monter une entreprise. Un de mes amis continuait à travailler en tant qu’auto-entrepreneur pour son employeur pour 2000€ par mois, et travaillait entre Paris et la Finlande où vivait sa copine. La liberté donc.

Allons plus loin dans ce concept. Le concept est simple. Prenons l’exemple d’Arthur (le prénom a été modifié). Il continuera de travailler pour son ancien employeur dans la création et référencement de sites. Sa rémunération? 900€ pour 15 heures par semaine. Insuffisant pour vivre à Paris. Mais il part vivre en Thaïlande. Pour information:

– Salaire moyen en Thaïlande: 250 euros par mois

– Coût de la vie en Thaïlande: 3 à 4 fois moins élevé qu’en France (repas au restaurant: 2 à 3€, taxi: 2€…)

Bref, en partant en Thaïlande, Arthur pourra très bien vivre (niveau de vie similaire à une rémunération de 3 000 – 4 000€ net par mois à Paris) et pourra donc épargner. Il disposera de temps et d’argent pour monter à bien son projet (et d’un climat et d’un pays exceptionnel).

Moi même, une fois déduit mes charges d’emprunt étudiant, de mes investissements concernant mes sites (investissements, formation, maintenance, taxes…), il ne me reste que 1 000 euros par mois pour vivre. Insuffisant en France (encore moins à Paris) mais largement assez à Pékin, où la vie est 2 à 3 fois moins chère qu’en France.

Tout comme Arthur, mes revenus sont 2 à 3 fois supérieur au salaire moyen local. je dispose de l’équivalent d’un niveau de vie de 2 000 à 3 000 euros net par mois à Paris. Bref, avec un chiffre d’affaire encore instable et limité, cela me permet à la fois de:

– Bien vivre pour pas cher

– Investir les économies réalisées par le bas coût de la vie dans mes sites web pour booster les nouveaux projets (nouveaux blogs, nouveaux graphisme, embauche d’un freelance)

– D’épargner

– De disposer de plein de temps libre pour bosser, voyager, dormir ou faire ce que bon me semble. En effet, travaillant à la maison, si je me lève à 9h et m’arrête de travailler à 16h, j’ai fait ma journée de 7 heures…

– Développer de nouvelles compétences: sport, e-commerce, Chinois…

Alors, un petit conseil. Si vous avez un projet entrepreneurial et n’avez pas trop de contraintes (familiales, emprunt immo…), n’hésitez pas à aller partir à l’étranger dans un pays émergent. Je ne dis pas de quitter la France définitivement, mais quelques mois ou années pour:

– Voyager (les voyages forment la jeunesse) et vous ouvrir culturellement au monde

– Passer l’hiver au chaud

– Découvrir de nouveaux points de vue, des nouveaux concepts qui existent à l’étranger et qui pourraient marcher en France. Par exemple, c’est en allant en voyage d’affaire en Thaïlande que Dietrich Mateschitz découvre le Krating Daeng (taureau rouge en Thaïlandais), une boisson énergetique populaire. Il a décidé de vendre le concept dans le reste du monde sous le nom de… « Red Bull ». On connait la suite de l’histoire…

– Quitter l’ambiance anti-entrepreneur et le pessimisme ambiant en France

– Disposer d’un niveau de vie très confortable, alliant pouvoir d’achat élevé et contraintes basses. L’exemple de mes amis VIE ou de moi à Pékin et révélateur. Tous mes amis et moi disposons d’un niveau de vie équivalent à 2 500 à 4 000 euros par mois en France. On peut donc manger au restaurant quotidiennement ou prendre le taxi sans se poser de questions. Et disposer de temps libre pour monter un projet en parallèle.

Voilà cet article est désormais terminé. j’espère qu’il vous a plu et bonne journée à vous

10 réponses

  1. Julien @se faire un blog
    |

    Je lis de plus en plus sur les blogs que leur auteur préfère partir à l’étranger pour vivre leur liberté plutôt que d’attendre et la vivre en France quand le blog rapportera plus.
    C’est vrai qu’il est intéressant de partir, et profiter de cette liberté pour changer de pays je vais bientôt arriver à cette décision et j’hésite encore…

    • martin
      |

      Vivre dans un pays à bas coût diminue la rentabilité de l’activité à partir de laquelle il est possible de vivre à temps plein sur son projet. En outre, la vie est souvent facilitée par un revenu occidental et un coût de la vie d’un pays en développement.

      Tu comptes partir où du coup Julien?

  2. Jos
    |

    C’est vrai que c’est une excellente idée d’aller dans un pays à bas coût pour monter un projet.

    Mais cela dépend du projet. S’il s’agit d’un projet local et qu’il faut régulièrement voir des partenaires locaux, il faut rester là où se trouve notre business.

    Une autre solution pas chère pour les jeunes célibataires est de retouner chez ses parents et de reprendre son ancienne chambre. Bien souvent et si la cohabitation se passe bien, les parents ne demanderont qu’une participation pour les charges et la nourriture. Ce qui ne fait que quelques centaines d’euros par mois si on fait attention et qu’on vit un peu comme un étudiant.

    • martin
      |

      En effet. Tout dépend du projet, la proximité des clients est aussi un facteur important. Pour ta dernière idée, elle est excellente même s’il est souvent difficile de retourner vivre chez ses parents. Deux amis ont vécu longtemps chez leurs parents tout en travaillant en alternance. Bilan: ils disposent chacun de 50 000 à 70 000 euros d’épargne.

      Un a acheté une maison avec un apport initial de près de 50% et un emprunt sur à peine 10 ans…

      Après rien n’empêche de cumuler les deux. Par exemple de générer une activité en nomade digital indépendant de sa location et une fois les revenus générés, retourner vivre en France et se servir du cash flow de la première activité pour financer une nouvelle activité ou se payer son temps libre, et pouvoir passer du temps à monter une boîte.

      Comme Cedric de Business Attitude qui disait dans une interview se servir de l’argent de son blog pour investir dans de vieux logements et financer les travaux de retape ainsi.

      A bientôt

  3. martin
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    Bonjour François

    Je te remercie pour ton message. Tu as entièrement raison. Comme tout projet, partir à l’étranger est un projet qui se prépare, d’autant plus que cela peut faire largement sortir de la zone de confort – langue, culture différentes… Mieux vaut avoir des arrières solides. L’idée de l’article n’est pas de dire qu’ailleurs, l’herbe est plus verte qu’en France et que la vie est un eldorado facile, mais qu’il ne faut pas se cantonner dans ses oeillères, et qu’un séjour à l’étranger peut être un formidable tremplin par la suite.

    Pour la société de commerce, tout dépend des pays, chaque pays a ses propres règles, mais en effet, il ne faut partir avec la fleur au fusil. Quant à ton dernier point, l’idée n’est pas d’avoir une illusoire sécurité à 100% mais d’avoir suffisamment de ressources pour pouvoir développer de nouveaux projets en limitant les conséquences négatives en cas d’échec.

    A bientôt 🙂

    Martin

  4. Julien
    |

    Salut Martin,

    Je suis allé en Chine l’été dernier rendre visite à ma sœur qui était en stage. L’expatriation est un super moyen de démarrer son business à condition qu’il puisse être géré à distance.

    De plus, l’entrepreneur n’a pas forcément envie de quitter famille et amis pour aller vivre à l’étranger. Contrairement à l’avis général, je trouve qu’on est bien en France, même si on est trop taxé !

    Pour compléter ton article, j’ajouterais que le licenciement à l’amiable est une solution optimale pour créer son entreprise. Je bénéficie de 24 mois, payé à 75 % de mon ancien salaire. Il y a quelques contraintes, mais c’est plus qu’appréciable !

    A bientôt

    Julien

  5. Sebastian
    |

    Bosser sur le web et s’installer dans un pays où le coût de la vie est moins élevé qu’en France et vraiment une excellente chose ! 🙂 De plus en plus de gens le font d’ailleurs.
    J’ai également l’intention de le faire, mais d’abord il faut que je développe mon activité sur le web pour pouvoir survivre :p

  6. Nadège
    |

    C’est important de trouver la juste balance entre temps et argent.. Je pense que l’argent n’est pas la seule chose qui compte, a quoi bon gagner beaucoup d’argent si on n’a même pas le temps de le dépenser ! Je connais beaucoup de gens qui ont monté un business qui leur a pris tout leur temps et aujourd’hui ils regrettent d’avoir manqué de temps. Certains m’ont même dit qu’ils auraient préféré gagner un peu moins d’argent mais être plus souvent libres pour leurs loisirs, leur famille et leurs amis !

  7. martin
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    @Julien: C’est dur à négocier un licenciement à l’amiable?

    @Sebastien: Esperons qu’il n’y ait pas trop de gens qui fassent de même, pour ne pas contribuer à une inflation nuisible aux nomades digitaux ou aux locaux. Cf ce qui s’est passé à Marrakech, ou les retraités européens ont contribué à une explosion du prix local de l’immobilier, chassant les Marocains dans les lointaines banlieues de la ville…

    @Nadège: C’est la base du développement personnel. L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue 😉

  8. Sebastian
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    Je ne pense pas qu’on arrivera jusque là..
    Je suppose que les retraités qui sont partis à Marrakech c’était en grande partie des marocains qui sont revenus dans leur pays d’origine pour la retraite, non?