A la bonne année, vous faites sans doute de bonnes résolutions… que vous ne tenez pas dans 90% des cas. Il faut dire qu’un changement implique une remise en cause de ses habitudes, une remise en cause difficile car selon la théorie de la causalité, on cherche toujours une bonne raison à ses actions. Un fumeur qui décide d’arrêter de fumer aura généralement du mal, car cela implique notamment :
– La fin des pauses cigarettes avec les collègues
– Besoin de trouver un autre rituel (boule antistress, pause café…)
– Intérioriser le fait qu’on était dans l’erreur durant des années, admettre qu’on a dépensé une ruine pour se ruiner la santé
Les trois causes font que tout changement est souvent difficile. D’autant plus difficile que la majorité des gens adoptent le modèle suivant :
Problème -> Reconnaissance du problème -> Changer son paradigme -> Action
En gros, c’est le modèle de « j’ai un problème, je me renseigne sur internet, je décide de réagir et je passe à l’action ». C’est bien, mais mieux vaut à mon sens passer à l’action d’abord pour changer son point de vue ensuite que attendre de changer son point de vue pour passer à l’action.
Pour reprendre l’exemple des fumeurs, prenons une fumeuse qui assume la cigarette et n’a aucune envie d’arrêter de fumer. Elle découvre être enceinte. Elle décide d’arrêter de fumer (pas pour le prix des cigarettes ou la santé, mais pour le bébé) et au bout de quelques mois, pour rester en cohérence avec soi-même (toute action a besoin d’être justifiée par quelque chose) se dira qu’elle a bien fait d’arrêter de fumer pour ne pas avoir de maladie, retrouver du pouvoir d’achat…
Dans cet exemple, c’est parce que la fumeuse arrête de fumer d’abord qu’elle prend conscience des méfaits du tabac ensuite, et non l’inverse.
Changer par l’extérieur
Un changement est souvent plus rapide en se faisant par l’extérieur vers soi-même que dans le sens inverse. Laissez-moi vous donner un autre exemple, qui peut vous sembler farfelu mais vous allez comprendre l’idée par la suite
Exemple 2 : Gagner une guerre
On est en 1923. L’armée Frallemande-Unie décide d’envahir la ville ennemie de Barcerome. Pour pouvoir envahir la ville, il y a deux stratégies.
Stratégie 1 : La force pure
L’armée Frallemande-Unienne envahit la ville de Barcerome. Les Barceromains ne se laissent pas faire, et s’ensuit une sanglante guerilla urbaine. Près de 50 000 Frallemands-Uniens arrivent en ville et des bombardements qui mettent la ville à feu et à sang. L’armée Frallemande-Unie étant en supériorité numérique, elle finit par emporter la bataille, mais à quel prix : usines détruites, pertes humaines sévères, haine des locaux…
Stratégie 2 : La force douce
L’armée Frallemande-Unienne souhaite envahir Barcerome. Plutôt qu’une attaque directe, l’Etat major décide d’attaquer la ville par l’extérieur. L’armée Frallemande-Unienne n’envoie que 5 000 hommes (10 fois moins que dans le scénario 1) saboter les ponts, autoroutes et grands axes reliant Barcerome au reste du pays. Ils coupent l’alimentation électrique et les téléphones grâce à des hackers qui travaillent à distance.
Au bout de quelques jours, la ville doit se rendre. Aucun mort n’a eu lieu, les infrastructures arrivent à être réparées au bout de quelques jours et ont réussi à prendre la ville hyper facilement. La ville change de camp sans aucune difficulté.
Retournons à vous maintenant
Lorsque vous avez un problème, ne vous attaquez pas au cœur du problème en premier, mais aux aspects périphériques du problème. Ne vous attaquez pas à la voiture, bloquez l’accès au carburant.
Pour le fumeur, mieux vaut sans doute commencer à changer ses habitudes, ses rituels, petit à petit. Pour la personne déprimée, au lieu de prendre des anti-dépresseurs, d’aller voir un psy, de démissionner ou de déménager (changements lourds de conséquences), mieux vaut sans doute changer à la marge, en achetant un chien par exemple (ce qui implique de sortir), en se mettant en colocation (au lieu de ruminer complètement seul…). En agissant ainsi, on ne s’attaque pas au problème directement, mais indirectement, et sur le long-terme, le changement devient de plus en plus facile. Tout ce que vous avez désormais à faire est de passer à l’action
Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et bonne journée à vous
11 réponses
Herve de www.placement-argent.net
Point de vue intéressant qui peut s’appliquer à tous les domaines de la vie, mais il est vrai que ce n’est pas la façon dont on aborde les choses de manière innée…
martin
Bonjour Hervé
Merci pour ton retour d’expérience et ton commentaire 🙂
A bientôt
Martin
David
Bonjour Martin,
Ton article m’a rappelé l’époque ou j’ai arrêté de fumer et je dois dire que pour ma part le principal atout a été la motivation et l’envie de ne plus toucher à la cigarette (décider d’arrêter a été un choix personnel), ce que je veux dire, c’est que si vous changez pour une personne ou un environnement extérieur, mais que ça ne viens pas profondément de vous, votre effort sur l’instant sera voué à l’échec.
Bref, que ce soit pour arrêter de fumer ou tout autre décision de changement, la première étape est la prise de décision qui doit venir de vous, car arrêter n’est pas très dur mais tenir le coup sur le long terme est plus difficile…
Ensuite pour ce qui est de tenir la distance (et ça rejoint ton article) il est vrai que des petits changements permettent d’obtenir de grands résultats sans trop de sacrifices, c’est donc plus facile.
Par contre après, attention à la rechute car les mauvaise habitudes on la fâcheuse tendance à revenir sans qu’on y prenne garde (ça a été mon cas pour la cigarette au bout de 5 ans…)
Désolé pour ce commentaire un peu long, je raconte un peu ma vie là 🙂
J’ai été inspiré par ton article
DavidB_iRiche.com
C’est vrai qu’il y a diverses manières d’aboutir à un changement mais je reste persuadé que l’on ne change pas réellement les gens.
On peut s’améliorer à la marge, faire des efforts pour diverses raisons mais le fond reste présent.
Après, on peut modifier certaines (mauvaises) habitudes ou défauts, heureusement…
martin
@David: D’accord avec toi sur le premier point, il faut avant tout changer pour soi-même avant de le faire pour les autres 🙂 Pour les petits changements tu as raison. je pense que les progrès visibles permettent aussi de garder la motivation.
Il y a 2 semaines, je ne soulevais que 80 kg dans un exercice de musculation et 25 pompes de suite. Après 6 entrainements de 1h30 en 2 semaines, je soulève désormais 110 kg et aligne 35 pompes de suite… Cela motive de voir les progrès rapidement. Même ma copine qui montre qu’elle apprécie mes épaules plus large, cela me motive. mais la motivation est à la base intrinsèque, c’est mon objectif perso.
Ok pour la cigarette. Du coup tu as replongé ou tu n’as fumé qu’une fois du coup? Sinon je suis d’accord avec toi, le plus dur n’est pas de changer mais de tenir sur le long terme. Ceci étant 5 ans c’est un bon bout de temps. Il y a 7 ans, j’avais fait un régime: j’étais passé de 74 à 58kg. Ecole de commerce oblige, je suis remonté à 78 kg en 4 ans. En attendant, j’ai perdu du poids durant 4 ans de suite, et plutôt que de recommencer, je me mets à la muscu… Il faut simplement savoir se renouveller 🙂
@David iRiche: Je ne pense pas qu’on change les gens, mais je pense qu’on peut se changer si la motivation est intrinsèque et pas extrinsèque (les autres qui veulent qu’on change). Après le naturel revient au galop mais si on se connait on peut limiter cela.
Par exemple, je suis souvent en retard. Du coup aux dernières vacances, je voulais partir à 10 heures, j’ai dis on part à 8 heures, et on est parti vers 9h30 au final… 1h30 de retard se sont transformées en 30 minutes d’avance…
Tu ne crois pas? Sinon quel intérêt à la démarche de développement personnel?
DavidB_iRiche.com
Et si les autres arrivent à 8h00 ? 😉
Martin
En général, ils me connaissent suffisamment bien pour etre en retard eux aussi. Parfois, c’est à celui qui arrivera le plus en retard, du genre je suis 30 min en retard, mais un ami m’appelle et me dit « mince, j’ai 45 min de retard »…
Sinon au pire on discute autour d’une bière, d’un café… Cela reste convivial. Un ami américain lui avait eu 5h de retard quand on était parti en Floride…
Nadège
Bonjour Martin,
Les résolutions du début d’année c’est vrai qu’on a du mal à les tenir mais ton point de vue est intéressant j’avais jamais pensé à aborder le changement sous cet angle !
Après je pense que pour changer quelque chose il faut vraiment le vouloir ce changement sinon ce n’est même pas la peine d’essayer !
martin
Bonjour Nadège
Tu as raison, c’est pour ca que je ne fais pas de bonnes résolutions. Pourquoi en faire? Si je veux changer, autant le faire tout de suite plutôt que de procrastiner jusqu’au 1er janvier de l’année prochaine.
Effectivement, il faut vouloir changer pour que cela marche, tout dépend de la personnalité de chacun. Je me suis donné l’objectif de pouvoir lire un journal en mandarin d’ici l’année prochaine, et de me muscler.
Bilan: J’apprends 15h par semaine les hanzis, plus 5 à 6 heures de musculation par semaine… Sans compter le travail et le reste… C’est un lourd sacrifice en temps, mais payant sur le long-terme. Au bout de 2 semaines, je commence déjà à voir les changements 🙂
Sinon c’est marrant: on se parle à 4h du matin. Chez moi il est midi, chez toi c’est encore le soir… Mondialisation…
Pierre@Développement personnel
Les bonnes résolutions du nouvel an ne sont pas complètement inutiles car elles permettent aux gens d’abandonner graduellement de mauvaises habitudes tout en sachant que la bataille sera dure. Mais c’est vrai que beaucoup de gens ont du mal à les tenir.
martin
@Pierre: Effectivement, ca peut être une bonne occasion de changer, mais je pense toujours que si on veut changer, il faut le faire maintenant pour ne pas procrastiner non? Pourquoi attendre le nouvel an et pas une date qui justifie une vraie bonne raison de changer?