Comment mieux gagner votre vie ?

Bonjour à vous cher lecteur. De 2011 à 2013, j’étais blogueur professionnel, monétisant les milliers de visiteurs uniques sur mes sites et blogs via la publicité, la vente d’infoproduits et d’articles sponsorisés, ce qui m’a permis de bien vivre en tant que nomade digital, aux États-Unis, en Chine puis au Vietnam.

Suite au changement d’algorithme de Google (réduisant de facto le marché des articles sponsorisés) et l’intensification de la concurrence (réduisant la part du gâteau de chaque blogueur), mon chiffre d’affaires s’est réduit comme peau de chagrin, ce qui m’a obligé à me lancer dans de nouvelles activités. Laissez-moi vous dévoiler comment je me suis sorti de cette situation. Je vous dévoilerai également une technique contre-intuitive pour développer vos affaires.

I. De quoi je vis aujourd’hui ?

Aujourd’hui, l’essentiel de mon activité consiste à rédiger des articles en tant que rédacteur freelance et à donner du soutien scolaire. Cela me permet de vivre correctement, mais ma situation reste précaire : pas de stabilité professionnelle, faibles droits du statut d’autoentrepreneur… Pour cette raison, mes trois axes stratégiques actuels sont les suivants :

1. Générer un revenu plus important

Je souhaite générer un revenu plus important qu’aujourd’hui pour pouvoir pérenniser mon train de vie tout en développant ma capacité d’épargne. Je souhaite toutefois pouvoir garder ma liberté dans ma vie professionnelle et exercer un métier que j’aime. Pour cette raison, l’enseignement me semble intéressant. Ce métier est peu rémunérateur, mais permet d’avoir une base mensuelle fixe, de pouvoir gérer son temps comme bon nous semble (en dehors des cours) et d’avoir suffisamment de temps libre pour voyager et monter des projets personnels en parallèle.

2. Développer un patrimoine

Outre le fait de stabiliser ma situation, enseigner aura pour but de faciliter mon accès au crédit, afin éventuellement d’acheter un bien immobilier à des fins locatives pour pouvoir me constituer un patrimoine tout en diversifiant mes sources de revenus.

3. Un revenu socle

Je n’aime pas le concept de travailler pour l’argent (boulot type salaire horaire) car cela limite ses revenus potentiels (les journées ne sont pas extensibles). Au lieu du « travailler plus pour gagner plus », je préfère le « travailler mieux/moins pour gagner plus ». Le troisième pilier de ma stratégie consiste à générer un revenu socle (décorrélé de mes revenus) qui tombe indépendamment de mon travail pour assurer mes arrières en cas de coup dur et mieux vivre. Outre les revenus du patrimoine (point 2) je suis en train de développer de nouveaux livres pour augmenter mes droits d’auteur (qui tombent même quand je dors).

Grâce au développement de ces trois axes, ma situation personnelle est globalement plutôt sur la bonne trajectoire. Mais voici les enseignements que j’en ai tirés.

Truc n°1 : Ayez confiance en vous

Durant longtemps, je demandais 15 à 20€ de l’heure à mes élèves dans le cadre du soutien scolaire estimant que ce n’est pas si mal (me disant qu’après tout, le SMIC horaire n’est que de 7€) et n’osait pas demander plus, par manque de confiance en moi (m’estimant illégitime) ou ne voulant pas ruiner les parents. Ce fut une erreur. Le garagiste ou votre banque a-t-elle des états d’âme lorsqu’elle établit sa grille tarifaire ? Non. Pourquoi devrais-je ?

Tout le monde ne peut pas donner du soutien scolaire : il faut avoir les compétences académiques et pédagogiques. Il n’y a pas de sécurité de l’emploi. Il n’y a pas de congé payé. Il y a beaucoup de transport, ce qui coûte du temps (jusque 30-40% du temps de travail) et de l’argent. Sans compter le feedback aux parents et la préparation de fiches aux élèves, non facturables en tant que tel.

Face à ce constat, j’ai augmenté mes prix. J’ai augmenté en septembre mon tarif de façon significative. Au départ, personne ne me contactait. Je pensais être trop cher, mais plutôt que de baisser mes prix, j’ai optimisé mes annonces : demande de recommandations à d’anciens élèves, meilleure segmentation des annonces, optimisation des titres… Devinez-quoi ? Depuis, j’ai reçu un grand nombre de demandes de cours, ce qui m’a « obligé » à augmenter mes tarifs pour qu’on me laisse enfin tranquille !

Certes, la hausse de mes tarifs fait que la plupart de mes élèves sont issus de familles aisées, mes tarifs devenant inabordables pour les classes moyennes. Mais ces tarifs plus élevés ont apporté énormément d’avantages :

  • Je crée davantage de valeur ajoutée : Si vous êtes payé à ras les paquerettes, vous devez faire de l’abattage pour gagner péniblement votre vie. Depuis que j’ai augmenté mes tarifs, je n’hésite plus à rester 5 minutes de plus avec les élèves ou à leur faire une fiche méthodologique sur mon temps libre. Bref, en étant mieux payé, j’apporte plus de valeur ajoutée à mes clients.
  • Le cadre est plus agréable : Comme mes tarifs ont augmenté, la majorité des parents qui font appel à mes services habitent de belles banlieues Parisiennes. Plutôt sympa. Par ailleurs, les clients qui me paient cher sont en général plus respectueux que les clients qui paient peu cher. Car ce sont des gens qui s’impliquent dans l’éducation de leurs enfants et ce sont des gens qui privilégient la qualité au prix.

Vous n’arrivez pas à gagner votre vie ? Augmentez vos tarifs (soit en augmentant votre taux horaire, soit en vendant à la prestation plutôt qu’à l’heure). Pour que la pilule passe, augmentez la proposition de valeur que vous faites à vos clients. Au lieu de vous partager un gâteau (je gagne ce que tu perds), aidez votre client dans ses objectifs et demandez votre juste rémunération (je gagne, tu gagnes). Augmenter vos tarifs éliminera les clients chiants (les clients qui paient bien sont généralement très sympas) et vous permettra de mieux vivre.

Truc n°2: Bien cibler vos clients

Augmenter ses prix, c’est bien, mais vous allez me dire : oui, mais c’est la crise, je fais comment, d’autant plus que mes concurrents baissent leur prix… ? La réponse est simple (je n’ai pas dit facile) et tient en une ligne : ciblez vos clients.

Chiffre d’affaires = Prix * Quantité.

Si vous vendez un produit ou un service à bas prix, le seul moyen de vivre consiste à faire du volume. Cela a du sens si vous vous appelez Leclerc ou Ryanair, mais pas si vous êtes un travailleur indépendant : vous ne pouvez pas travailler indéfiniment (vos journées n’ont que 24 heures) et vous trouverez toujours quelqu’un moins cher que vous (un gars qui bosse au black, un étudiant qui a besoin de sous rapidement, un Indien ou un Malgache qui bosse en télétravail).

Pour cette raison, augmentez vos tarifs et ciblez les clients prêts à accepter vos tarifs

Par exemple si vous êtes prof d’Espagnol, mieux vaut donner des cours à un cadre dirigeant qui compte s’expatrier à Buenos Aires dans trois mois qu’à des adolescents ou des curieux de passage. Si vous êtes graphiste, mieux vaut réaliser le logo ou refaire le site vitrine d’une PME (qui sera prête à vous payer plusieurs milliers d’euros, ce qui n’est rien pour elle) que d’un entrepreneur qui se lance et qui est à 100€ près.

Bref, si vos tarifs ne passent pas, plutôt que de vous brader (il y a toujours moins cher), remettez-vous en cause, augmentez votre proposition de valeur et ciblez des clients prêts à vous payer à votre juste valeur.

Pour cette raison, j’ai arrêté depuis un certain temps les petits ebooks pas chers, et je travaille sur des projets à plus forte valeur ajoutée. J’ai notamment réactualisé mon livre sur l’expatriation en Chine et travaille sur un livre sur l’entrepreneuriat qui sera vendu entre 20 et 30€ (vs 4-5€ sur Amazon). J’ai augmenté mes tarifs de soutien scolaire de plus de 50%. Enfin, je suis en train de prospecter des clients prêts à me rémunérer plusieurs centaines d’euros la journée pour mes services.

Synthèse

Vendre des produits à des gens qui n’ont pas d’argent n’a jamais rendu cher. Réservez l’entrée de gamme aux grandes entreprises (qui compensent par le volume). Ciblez les clients prêts à vous payer votre juste valeur et créez une offre en adéquation (tant que terme de produit que de marketing). Enfin, comme le rappelle Philippe Geffroy dans « Soignez vos problèmes d’argent », le mieux reste de faire une activité où vous êtes passionné, talentueux et où vous pouvez créer une valeur ajoutée que vous pouvez monnayer vis-à-vis de vos clients. Ainsi, vous ferez un métier qui vous plaira et aurez suffisamment de temps libre à votre disposition (vu que vous êtes bien payé) pour voyager, voir votre famille, épargner ou travailler sur des projets qui vous tiennent à cœur.

Qu’en pensez-vous ? n’hésitez pas à me faire part de votre avis en postant un commentaire ci-dessous ou à télécharger mon livre en cliquant sur l’image ci-dessous:

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3 réponses

  1. Didier-Fabrice
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    Bonjour,

    Il faut quand même avoir conscience que le statut de fonctionnaire n’est pas cumulatif avec toutes sortes d’activités même si depuis 2008 il est possible d’avoir une dérogation temporaire et que selon les textes la sanction prévue est le remboursement de ton traitement…

    Personnellement j’ai suivi une logique diamétralement opposée puisque j’ai décidé de démissionner de mon emploi de fonctionnaire pour justement mettre fin à ces limitations

  2. Martin
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    Bonjour Didier Fabrice

    Lorsque j’ai effectué un remplacement au sein de l’éducation nationale, j’ai bien précisé que j’étais autoentrepreneur lors du recrutement et auprès du directeur de l’établissement et on m’a dit que tout était OK. J’ai aussi pu rencontrer un certain nombre d’autres profs (à temps plein et ayant le CAPES) ayant un business à côté en toute légalité. Le statut de fonctionnaire n’a rien d’opposé à celui d’autoentrepreneur: http://www.planete-auto-entrepreneur.com/autoentrepreneur/sommaire-fonctionnaires-comment-devenir-auto-entrepreneur.html

    Pour le reste, je n’ai pas encore le statut de fonctionnaire. Et toi quelle est ton activité?

  3. Nathanael
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    Hello Martin,
    heureuse année à toi… Je te souhaite du succès dans tes activités… Comme tu le prouves si bien, il existe trop de solutions pour mieux gagner sa vie…

    Il suffit de voir plus prêt ou de donner de la valeur à ce que l’on sait faire pour être mieux payer…

    Les cours aux particulier c’est une vraie et belles solutions… Je crois je m’y mettrai pendant mon temps en France…

    au plaisir…