Le revenu de base : pour ou contre ? [Partie 1]

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Connaissez-vous le concept de revenu de base ? Concept qui révolutionnera notre société ou simple usine à gaz en plus ? Découvrez plus d’informations dans cet article sur ce qu’est le revenu de base.

Le travail : symbole de la condition humaine ?

Lorsqu’Adam et Ève furent chassés du jardin d’Eden, Dieu leur dit qu’ils devraient désormais vivre à la sueur de leur front… en travaillant. Mot dérivé du latin tripalium (un instrument de torture Romain), le travail fut durant longtemps synonyme de travaux manuels pénibles (labourer les champs, extraire le charbon à la mine, laver les habits au lavoir…) et d’une vie pénible. Jusqu’en 1800, l’immense majorité des Français était analphabète, travaillait aux champs 12 heures par jour, mourait vers 40-50 ans et devait mettre au monde 8 ou 10 enfants pour que 2 atteignent l’âge adulte et prennent la relève. Quant aux conditions de vie, c’était la misère crasse : comptez 500 dollars de PIB par tête, 10 fois moins que le niveau de vie moyen actuel en Inde…

La révolution industrielle

Amorcée par la découverte de la machine à vapeur de James Watt, la révolution industrielle révolutionnera complètement la société. La noblesse cède la place à la bourgeoisie, le monde agricole laisse la place à la civilisation urbaine. Mais ce qui est le plus important, c’est que les gains de productivité ont permis de réduire petit à petit le travail grâce à :

– L’abolition du travail des enfants

– L’abaissement de la durée légale du travail : de 12 à 7h par jour

– L’instauration de congés payés, de 0 semaine hier à 5 semaines aujourd’hui

– L’instauration d’une retraite

– L’allongement de la durée des études

Le travail a déjà diminué de 80% en 100 ans

Alors qu’hier, un ouvrier ou un paysan travaillait 200 000 heures au cours de sa vie à travailler (soit 70% de son existence hors sommeil) aujourd’hui on ne travaille plus que 67 000 heures, soit… 16% de notre existence. Bref, le progrès technologique a permis de diviser par 5 la quantité de travail tout en nous permettant de vivre mieux que les rois de naguère. La preuve: en 1800, on vivait moins bien qu’un Afghan d’aujourd’hui. Il faudra attendre 1945 pour que notre niveau atteigne celui d’un Indien de 2014, 1965 pour atteindre le niveau de la Chine actuel… Et la tendance va se renforcer à l’avenir : 47% des emplois actuels disparaitront d’ici 20 ans grâce aux ordinateurs de plus en plus puissants.

L’enjeu de la disparition du travail

La disparition du travail était quelque chose de plutôt bénéfique durant les trente glorieuses, la hausse de la consommation contrebalançant la hausse de la productivité permettant aux gens de gagner plus en travaillant moins et en maintenant un taux de chômage très bas.

Le problème, c’est que cette logique est révolue. Désormais, les limites écologiques, la crise économique et la concurrence des pays émergents ont ralenti la croissance, ce qui a provoqué une explosion du chômage et des déficits publics. Alors que faire face à ce problème ? Découvrez une solution possible dans le prochain article ou proposez votre solution en postant un commentaire.

25 réponses

  1. Clément
    |

    Une idée dont j’ai entendu parler, et qui a un gros côté utopique, est le revenu à vie.
    Chaque habitant d’un pays riche se voit allouer une bourse pour le simple fait d’exister. Il en fait ce qu’il veut, n’est pas obligé de travailler, et se consacre à des sujets qui l’intéresse.

    Alors, futur paradisiaque ou utopie impossible ?

    • Didier
      |

      Hélas ce n’est pas aussi facile à mettre en place.
      Pourquoi un pays est-il riche ? (au passage quid des pays qui ne sont pas riches ?)
      a) parce qu’il y a des gens qui produisent
      b) parce qu’il y a des ressources naturelles mais il faut bien que des gens les exploitent donc retour au a)

      Si on est payé à rien foutre va-t-on continuer à produire ? Non et donc le pays va juste épuiser sa richesse. D’autre part on ne vit pas avec un revenu mais avec des biens et des services. Produire des patates c’est chiant (surtout les ramasser !) si on a une paie qui tombe sans se fatiguer on va pas se faire chier à ramasser des patates sauf que les pièces et les billets ça ne se mange pas les patates si !
      La monnaie c’est juste un moyen de faciliter les échanges un poisson contre dix patates ou 4 articles de blog ou une turlute 😉
      Si plus personne ne pêche, ne cultive ou ne se prostitue cela va-t-il durer longtemps ?
      Même en imaginant qu’au lieu de donner un revenu on fasse un don de ressources on ne peut pas donner un bon de champ plus une rivière plus un datacenter donc il faudra continuer à travailler pour produire plus de patates ou pêcher plus de poisson ou écrire plus d’articles de blog pour échanger ce que tu ne consommes pas contre ce que tu ne peux pas produire toi-même

      C’est dégueulasse mais certains ne peuvent glander que parce que d’autres bossent dur. Les qataris ont besoin des pakistanais qui viennent travailler pour une misère dans des conditions très difficiles… (cf mon interrogation du début s’agit-il d’exploiter les gens qui n’ont pas eu la chance de naître dans un pays riche ?)

      • martin
        |

        Bonjour Didier

        Les causes de richesse sont multiples. il y a le travail bien sûr, mais également les ressources naturelles, le capital à disposition, le marché… même si in fine le travail reste le dénominateur commun de tout.

        Dans les pays pauvres on travaille souvent autant si ce n’est plus qu’en France, mais quand les routes sont pourries, que les pannes d’électricité sont courantes (jeu de mot) que la corruption est omniprésente et quand le capital est absent, il devient difficile d’être aussi productif que dans les pays riches. Ce qui n’a pas que du mauvais car cette relative « inefficacité » crée de nombreux emplois.

        La question « Si on est payé à rien foutre va-t-on continuer à produire ? » me semble biaisée. Dit comme cela oui, mais si le « payer à ne rien foutre » c’est être payé une misère (sans compter le sentiment d’inutilité sociale) beaucoup de gens continueront à travailler. Après tout en France bien des gens font des boulots au SMIC alors même qu’en grattant RSA + APL + prime de Noël + CMU + économie en ne devant pas aller travailler + un peu de black, ils s’en sortiraient aussi bien sinon mieux. C’est bien la preuve qu’on ne travaille pas que pour de l’argent, mais également pour d’autres considérations (se sentir utile, rencontrer des gens, s’occuper, voire s’amuser quand on adore son boulot).

        Concernant le propos, il est évident que le travail est nécessaire, le problème réside dans le partage de celui-ci dans la mesure où le travail diminue au profit des machines, ce qui implique également un changement de la répartition des revenus du travail. A titre personnel je suis un peu sceptique concernant le revenu de base mais il semble indéniable que le système actuel est à bout de souffle et maintenu artificiellement en vie à coup de crédit bon marché.

        Concernant ton dernier point il est très juste, c’est une question économique, géopolitique et éthique fort intéressante… dont je n’ai malheureusement pas la réponse…

        A bientôt

  2. Martin
    |

    Bonjour Clément

    Merci pour ton commentaire. Je sens que tu vas aimer la deuxième partie de cet article… A bientôt

    Martin

  3. Nathanael
    |

    Salut Martin
    Intéressant de lire cet article surtout l’enjeu économique que tu as abordé. Au lieu de proposer une solution, j’attends de voir la suite de cet article. Je me dis qu’il sera intéressant car je vais pouvoir t’arroser de questions. Lol, bonne suite.
    Nathanael.

  4. Martin
    |

    Salut Nathanaël

    Merci à toi et à bientôt 😉

  5. Aurore
    |

    Salut Martin,
    J’ai hâte de lire la suite.
    Il y a disparition du travail, mais c’est peut-être aussi dû à l’augmentation du nombre de travailleurs : avant, la plupart des femmes ne travaillaient pas en dehors de chez elles.
    Aujourd’hui il y a donc plus de concurrence sur le marché du travail (je vais faire crier les féministes).

    Alors vive les femmes au foyer 😉 On n’y pense pas souvent, mais elles libèrent une place au travail pour quelqu’un d’autre.
    De plus, je pense que beaucoup de couples pourraient vivre avec un seul salaire quitte à diminuer un peu leur niveau de vie.

    Mais j’imagine que ce n’est pas la solution que tu vas nous proposer 😉

    • martin
      |

      Bonsoir Aurore

      Merci pour ton message. Tu as raison, j’aurai aussi pu évoquer la problématique du travail des femmes mais je ne l’ai pas fait car:
      – Je ne connais pas trop le sujet
      – Je n’ai pas envie de compliquer le sujet
      – Je n’ai pas envie de lancer de polémiques
      – Je ne suis pas sûr que cela ait tant eu d’impact que cela

      Je m’explique. Les femmes sont moins nombreuses à travailler (http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T12F041) et bossent surtout dans le tertiaire c’est à dire les services dont un certain nombre étaient autrefois fournis par la collectivité. En faisant un raccourci schématique, avant les femmes cuisinaient ou gardaient leurs enfants à la maison. Maintenant on amène les enfants à la crèche et on va au Mc Do. Cela crée du PIB et des emplois mais je ne suis pas sur que cela change grand chose au final (avant, les gens gardaient leur enfant bénévolement, maintenant ils sont payés pour garder les enfants des autres à la crèche)

      Concernant le deuxieme point, je ne suis qu’a moitié d’accord. Si tu ne bosse pas tu laisses ta place a quelqu’un d’autre c’est vrai, mais l’emploi n’est pas un jeu à somme nul. Si tu travaille, tu peux davantage consommer donc créer plus d’emplois… Pour le reste, vivre avec un seul salaire est possible surtout que quelqu’un au foyer permet de faire des économies (en garde, en achat moindre de plats cuisinés) encore faut-il voir le salaire. A 1000 ou 1500€/mois, même avec les aides sociales, je doute qu’il soit possible de faire vivre une famille avec un seul salaire non?

      Pour le reste, n’hésite pas à lire la deuxième partie de l’article que je publierai dans quelques jours. Bonne soirée à toi et à bientôt

      Martin

      • Aurore
        |

        Enfin, les femmes ne travaillent pas qu’à McDo ou comme assistante maternelle…
        Exemple : la grande majorité des magistrats, des professeurs des écoles, sont des femmes. Avant, ce n’était que des hommes. Quand je bossais en gestion immobilière, sur une trentaine de personnes il y avait en grande majorité des femmes.
        On ne peut donc pas dire qu’il n’y a pas d’impact.
        Mais je ne veux pas enfreindre les sacro-saintes lois du politiquement correct, ni t’attirer des problèmes.

        Du reste tu as raison, il faut avoir un salaire un peu plus élevé que 1500 euros pour faire vivre seul une famille. Mais, c’est encore le cas de pas mal de monde.

        Pour terminer, je dirais que le but de la vie n’est pas nécessairement, à mon avis, de consommer un maximum pour créer une foule d’emplois. Ce que je voulais dire, c’est qu’on peut avoir un mode de vie plus simple en s’écartant un peu du « système ».

        • Martin
          |

          Coucou Aurore

          Tu as raison, j’avais simplifié exagérément mon propos. Ce que je veux dire, c’est que je ne pense pas que les femmes créent du chômage:
          – Prendre un emploi ce n’est pas le voler, c’est en créer un autre (l’économie n’ est pas un jeu à somme nulle)
          – Le recul du nombre de femmes au foyer a permis de créer des emplois qui n’auraient pas été créés autrement (ex: usines de plat cuisinés, nourrices…)
          – L’essor du travail des femmes s’est également accompagné d’un léger déclin du travail des hommes (en % de taux d’activité). Dit autrement, l’essor du travail des hommes a été compensé par un moindre travail des hommes et la baisse du temps de travail

          Bref, je pense que le travail des femmes a permis un partage du travail et que la réelle cause du chômage repose avant tout sur le progrès technique et l’automatisation.

          Concernant le deuxième point, effectivement beaucoup de gens gagnent plus de 1500€ par mois mais beaucoup gagnent moins aussi. Ce que je veux dire c’est qu’en l’état des choses, je ne pense pas que toutes les familles aient les moyens de vivre sur un seul salaire.

          Concernant ton dernier point (Ce que je voulais dire, c’est qu’on peut avoir un mode de vie plus simple en s’écartant un peu du « système ».) je pense que tu as raison. La consommation collaborative va en ce sens. De toutes facon, limite écologique possible, les seuls vecteurs de croissance sont la qualité et le service à mon humble avis

          – Pour la planète, mieux vaut produire 1 montre à 1000€ que 50 montres à 20€. Pour le PIB c’est kif kif
          – Pour la planète, mieux vaut payer 20€ un cours de yoga ou un cours de guitare qu’acheter un gadget électronique à 20€

          Tu en penses quoi? A bientôt

          Martin

          • Aurore
            |

            Salut Martin,

            Tu as raison, tout le monde ne peut pas vivre avec un seul salaire. Mais quand on le peut, ça peut être une bonne expérience.

            D’accord avec toi, il faut protéger la planète.
            Mais je pense qu’on pourrait sortir de l’idéal de consommation et de croissance qui nous obnubile. J’ose penser qu’on pourrait vivre autrement, plus simplement, sans avoir besoin d’acheter en permanence.

          • martin
            |

            Bonsoir Aurore

            Je te remercie pour le commentaire. Essayer de vivre avec un salaire n’est pas toujours facile, mais cela est aussi question de choix comme tu l’as évoqué dans ton commentaire. Cuisiner au lieu d’acheter des plats cuisinés, favoriser les transports à pied/vélo/transports en commun/covoiturage à la voiture, acheter des produits d’occasion. Être frugal permet de vivre mieux avec moins!

            A bientôt

  6. Angleterre
    |

    La solution serait d’instaurer un quota d’enfant par foyer.

    • martin
      |

      Pourquoi pas mais quelle serait le bus? Même en Chine, ils sont en train de revenir sur la politique de l’enfant unique, politique qui n’a jamais été mis en application à 100% puisqu’il n’y a jamais eu moins de 1,6 enfants par femme… N’hésite pas à me répondre, je suis curieux 😉

  7. Amine Richer
    |

    A mon avis la solution c’est que chacun fait de son hobby son travail, ainsi on ne va plus trouver de la peine en travaillant, mais plutôt un plaisir..

    Vous m’avez inspiré pour écrire sur le sujet..
    Merci
    Amine Richer

    • Martin
      |

      Tu as raison, même s’il est plus facile de s’épanouir dans certains métiers que dans d’autres, même si c’est avant tout une question de point de vue. N’hésite pas à me dire quand tu auras publié l’article que je t’ai « inspiré », je suis curieux 😉

      • Amine Richer
        |

        Voilà c’est fait: http://comment-devenirriche.com/comment-chomage-technologique-affecter/

        Entrain de lire la 2ème partie 😉

        bon weekend 🙂

      • Amine Richer
        |

        Voilà c’est fait : Comment Le Chômage Technologique Peut-il Vous Affecter
        (le lien est au dessous du commentaire 😉 )

        Merci Martin pour votre intérêt

        Bon weekend 🙂

        • martin
          |

          Bonsoir Amine

          Votre lien ne marche pas, est-ce normal?

          A bientôt

          Martin

          • Amine Richer
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            Bonsoir,
            essayez de cliquer une nouvelle fois maintenant
            Merci Martin 🙂

          • Martin
            |

            Coucou

            Le lien ne fonctionne toujours pas. Tu as un souci avec ton serveur?

  8. Stéphane Veyret
    |

    Bonjour,

    Je suis curieux de savoir où vous avez vu que les paysans d’avant travaillaient plus que ceux d’aujourd’hui. J’avais vu, de mon côté, que les gens au Moyen Âge travaillaient autant, voire moins, que les gens d’aujourd’hui. En effet, il travaillaient peut-être 12 heures par jour en moyenne, parce qu’il ne travaillaient plus dès que la nuit tombait, mais surtout, la plupart des paysans travaillaient très peu durant l’hiver (il n’y a plus de champs à entretenir), et en plus, il y avait, à cette époque, beaucoup plus de fêtes religieuses (jours chômés) qu’aujourd’hui.
    Par contre, je suis tout à fait d’accord sur la pénibilité du travail qui a fortement diminué en même temps que le niveau de vie a augmenté. Il est clair que nous produisons aujourd’hui collectivement suffisamment pour envisager la mise en place d’un revenu de base. Mise en place qui serait d’ailleurs salvatrice d’un grand nombre de maux modernes : épuisement des ressources, schizophrénie des gouvernement qui doivent fermer des centrales nucléaires mais pas mettre de salariés au chômage, stress et dépressions au travail, salariés démotivés qui coûtent aux entreprises, étudiants qui ratent leurs études parce qu’ils doivent travailler en parallèle, personnes qui restent inactives parce que la reprise d’un travail leur rapporterait moins que les indemnités qu’ils touchent, etc.

    Stéphane

    • martin
      |

      Bonjour Stéphane

      Merci pour ton commentaire. J’avais entendu une fois qu’on travaillait peu au moyen âge, je n’en sais rien. Peut-être qu’on travaillait moins qu’au début de la révolution industrielle, mais je pense sincèrement qu’on travailler plus qu’aujourd’hui. Je doute que les seniors puissent bénéficier de 20 voire 30 ans de retraite et que les jeunes attendaient 20 ou 25 ans pour commenter à travailler…

      Concernant la « schizophrénie des gouvernement qui doivent fermer des centrales nucléaires mais pas mettre de salariés au chômage », cela me fait penser à la Chine où d’un côté les ventes de voitures boostent l’économie mais de l’autre, le gouvernement freine des 4 fers les ventes de voitures (nouvelles plaques en quantité limitées et vendues aux enchères, interdiction de rouler un jour par semaine) pour lutter contre la pollution. Dans l’idéal il faudrait acheter la voiture et la laisser au garage…

      Le revenu de base est une solution mais d’autres solutions existent, comme privilégier l’économie du savoir ou les services à l’industrie, naturellement plus polluante. En plus, cela créérait des emplois non délocalisables. D’autres solutions pourraient également exister comme une refonte du système vers une fiscalité plus légère, plus simplifiée et à la source, pour inciter les gens à reprendre un emploi ou à crée le leur…

      Bref, les solutions ne manquent pas, c’est avant tout une question de choix de société et de volonté à mon humble avis.

      A bientôt 😉

  9. martin
    |

    Un bon résumé je trouve