Bonjour à toutes et à tous. Comme vous le savez sans doute si vous me suivez depuis un certain temps sur mon blog, je suis écrivain et j’ai récemment décidé d’autopublier mon livre « 15 trucs pour ne plus procrastiner » au format papier comme vous pouvez le voir ci-dessous :
15 trucs pour ne plus procrastiner
Est-ce rentable ? Combien ça rapporte ? Laissez-moi vous dévoiler ces informations dans cet article
Numérique VS papier
1. Vendre un livre au format numérique
Sur Amazon, les règles du jeu sont claires. Un livre numérique vendu entre 2,68€ et 9,99€ permet de toucher, sur le marché Français, un droit d’auteur de 70% du prix du livre HT moins les frais d’envois (en fonction de la taille en Mo) du livre.
Concrètement, voici ce que cela donne pour mon livre « Procrastiner »
Bref, en vendant mon livre 2,99€, je touche 2,02€ à chaque vente (67,6% du prix TTC) avant cotisations sociales. Cela semble peu mais c’est énorme quand on sait qu’avec un éditeur traditionnel, on touche généralement 7 à 10% du prix de vente, soit 1 à 1,5€ pour un livre vendu 15€.
Bref je gagne plus en vendant un livre numérique auto-publié à 3€qu’en vendant un livre papier édité à 15€.
Mais vous allez peut-être me dire que comparer un livre numérique et un livre papier c’est comme comparer du Bordeaux et du Bourgogne des pommes et des oranges, ça n’a pas de sens. Alors, voyons combien je gagne en vendant le livre au format papier.
2. Vendre un livre au format papier
a. L’impression à la demande
Les livres numériques c’est bien, mais pas mal de gens m’ont fait la remarque qu’ils ne lisaient pas de livre numérique. Même si le marché explose, seuls 2 à 5% des livres vendus en France sont au format numérique.
Pour cette raison, j’ai décidé de tester la vente de livres papier autoédité, et pour simplifier la logistique, j’ai décidé de le faire via le programme Createspace.com, une filiale d’Amazon spécialisée dans l’impression.
Le concept est simple :
– Amazon vend des livres papier en ayant 0 exemplaire en stock
– Sitôt le livre acheté par le client, Amazon demande à Createspace d’en imprimer un (impression à la demande)
– Createspace envoie le livre à Amazon qui l’expédie chez le client.
L’intérêt de la procédure est évident :
– Pour Amazon, ils n’impriment le livre qu’une fois le livre déjà acheté. Du coup ils ne prennent aucun risque d’avoir des invendus et limitent leur frais de stockage au minimum (au seul fichier informatique de mon livre papier). Par ailleurs, Amazon est doublement gagnant : ils touchent leur marche à l’impression et à la distribution
– Pour le client : L’opération est invisible vu que la livraison se fait en 3 jours ouvrés (à titre de test, j’ai commandé mon livre le samedi 5 juillet, il est arrivé dans ma boîte aux lettres le mercredi 9 juillet)
– Pour moi, cela me simplifie la logistique. Je n’ai pas de stock à imprimer, stocker ou distribuer.
Mon seul travail (outre l’écriture du livre) consiste à réaliser une maquette du livre au format papier et à le promouvoir (marketing)
b. Combien ça marche ?
Un livre papier impliquant un coût supplémentaire (le papier), il est nécessaire de vendre le livre plus cher qu’au format numérique. Etant donné que mon livre au format papier fait 88 pages, son impression (couverture en couleur, intérieur en noir et blanc) coûte $2,15 par livre, soit 1,58€.
Par ailleurs, au format papier, le droit d’auteur est un peu moins avantageux qu’au format numérique (60% au lieu de 70%).
Pour ces deux raisons, il faut vendre le livre plus cher. Pour gagner le même droit d’auteur qu’au format numérique, il faudrait vendre le livre 6,33€.
Toutefois, je trouve que 6,33€ est un peu trop. Non que ce soit cher – beaucoup de livres neufs sont vendus 15 ou 20€. Mais mon livre ayant pour concept « un petit livre sympa qui se lit facilement et pas cher », 6,33€ sort un peu de ce cadre (surtout pour 88 pages).
J’ai donc décidé de faire un effort et de vendre le livre au prix public de 5€ tout rond (enfin 4,99€ pour tenir compte que depuis le 10 juillet, la livraison ne peut plus être offerte par Amazon donc elle est facturée 0,01€) ce qui me permet in fine de toucher £0,99 (car le livre est imprimé au Royaume-Uni) soit 1,25€ par livre vendu.
Bref, quand vous payez mon livre 5€, je gagne au final 1,25€, soit 25% du prix total.
Oui mais
Cela semble peu mais vous allez me dire « 1,25€ sans rien faire puisqu’Amazon s’occupe de tout lors de la vente » c’est pas mal ? Ce n’est pas tout à fait exact.
1. Je ne fais pas rien
Vendre un livre implique de le suivre : le réactualiser de temps en temps pour ne pas que son contenu devienne obsolète avec le temps, faire des promos, en parler autour de soi…
2. Je ne gagne pas 1,25€ par livre
D’une part, en tant qu’auto-entrepreneur, je dois payer des charges sociales à hauteur de 14% sur la vente de marchandises. Mon gain net par livre papier vendu est donc de 1,075€ par livre vendu.
D’autre part, lancer un livre papier implique un certain nombre de frais, en temps et en argent
a. Le maquettage
Pour pouvoir réaliser mon livre papier, j’ai du revoir le maquettage du livre. J’ai du supprimer les liens web du livre (inutile un lien sur du papier), revoir le design (car au format broché, le rendu n’est pas le même).
Au final, de nombreux essais furent nécessaires pour avoir un livre qui a de la gueule
– Première version : la première version était pas mal mais le sommaire était laid, j’avais oublié le numéro de page et de faire une 4ème de couverture qui était du coup vierge.
– Deuxième version : j’ai testé le papier couleur crème, rajouté mon numéro ISIN et la numérotation de pages.
– Troisième version : J’ai testé un format de livre plus petit, rajouté une quatrième de couverture et utilisé le template pour formater l’intérieur du livre. Seul problème : les marges de la quatrième de couverture étaient trop petites et quelques coquilles restaient dans le livre
– Quatrième version : J’ai testé le format de livre brillant, rajouté des marges et augmenté l’interligne
– Cinquième version (finale) : J’ai diminué l’interligne pour condenser le texte (interligne : 1,38), rajouté une page « remerciements » et des sauts de page pour que chaque chapitre commence par une page impaire.
Au final, des dizaines d’heures à galérer avec un template rebelle ont été nécessaires pour faire un livre qui a de la gueule. Or les essais ne sont pas gratuits. Comptez $10 (envoi en 6 semaines) à $20-25 (envoi du test en 1 semaine) pour les frais de port. Pour accélérer le processus, j’ai donc payé le port rapide, soit environ 100€ d’investissement pour les cinq tests.
b. La 4ème de couverture
Un livre papier implique également de maquetter la page de garde et la quatrième de couverture. Un travail qu’un graphiste m’a réalisé pour le modeste prix de 50€ HT soit 60€ TTC.
Résumons
Certes, les dizaines d’heures et la centaine d’euros passées pour réaliser le maquettage Word du livre au format papier sont une forme d’investissement. Maintenant que j’ai compris comment maquetter un livre, que j’ai le template et l’expérience, maquetter un livre au format papier me prend 3 à 10h par livre selon sa taille et inutile de faire 5 essais avant de trouver un livre papier qui a de la gueule.
Toutefois, lancer un livre papier a un coût. Dans mon cas, 160€ pour le lancement du livre pour un gain NET de 1,08€. Il me faudra donc vendre 148 exemplaires pour atteindre le point mort.
Bref, lancer un livre papier permet de créer des revenus semi-passifs sur le long-terme, mais créer un livre prend du temps et de l’argent pour un ROI somme toute modeste. Néanmoins, la rémunération d’un livre n’est pas que financière : publier un livre offre une crédibilité qui permet d’ouvrir des portes (je compte à ce propos me lancer dans le marché de la formation professionnelle).
Et vous comptez vous aussi publier un livre ? Que pensez-vous de l’autoédition ? J’attends vos réactions.
13 réponses
Nathanael
Salut Mrtin
Courage pour tes affaires. Je vois vois que tu as dû travailler assez pour finir le livre. Quand je vois les gens publiés un livre je n’avais pas un idée du travaille qu’ils effectuent. J’ai pris la décision d’en écrire un seul mais là je peine à le finir.
Dans quel formation te lances-tu?
Amicalement,
Nathanael
martin
Bonjour Nathanaël
Je te remercie pour tes encouragements. Effectivement publier un livre prend du temps. Souvent les gens ne voient que le temps nécessaire à rédiger le livre, sans voir aussi le temps nécessaire pour le formater au format numérique et papier et le promouvoir. Sinon tu en es où dans ton livre? Tu as écrit combien de pages?
Sinon je compte me lancer dans la formation présentielle sur tout ce qui est web business ou créer son entreprise (en réel, pas online). J’ai déjà quelques prospects à voir la semaine prochaine. A bientôt 😉
Martin
Nathanael
Salut Martin
Je vois ton projet c’est intéressant. Moi pour mon livre je procrastine un peu mais c’est dû au faite que mon blog su le bénin a été piraté par les hackers et je n’ai pas encore réussi à le reprendre en main.
Bon début de semaine.
Nathanael
martin
Coucou Nathanaël
Tu n’utilises pas le plugin de backup ou un serveur dual qui conserve les données en double pour éviter tout soucis de données? A bientôt 😉
Martin
Editions Edilivre
Bonjour Martin,
Bravo pour cette publication.
Vous auriez pu également publier votre livre chez Edilivre.
Nous nous serions occupés de la mise en page de A à Z gratuitement.
Votre livre aurait été mis en vente sur Amazon, mais également Fnac.com, Chapitre.com et auprès de plus de 3 000 libraires et 10 000 points de ventes.
Pensez à nous la prochaine fois.
Bien à vous,
L’équipe Edilivre
martin
Bonjour Xolali
Lancer un livre nécessaire un public cible (une communauté reste le top) tu as raison, mais il ne faut pas non plus procrastiner des années non plus pour se lancer à mon humble avis. Passer à l’action reste le moteur de toute dynamique entrepreneuriale et de lancement de projet 😉
Sinon les deux formats sont sympas je trouve (numérique et papier) avec chacun ses avantages et inconvénients. J’ai reçu hier mon livre test « voyage solo » au format papier et ca a plus de gueule pour un guide voyage qu’un livre numérique je trouve.
A bientôt 😉
martin
Bonjour Didier
Concernant le mot ISIN, c’était une erreur de distraction entre le numéro ASIN (code spécifique à Amazon) et ISBN, merci d’avoir relevé l’erreur.
Concernant les droits d’auteur, je n’ai pas encore reçu de paiement de livre papier (seulement numérique) mais lorsque je me suis renseigné auprès de mon URSSAF, quand j’ai dit « qu’est-ce qui se passe si je vends des livres papier » on m’a dit « livre papier = marchandise = 14% ». Il faudrait voir comment sont considérés les revenus tirés de la vente de livre papier via Amazon…
Concernant ton dernier point, je trouve cela bizarre de devoir déclarer 4,99€. Je te donne un exemple simple. Si je produit des tomates que je vends 1€ le kilo au supermarché qui le vend 2€ ensuite, mon chiffre d’affaire est bien de 1€ pas 2€.
Dans l’exemple du livre, si j’achète à l’imprimeur un livre à 1,5€ que je revends ensuite à Amazon 3€ (les 60% de 5€) qui lui le revend 5€. Dans ce cas, ce qui me semble logique:
– Soit je déclare 3€ à 14% (vente de marchandise, mon prix de vente de mon livre à Amazon qui lui le revend plus cher)
– Soit je déclare 1,5€ (mon bénéfice, ce qu’on pourrrait appeler droit d’auteur) à 26%
Correct?
En tout cas merci pour ta réflexion intéressante… Je t’envoie un email, a bientôt peut-être
Rémy Bigot
Bonjour Martin,
merci pour ton partage d’expérience.
Pour ma part, j’ai fait complètement différemment.
J’ai créé un livre uniquement disponible au format papier.
Je l’ai fait imprimer via Lulu en petite quantité, ce qui me permet une marge beaucoup plus importante qu’un simple droit d’auteur.
Je ne le vends que sur mon blog. Je dois par contre livrer moi-même, mais cela me permet de créer une relation plus importante avec les personnes qui l’achètent.
J’en suis très content pour ma part, cela fonctionne très bien 🙂
Rémy
Martin
Merci pour le partage d’expérience Rémy 😉 Bon courant dans tes projets ^^
Kaes
Je pense qu’un écrivain qui cherche à obtenir le succès de son ouvrage sur le territoire français privilégiera la maison d’édition et le format papier. Là on parle d’auto-édition, ce qui n’est absolument pas comparable au passage par une maison d’édition et tout ce que ça implique derrière 🙂
Martin
Bonjour Kaes
Je partage ton avis pour les livres papiers mais moins pour les maisons d’édition. En moyenne, un écrivain peu connu touche 7 à 10% de droit d’auteur et vendra 500 à 1000 exemplaires de son titre. Si l’on prend un prix moyen de 15€ pour un livre, cela donne des droits d’auteur de 500-1500€, soit en moyenne 1000€ pour un titre publié. Il ne faut pas surestimer le rôle des éditeurs dans la promotion des livres.
En vendant toi même (sur Amazon ou ailleurs), tu touches 30 à 100% de droit d’auteur. Partons sur une moyenne de 60-70%, soit 8 fois plus qu’en passant par une maison d’édition classique. Dit autrement, en t’autopubliant, tu peux gagner autant en vendant ton livre 8 fois moins cher, gagner 8 fois plus en vendant ton livre aussi cher qu’en passant par un éditeur classique ou un mix des deux (gagner plus en vendant ton livre moins cher). Tu as aussi toute liberté d’action pour promouvoir ton livre…
A bientôt, n’hésite pas à me répondre, cette conversation est intéressante
Chanoine
Salut Martin, je te suis depuis plusieurs années désormais. Permets moi d être critique.
Tu as le soin du détail dans tes explications, tu appliques les bons principes pour arriver a être indépendant financièrement, etc… Mais franchement te donner autant de mal pour gagner 1 euros par livre ( combien peux tu espérer en vendre 500 – 1000 grand Max selon moi : je n y connais rien donc peut être que je sous estime le potentiel de tes ventes )
En gros générer 1000 euros a terme pour autant de travail de frais initiaux et de complexité je ne trouve pas cela intéressant. Même si c est du revenu passif il n en reste pas moins que tu as du fournir un travail très actif au prèalable et conséquent par rapport a ce que tu expliques.
Tout cela pour dire que je ne trouve pas pertinent de développer cette activité.
martin
Bonjour Chanoine
Je te remercie pour ton avis. Tu as raison, les livres sont peu rentables, d’où le fait que j’essaie de faire des livres à plus forte valeur ajoutée – droit d’auteur compris entre 3 et 6 euros par vente – car vendus plus chers à la base. J’essaie aussi de capitaliser dessus pour attirer des prospects à qui je peux vendre des formations et je suis d’ailleurs en train de refaire mon site vitrine.
Disons que je vois les livres comme un potentiel inexploité, représentant certes beaucoup de boulot pour un taux horaire par forcément élevé, mais offrant des perspectives de croissance, me permettant d’avoir des revenus semi passifs malgré tout sur le long terme et de faire des rencontres, d’avoir de la visibilité…
Sinon si je ne dois pas développer cette activité que me conseillerais tu à titre personnel? Bonne soirée à toi
Martin