Le pouvoir d’achat : entre mythe et réalité

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La crise économique rend la vie plus difficile entre la hausse des impôts et du chômage et l’ambiance pessimiste qui règne en France. Mais qu’en est-il également ?  Le CSA a mené une enquête exclusive sur les Français et le pouvoir d’achat en juillet 2013 sur un panel de 1000 répondants et résumée sous forme d’une infographie.  Je vous ferai découvrir dans un premier temps les résultats de cette enquête et comment vous pouvez préserver votre pouvoir d’achat à votre niveau.

Perception et évolution du pouvoir d’achat

Malgré la crise, seuls 33% des Français jugent leur pouvoir d’achat faible. C’est bien plus que le nombre de gens qui se sentent aisés (8%) mais il y a généralement un biais anti-riche en France qui pousse les gens à paraître plus modestes qu’ils ne le sont en réalité.

Toujours est-il que la majorité des Français estime son pouvoir d’achat satisfaisant (à l’exception des ouvriers mais est-ce vraiment une surprise) : après tout 66% des Français jugent leur pouvoir d’achat moyen à élevé. En revanche, les Français sont pessimistes quant à l’avenir (60% des gens pensent qu’ils vont s’appauvrir l’année prochaine contre 6% qui pensent l’inverse), et ce d’autant plus que les gens gagnent en âge (en raison notamment de la forte hausse de l’impôt sur les revenus des retraités et la faible revalorisation de leur retraite).

Pourtant, il existe de nombreux moyens de préserver votre pouvoir d’achat. Par exemple, développer des compétences techniques utiles (réparer sa tuyauterie au lieu de faire appel à un plombier par exemple) ou faire marcher l’entraide avec vos amis et votre famille. La mutualisation permet également de faire des économies (pensez-vous à faire du covoiturage lorsque vous avez une place de vide dans votre voiture ?).

Les comportements en matière de dépense

Le taux d’épargne en France est d’environ 15%, un des taux les plus élevés en Europe. La conséquence de cette tendance à épargner est double :

– Peu de Français sont à découvert (39% ne l’ont jamais été en 2013)

– L’épargne protège les Français en cas de dépenses imprévues.

Ainsi parmi les gens aisés, 64% peuvent compter sur leur épargne pour faire face aux imprévus, seuls 24% devront changer leur habitude et 4% solliciteront un crédit pour faire face à la situation.

Même parmi les gens modestes, l’épargne joue son rôle protecteur : 39% peuvent compter sur leur épargne pour faire face aux imprévus. Pour les autres, 41% devront changer leur mode de vie et 17% devront faire appel à une aide extérieure, sous la forme d’une aide familiale ou d’un crédit bancaire.

A retenir

Aimant épargner et méfiant à l’égard du crédit, l’attitude conservatrice des Français a permis d’éviter le pire comme ce qui s’est passé aux Etats-Unis ou en Espagne. Si épargner est donc quelque chose de plutôt positif, la thésaurisation excessive n’est pas forcément l’idéal non plus : rendements faibles, augmentation des prélèvements sociaux sur l’épargne. D’autres formes d’investissement (bourse, entrepreneuriat, immobilier…) peuvent être plus efficaces qu’un livret épargne.

Enfin, le crédit est généralement mal perçu en France. En effet, le crédit est généralement coûteux (vous devrez rembourser le capital et les intérêts) et est donc à éviter dans la majorité des cas.

En revanche, il peut parfois s’avérer intéressant, dans le cadre d’un emprunt étudiant par exemple ou lorsque cela vous permet de bénéficier d’un effet levier (dans l’immobilier notamment). Ainsi, j’ai récemment racheté mon crédit étudiant pour l’étaler un peu, afin de diminuer mes mensualités de 150€ par mois que je peux réinvestir pour lancer de nouveaux projets et de nouveaux livres numériques, et donc augmenter mes revenus sur le long-terme.

Dans ce cas de figure, le crédit bancaire peut être dans certains cas intéressants à condition d’être très méfiant sur les clauses du contrat (taux d’intérêt, remboursement par anticipation) et sur la possibilité d’effet levier que le crédit ou rachat de crédit vous apporte.

En savoir plus sur le rachat de crédit : http://www.cofidis.fr/credit_en_ligne/simulation-rachat-credits.do

La gestion du budget

Face à des dépenses contraintes en hausse (électricité, impôts, loyers) et des revenus réels en baisse (hausse des temps partiels et du chômage), de plus en plus de Français doivent faire des arbitrages pour équilibrer leur budget. Cet arbitrage se fait majoritairement sur les dépenses dites « non-essentielles » que sont :

– Les loisirs (livre, théâtre…)

– L’habillement

– Les équipements de la maison

A l’inverse, très peu de gens limitent les dépenses en alimentation, en énergie, en transport ou dans les télécommunications. Cela semble logique en premier abord (on ne peut se passer de manger ou de se déplacer) mais rogner sur les dépenses plaisir rend la vie insipide. Sans vacances ni loisirs, la vie se résumerait en quelque sorte à un « métro/boulot/dodo ».

Pour éviter cela et continuer à profiter de la vie, vous pouvez :

– Vous attaquer aux dépenses contraintes. Ainsi, si votre loyer est trop cher, pourquoi ne pas chercher un logement plus petit moins cher pour pouvoir retrouver du pouvoir d’achat ? Ou un logement dans une résidence mieux isolée et plus proche du centre-ville ? Même si vous payez plus cher, vous pouvez vous y retrouver en économisant sur les dépenses en transport et en énergie.

– Si vous n’avez pas assez d’argent pour partir dans le Sud de la France, au lieu de renoncer aux vacances, pourquoi ne pas partir en Croatie où le coût de la vie est deux fois plus bas ?

Vous pouvez également rechercher à développer quelques revenus complémentaires. Par exemple, si vous estimez qu’il vous manque 500€ pour boucler votre budget vacances, il vous suffit de faire 1h de ménage ou de cours particuliers par semaine durant l’année pour trouver les fonds manquants.

Synthèse

Malgré la crise économique qui nous affecte tous à différents degrés, la situation économique en France reste malgré tout satisfaisante pour la majorité d’entre nous : 66% des gens sont moyennement ou totalement satisfaits de leur pouvoir d’achat.

Toutefois, 33% des Français semblent manquer de pouvoir d’achat et 65% des Français craignent que leur pouvoir d’achat ne baisse à l’avenir. Pour cela, n’hésitez pas à utiliser les différents leviers à votre disposition (travail complémentaire, investissement, contrôle des coûts…) à votre disposition pour arrondir vos fins de mois… et financer vos grands projets de vie comme un mariage, l’achat d’une maison, d’une voiture ou d’un long voyage.

Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et bonne visite sur candix.fr

6 réponses

  1. Sovanna Sek from GenY Finances
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    Bonjour,

    La perception générale du pouvoir d’achat dépend énormément de la catégorie socio-professionnelle. Pour ma part, classé comme CSP+, j’avoue qu’elle a augmenté mais cela ne veut pas dire que je vais consommer à tout va. A l’opposé, cela permet d’améliorer ma capacité à investir sur des placements financiers (or physique, actions cotées…)
    Par ailleurs, comme tu le dis, il y a moyen de jouer sur nos postes de dépenses récurrents pour améliorer notre cher pouvoir d’achat via des sites comparateur de prix.

    Cdt.

    Sovanna SEK, auteur du blog GenY Finances.
    http://geny-finances.blogspot.com

  2. Martin
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    Bonjour Sovanna

    Merci pour ton commentaire. En effet, la classe CSP peut influencer sur sa perception des choses, mais je pense, dixit Kiyosaki, que la perception de l’argent est capitale. Il y a ceux qui voient l’argent comme un facteur limitant, et ceux qui le voient comme une opportunités. Ceux qui travaillent pour l’argent. Et ceux dont l’argent travaille pour eux et ainsi de suite

    A bientôt 😉

    Martin

  3. megane et phil
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    Bonjour Martin,

    Tu résumes assez bien le pouvoir d’achat en France, d’ailleurs j’aime beaucoup la synoptique présenté par Cofidis où on voit clairement le pouvoir d’achat des français baisser de plus en plus.
    Cela me donne une idée d’article tiens!

  4. martin
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    Bonjour Megane, Bonjour Phil

    Le bilan est plus mitigé. Le sentiment de baisse de pouvoir d’achat est réel, mais le pouvoir d’achat ne diminue pas forcément tant que ça, et pas pour tout le monde.

    Je connais plein de gens autour de moi dont le pouvoir d’achat augmente rapidement ou qui ont un fort pouvoir d’achat. Tout dépend du métier et du secteur… Par ailleurs, si le pouvoir d’achat baisse, il existe des solutions simples (covoiturage, colocation…) pour arrondir ses fins de mois rapidement.

    L’infographie t’a donné quoi comme idée d’article sinon?

    A bientôt

    Martin

  5. Jos
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    Bonjour Martin,

    moi aussi j’aime beaucoup ce genre de synoptique. Le problème, c’est qu’à force d’entendre partout que c’est la crise et que notre pouvoir d’achat est mis à mal, tout le monde finit par le croire, même ceux pour qui tout va bien! Comme tu le dis dans ton dernier commentaire, certains secteurs se portent en fait très bien.

    A bientôt

  6. Martin
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    Bonjour Jos

    En effet. Certains secteurs souffrent, mais d’autres prospèrent. Google et Amazon ont un chiffre d’affaire qui augmente de 30 à 50% par an (5 fois plus que la croissance Chinoise). De nombreuses start-up francaises ont des taux de croissance similaire (22% de croissance pour vente-privee.com)

    Le secteur éolien augmente de 25% par an. Rien que dans le Guansu (Chine), une éolienne est plantée toutes les 40 minutes, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Le but: en faire le plus grand champ éolien du monde…

    Energies renouvelables, Internet, voitures électriques (Tesla motors) sans compter les secteurs traditionnels, de nombreux secteurs ne connaissent pas la crise…

    Un ami informaticien de moins de 25 ans me dit qu’il lui suffit de moins de 3 jours de recherche d’emploi pour décrocher un salaire top alors que dans d’autres secteurs, il faut des mois de patience pour trouver un emploi mal payé… Comme quoi…