Les services entre particuliers: un secteur qui explose

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Face à la hausse des impôts, la concurrence des pays émergents et la crise économique, le pouvoir d’achat en France diminue de 1 à 2% par an depuis 2012. Les conséquences sont multiples : développement de nouveaux produits discounts (offre de Free mobile…) et développement du secteur des services entre particuliers.

Les services entre particuliers : qu’est-ce que c’est ?

La main d’œuvre coûte très cher en France, en raison notamment d’importantes charges sociales, ce qui fait que bien des services aux particuliers (coiffeur, garagiste, jardinier, soutien scolaire…) coûtent très cher, trop cher par rapport au budget des ménages.

Face à cette situation, il existe généralement 3 solutions :

1) Se passer du service (en trouvant un plan B ou en faisant la chose par soi-même). Par exemple vous décidez d’apprendre comment faire la vidange de votre voiture par vous-même.

2) Le travail au noir : La moitié des services aux particuliers se feraient « au noir », dans le but d’éviter les charges sociales. Le travail au noir est donc logiquement moins cher que le travail déclaré, mais ne donne droit à aucune déduction d’impôt et à aucune protection sociale de l’employé. A éviter donc.

3) Le développement de l’offre de services entre particuliers.

Le secteur des services entre particuliers a le vent en poupe et le secteur ne cesse de se diversifier : prestations hôtelières (location de logement à la journée), location de voitures entre particuliers, covoiturage, soutien scolaire, e-commerce via eBay…

Il faut dire que les services entre particuliers sont en général bon marché – au moins 30% moins chers que les offres similaires proposées par les entreprises – et avec l’essor des nouvelles technologies (Internet), la mise en relation entre particuliers (vendeur et acheteur, employeur et employé) n’a jamais été aussi facile.

Signe du succès de ce concept, un mot a même été forgé pour désigner ces activités de services: le jobbing. Tout le monde est gagnant en utilisant ce système: les clients nous venons de le voir, mais aussi les prestataires de services. Il peut soit s’agir de petites entreprises qui profitent des plates-formes de mises en relation pour faire connaitre leurs services et ainsi trouver de nouveaux clients, soit de particuliers qui possèdent des qualifications dans des domaines précis et qui souhaitent les vendre pour arrondir leurs fins de mois.

Pourquoi se lancer dans les services aux particuliers ?

Avec les difficultés actuelles dans le monde du travail, vendre ses qualifications peut facilement permettre d’arrondir ses fins de mois, voire même de se créer une petite activité. Certes, il est très difficile de vivre des services aux particuliers, car la majorité d’entre eux sont très mal payés. Ainsi, le service aux particuliers en France représente 17 milliards d’euros de valeur ajoutée pour 1,7 millions de salariés (source), soit 10 000€ par an et par salarié – la moitié du SMIC à peine. Toutefois, les services aux particuliers peuvent être un bon moyen d’arrondir vos fins de mois ou de financer un projet précis, en récoltant ici et là quelques dizaines ou centaines d’euros.

Comment trouver des demandes de services ?

Traditionnellement, la majorité des employeurs et employés sont mis en relation par le bouche à oreille et les recommandations (si vous travaille bien, on parlera de vous à quelqu’un d’autre et ainsi de suite). Mais comment trouver le premier client ?

Pour cela, vous pouvez mettre en place des petites annonces dans le journal local ou encore passer par des sites spécialisés qui proposent des mises en relations entre particulier, tels que jemepropose.com. L’avantage des sites web est évident : vous pouvez utiliser un système de catégories et de moteur de recherche pour trouver chaussure à votre pied près de chez vous, en toute simplicité.

Quelques exemples concrets

Si vous êtes un lecteur régulier de candix, vous savez que je m’intéresse de près à plusieurs domaines: le monde du voyage, celui de l’expatriation, de l’entreprise et beaucoup de ces thèmes donnent lieu à la production de services entre particuliers.

Quelques exemples? Facile: dans le tourisme on peut trouver des offres de covoiturage à partir de 1 euro, des locations de gites ruraux, des locations de vélo pour partir en balade en montagne ou dans la foret, des baptêmes de l’air en montgolfière et même des escapades plus lointaines comme en Espagne ou en Roumanie.

Vous trouverez parfois même des idées d’activités ou des destinations auxquelles vous n’aviez pas pensé. Je me rappelle ainsi, lycéen, avoir gagné 50€ pour avoir promené un chien durant une semaine. Ce n’est pas cher payé et cela ne paie pas de loyer bien sûr, mais si vous aimez vous promener, pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable, en étant payé à vous promener ?

Dans le monde de entrepreneuriat, les offres sont elles aussi nombreuses : si vous voulez faire installer un blog en utilisant wordpress, trouver une personne pour vous refaire le design de votre site, trouver un prestataire en SEO pour booster votre référencement, vous le trouverez en quelques clics seulement et à moindre cout.

Conclusion

« Tout est impermanent » disent les Bouddhistes. Le monde change de plus en plus vite rendant le pacte social dépassé car pensé sur des postulats aujourd’hui disparus (5% de croissance annuelle, 3 enfants par femme, pétrole bon marché.

Bien sûr, le pacte social ne disparaitra pas (et je ne le souhaite pas) mais il sera amené à évoluer et ne pourra pas, dans tous les cas, résoudre tous les problèmes notamment celui du chômage de masse, qu’on n’a réussi à éradiquer ces 40 dernières années. Face à ce constat, les particuliers ont pris conscience qu’ils devront de plus en plus se prendre en main en développant le commerce ou les échanges de services entre particuliers. Le train est trop cher ? Développons le covoiturage. Les hôtels coûtent trop cher ? Développons le couchsurfing et l’échange de logements…

Tout me laisse croire que les plates-formes de mise en relation entre particuliers ont encore de beaux jours devant elles. A mon avis, il ne faut pas le voir comme une dégradation du monde du travail, mais au contraire comme une chance : des jeunes pourront ainsi vendre leurs connaissances et se lancer dans une activité sans devoir passer par la difficile quête d’un employeur.

Et vous, avez vous déjà utilisé ces plates-formes de mise en relation entre particuliers ? Si oui, était-ce en tant que client ou en tant que prestataire ? De quel retour d’expérience pouvez-vous nous faire part ?

3 réponses

  1. Fabrice
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    Salut Martin,

    Je suis un grand fan des services entre particuliers. J’ai commencé par louer des outils de bricolage, puis j’ai fait du covoiturage et enfin j’ai échangé mon logement, et à chaque fois j’ai été ravi.

    Je trouve que ce type de prestation permet de faire de très belles économies (j’en suis déjà à plusieurs centaines d’euros économisées) mais c’est aussi un bon moyen de faire des rencontres sympas.

  2. Martin
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    Coucou Fabrice

    C’est énorme… Je trouve que les services entre particuliers ne sont pas une innovation mais un retour à la norme. Historiquement, l’entraide/échange de bons procédés au niveau familial ou local fut nécessaire pour survivre. Avec le développement économique, on a pensé que ca devenait ringard au profit de la société de consommation, avec les dérives que cela a entraîné:
    – Paupérisation des working class
    – Etalement urbain
    – Obsolescence programmée
    – Etc…

    Que ce soit pour l’environnement ou le porte feuille, cette évolution va dans le bon sens.

    Seul bémol: l’Etat est un grand spécialiste pour taxer les echanges B -> C (exemple: charges sociales sur salaire) ou C -> B (ex: TVA sur la consommation). Mais l’Etat taxe peu/pas les échanges B -> B (puisque les entreprises paient leur taxe une fois toutes les autres depenses effectuées). Si le commerce C -> C se développe, cela va empiéter sur le commerce traditionnel, donc un manque à gagner pour l’Etat.

    L’Etat va t-il limiter les services entre particuliers ou les taxer davantage à l’avenir?

  3. Fabrice
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    Il faut savoir qu’en ce moment le gouvernement est déjà en train de se pencher sur tout ce qui tourne autour du financement participatif.
    Des gens qui se prettent de l’argent entre eux pour financer des projets, sans avoir à passer par des banques, c’est pas trop leur truc.
    A mon avis quand ils auront fini de réguler ce secteur ils mettront au pas celui des services entre particuliers.