Vive la décroissance

Bien que je vive actuellement au Vietnam, je continue de suivre les actualités en France via ce fabuleux outil qu’est Internet. Il y a quelques jours, je lisais sur rue89 que le prix de l’électricité va augmenter de 10% d’ici 2014 en France, suscitant de vives réactions auprès de mes compatriotes. Je fus au départ surpris par de telles réactions – après tout, même en augmentant de 10% le prix de l’électricité, elle demeure incroyablement bon marché et bien moins cher que partout ailleurs en Europe – mais plutôt que de débattre sur les bienfaits ou inconvénients des hausses du prix de l’électricité, laissez moi vous parler aujourd’hui au cours de cet article de la décroissance.

Avant : du développement durable sans le savoir

Faisons un bon en arrière plusieurs siècles en arrière. Les Français – mais ce propos reste valable pour la totalité des autres pays – étaient très pauvres – plus pauvres encore que les habitants d’Afrique Subsaharienne d’aujourd’hui – et l’énergie était très chère et le niveau technologique extrêmement bas.

La conséquence de cela : faute d’énergie et de technologie disponible, les gens à l’époque utilisaient leur cerveau pour améliorer leur niveau de vie avec les faibles moyens à leur disposition.

– Le moteur à mazout n’existe pas ? Explorons les mers en voilier.  On n’a pas de GPS ? Pas grave, utilisons la boussole et les étoiles à la place pour nous repérer à travers les océans.

– Le frigo n’existe pas ? L’homme a trouvé des alternatives pour conserver de la nourriture sans frigo : salage et séchages des viandes, séchage de fruits, transformation de fruits en confiture…

– Les hauts parleurs n’existent pas ? Les Grecs construisaient leur théâtre à des endroits stratégiques pour une bonne propagation du son, les mayas avaient spécialement conçu le temple d’El Castillo (Chichen Itza) pour améliorer la réverbération des sons et permettre à un orateur de parler à une foule de milliers de gens sans aucun haut-parleurs.

La climatisation n’existe pas ? Le chauffage était compliqué et couteux à gérer ? Pas de soucis : les Eglises furent construits avec des gros murs, et plusieurs siècles après, sans aucun système de climatisation de chauffe ou de climatisation, il fait toujours bon et frais en toute saison de l’année.

– La voiture n’existe pas ? Ce n’est pas grave, créons des villes denses pour permettre de facilement se déplacer à pied d’un bout de la ville à l’autre…

– L’électricité n’existe pas ? Cela n’a nullement empêché les Romains d’installer l’eau potable à Rome simplement en utilisant les forces de la nature à leur disposition (la gravité)

Bref, durant la plupart des époques de l’humanité, l’homme a utilisé les maigres moyens à sa disposition pour essayer de faire son trou, et utilisait massivement les énergies renouvelables sans le savoir.

La révolution industrielle

Loin d’idéaliser le passé, les Hommes, à l’exception d’une élite, vivaient misérables durant l’essentiel de l’histoire : espérance de vie de 20 à 30 ans, 95% de taux d’analphabétisme… Puis au cours des deux dernières siècles, la révolution industrielle a entraîne un fabuleux essor économique et technologique sans précédent qui ont révolutionné l’histoire de l’humanité. Laissez-moi-vous donner deux anecdotes sur le sujet.

L’aspect santé

Par exemple, au début du 19ème siècle, l’espérance de vie était de 35 ans, et 13% des femmes mourraient lors des accouchements dans les hôpitaux de la fièvre puerpérale. Semmelweis était un médecin qui refusait cette fatalité. Un jour un de ses amis meurt après s’être blessé au bistouri de la… fièvre puerpérale, bistouri qui avait été utilisé pour disséquer des morts auparavant… Semmelweis fait le rapprochement et comprend que ce sont les médecins qui en disséquant des morts et en ne lavant pas les mains transmettent la maladie. Semmelweis recommandera aux médecins de se laver les mains avant un accouchement… et le taux de mortalité des femmes diminua de 90% du jour au lendemain…

Bref, le progrès du savoir scientifique (qui peut parfois sembler évident) et des conditions de vie (confort matériel) a permis d’améliorer l’espérance de vie de 35 ans à 82 ans en France. Même dans les pays émergent, le progrès est évident. L’espérance de vie au Vietnam est la même que celle de la France en 1985… (source)

– L’aspect économie

Le PIB par Français (inflation déduite) a été multiplié par 20 depuis 1800, permettant d’apporter des choses dont les rois n’auraient pas imaginé auparavant. Prendre l’avion est d’un banal, mais imaginez la science derrière un avion qui vole… Le Français moyen dispose d’accès à l’information (Internet) pour 30€ par mois infiniment plus puissant que ce dont disposaient les grandes entreprises il y a encore 20 ou 30 ans et ainsi de suite.

Malgré la crise, malgré le chômage de masse, nous vivons tous comme des rois. Pensez : votre voiture qui a 100 chevaux de puissance motrice… Qui aurait eu les moyens d’entretenir une écurie de 100 chevaux dans le passé ? Les Grecs disposaient d’esclaves (3 à 4 par famille) pour vivre sans se tuer à la tâche, nous disposons aujourd’hui d’esclaves mécaniques (dixit Jankovici). Pensez : les machines lavent notre linge, nous chauffent automatiquement, nous transportent…  Comme le disait Jankovici, 1 litre d’essence représente la même énergie que 10 à 100 esclaves qui travailleraient pour vous durant 24 heures sans s’arrêter (source)


Limites du développement actuel

Bref, la source de notre prospérité, c’est qu’en réalité… chacun d’entre vous dispose de l’équivalent de 100 esclaves mécaniques (dont l’énergie vient des énergies fossiles) qui travaillent pour vous 24 heures sur 24… C’est également grâce au pétrole (alimentant les moissonneuses batteuses) que l’agriculture s’est modernisé. Il y a 100 ans, la moitié des Français étaient agriculteurs et peinaient à nourrir les Français… Aujourd’hui, la production agricole a été multiplié par 4 (on croule sous les excédents que l’on exporte suite) avec 10 fois moins d’agriculteurs…

Le progrès économique, technologique et scientifique est indéniable, mais a amené un effet pervers. Puisque l’énergie n’a jamais été aussi bon marché, les gens en ont consommé beaucoup plus pour l’occasion (effet rebond) et l’offre a créé en quelque sorte la demande :

– La voiture a permis l’étalement urbain, rendant les gens dépendant de l’automobile (l’automobile a créé le besoin de transport et pas l’inverse)

– L’électricité vendue à prix modique a incité les gens à la gâcher : chauffage électrique, maisons mal isolées, augmentation de la taille des logements…

D’une certaine manière, l’énergie bon marché est un peu comme une jolie femme/de l’alcool/de la drogue dure : c’est tellement attractif qu’on finit par en être totalement dépendant… Jusqu’à aujourd’hui, cette dépendance ne posait aucun problème. Mais aujourd’hui, la donne change :

– Les « pays émergents » émergent, tirant les prix de l’énergie à la hausse. Désormais, un nombre croissant de consommateurs aspirent à leur part de rêve américain, mais le gâteau à partager lui n’augmentera pas de taille.

– Sans même parler du réchauffement climatique, on sait aujourd’hui que l’énergie et les matières premières sont en quantité limitées, amenées à se raréfier au cours des prochaines décennies.

– La course à la productivité se renforce de jours en jours. 10% des écrans plats dans le monde (soit 2 milliards de $ de production par mois) nécessitent… 15 ouvriers en tout et pour tout dans une usine quasiment entièrement automatisée. Certaines centrales électriques d’EDF tournent avec… 0 salariés à l’intérieur.

Et le progrès s’accélère : quid des 400 000 caissières et des 500 000 banquiers des réseaux de banques dont les emplois seront tôt ou tard supprimés comme le furent naguère les pointeurs, les pompistes… ne parlons même pas des imprimantes 3D qui rendront obsolète beaucoup d’emploi industriel… Le chômage de masse ne se résorbera jamais, car  il faudrait augmenter la production dans des quantités bien supérieurs à la demande et à ce que la planète peut nous offrir.

La solution : la décroissance

Après une fête bien arrosée, le lendemain matin est toujours synonyme d’une gueule de bois (je sais de quoi je parle). Pour l’économie c’est pareil. Face à la paupérisation du au chômage de masse et le  renchérissement de l’énergie qui ne fera que se renforcer à l’avenir, je vous invite à tester une solution innovante : la décroissance.

La décroissance c’est quoi ?

La décroissance repose sur un postulat simple : la société devrait être au service du bonheur individuel et collectif. Le bonheur repose sur un postulat simple : la pyramide de Maslow. Pour être heureux, il faut assouvir nos besoins primaires (manger, boire, sécurité), puis nos besoins secondaires (appartenance, épanouissement…) et ainsi de suite.

Schéma - La Pyramide de Maslow

La croissance économique a permis au départ de sécuriser les besoins de type 1 et 2 (19ème siècle) puis, avec la prospérité ambiante, a permis de répondre progressivement aux besoins supérieurs. Mais une fois les différents besoins de la pyramide de Maslow assouvis, le bonheur n’augmente plus ou très peu. Ainsi, des études ont montré que passé 50 000€ de revenus par ménage (on n’en est pas loin en France), le bonheur n’augmente plus, ce qui est logique :

– Boire du champagne rend-il fondamentalement plus heureux que boire du bon mousseux 3 fois moins cher ? Lors d’un stage chez un producteur de vin, j’ai pu déguster des vins à 100€ la bouteille. Au départ, j’étais content (effet de nouveauté) mais rapidement, cela ne me fit plus aucun effet. Boire du vin à 100€ ne me rendait pas 33 fois plus heureux que de boire du vin à 3€ la bouteille.

– Avoir une voiture, c’est pratique (mobilité) mais avoir une grosse voiture à 100 000€ changera-t-il quelque chose dans votre vie fondamentalement ?

– Partir en vacances, c’est bien, mais partir en hôtel 4 étoiles rend-t-il les vacances 20 fois plus réussies que partir en vacances en auberge de jeunesse ?

Bref, comme le résume très bien cet article, l’argent ne fait que très peu le bonheur (les Colombiens ou les Vietnamiens sont plus heureux que les Français avec un PIB 3 à 10 fois plus faible que celui en France), et l’argent est quelque chose de tout relatif. Quand on demande aux Français « combien d’argent ils estiment nécessaire pour être heureux », tous, indépendamment de leurs revenus, disent grosso modo « mon salaire + 500€ »

La croissance telle qu’elle existe actuellement est dangereuse. Est-ce raisonnable de vouloir de la croissance à tout prix ? Sur le court-terme, les gains de bonheur sont marginaux voire inexistants, et sur le long-terme, la croissance risque d’apporter son lot de malheur (fin de l’énergie bon marché). La décroissance consiste donc à dire que la croissance économique ne devrait pas être l’objectif ultime de notre société mais devrait au contraire n’est qu’un moyen pour servir la société.

Modèle actuel

Modèle décroissant

Dès maintenant, au lieu de vouloir consommer plus, cherchez à consommer mieux. Voici quelques exemples assez frappant à ce niveau là.

– Santé

Aux Etats-Unis, les dépenses de santé sont très élevées : 6 000€ par habitant et par an, contre 3000 en France et 2 000 au Japon. Et devinez quoi ? Le Japon a un système de santé bien plus performant que celui de la France, qui lui-même est bien plus performant qu’aux Etats-Unis… Les américains sont en mauvaise santé : un Cubain ou un Chilien (respectivement 200 et 1000€ de dépenses de santé par an) vivent plus vieux qu’un Américain, un bébé Vietnamien (200€ de dépenses de santé par an) vivra plus vieux qu’un bébé noir américain et ainsi de suite.

Pourquoi ? Dans les pays où la santé est bonne et bon marché, les gens visent la prévention à la guérison. Au lieu d’attendre d’être malade pour vous soigner, faites en sorte de ne jamais tomber malade, en :

– Mangeant équilibré (je vous invite à regarder le film Food Inc) quitte à cuisiner un peu

– Faites du sport (faites du vélo au lieu d’aller à la boulangerie en voiture…). Vous trouvez cela dangereux avec toutes les voitures ? J’ai ainsi lu une étude prouvant que le bienfait du vélo sur la santé (risque de crise cardiaque moindre) est largement supérieur au risque de vous faire renverser par une voiture…

– Vous vous sentez mal ? Ne laissez pas dégrader la situation et allez voir le médecin dès que possible. Au Japon, les gens vont 14 fois par an chez le médecin, en France, 5 ou 6 fois, aux USA 2 ou 3 fois. Bilan : les maladies graves sont détectées très tôt au Japon, ce qui permet de traiter les patients à temps à faible coût, et de permettre de bien soigner les patients…

– Logement

En  France, les gens dépensent en moyenne 1 660€ en chauffage par an. A titre personnel, je n’ai jamais dépensé plus de 300 ou 400€ par an en chauffage. Comment faire pour dépenser si peu ? Et bien je choisis des logements pas trop grand et généralement bien isolés. Je me rappelle d’un logement que j’occupais il y a quelques années : bien isolé, des voisins de chaque côté. J’avais mis le chauffage à « 2 » et dès le mois de février, il faisait si bon dans mon logement que le radiateur ne se mettait qu’exceptionnellement en route. Bilan : 30€ de chauffage par mois en plein hiver…

Bref, l’électricité ou le gaz ne sont pas cher, si vous dépensez trop en chauffage, visez à faire des économies d’énergie avant tout, par exemple en :

– Cherchant un logement mieux isolé (ou en isolant votre logement)

– Cherchant un logement plus petit

– Cherchant un colocataire pour diviser votre facture énergétique…

Transport

Depuis fin 2012, je n’ai plus de voitures et je suis heureux. Ainsi en 2013, j’ai dépensé… 4 euros en 6 mois en essence (lors de la location de motos de temps en temps), me déplaçant majoritairement en vélo. Bien sûr, je dépense plus que cela en transport. Je prends de temps en temps le taxi, l’avion, le bus ou le train. Mais je suis très loin des 6 000€ que dépensent chaque année les propriétaires d’une voiture en achat/entretien/assurance/carburant de leur voiture (la preuve ici)

Si vous dépensez trop d’argent en transport, pourquoi ne pas chercher à limiter vos dépenses par exemple en utilisant les techniques suivantes :

– Vendre votre voiture pour un modèle plus petit. Après tout, il est bien plus économique d’avoir une petite citadine à l’année quitte à louer une grosse berline le temps des vacances que d’assumer financièrement une grosse berline à l’année qui ne sera réellement utile qu’une partie de l’année seulement.

Ainsi, lors de mes dernières vacances, j’ai loué plusieurs voitures ? Le coût ? 150€ par personne pour 15 jours pour une voiture toujours neuve, et pas besoin de payer d’assurance ou l’entretien de la voiture…

– Déménager plus près de votre lieu de travail/centre-ville/transports en commun

– Préférer  vélo sur les trajets courts (50% des trajets en voiture font moins de 3 km). Je me rappelle à Dijon, pour rejoindre mon lieu de stage (6 km), je mettais 35 minutes en voiture, ou 18 minutes en vélo pour faire le même trajet. Quand je me réveillais trop tard, je prenais systématiquement le vélo pour arriver à l’heure au travail.. Bref, avec le vélo vous gagnez du temps, de l’argent et de la santé…

– Faire une demande de télétravail à temps partiel ou total

– Pratiquer le covoiturage et l’écoconduite (a titre personnel, lorsque je suis rentré du Var jusqu’en Lorraine, le covoiturage et l’écoconduite m’a permis de limiter les dépenses à 20€ par personne en carburant seulement pour 800 km sur autoroute)

– Investir dans un scooter (électrique ou non) pour les trajets moyens. C’est très économique à l’usage

Bref, comme vous le voyez, il existe de nombreux moyens de diminuer vos besoins en transport et à besoin de transport constant, les moyens de diminuer vos dépenses ne manquent pas. Si vous trouvez l’essence trop chère, ce n’est peut-être pas parce qu’elle est chère mais car vous en être… trop dépendant.

Synthèse

La France n’a jamais été aussi prospère qu’aujourd’hui, mais les 30 glorieuses sont désormais terminées : le chômage de masse ne disparaitra sans doute jamais, les matières premières vont se raréfier avec le temps, et la consommation de masse montre ces limites : seul le recours massif au crédit bancaire permet au système de résister de façon artificielle et le bonheur n’augmente plus.

Au lieu de travailler plus pour consommer plus, pourquoi ne pas consommer mieux pour travailler moins et être plus heureux ? C’est ce que propose la décroissance.

La première étape sera de limiter vos dépenses fixes au maximum pour retrouver votre liberté, en :

– Remboursant vos crédits

– Limitant le montant alloué à votre transport/chauffage/logement, afin de retrouver du pouvoir sur votre budget

Une fois ces étapes terminées, pensez à consommer mieux (entraide entre voisin, consommation plus efficace, viser la prévention plutôt que la guérison…). Consommer mieux vous aidera à épargner (et à ne plus avoir recours à l’emprunt bancaire à l’avenir) pour préparer votre avenir, être plus heureux et retrouver le pouvoir sur votre vie.

Intéressé ? Alors visez la décroissance 😉

16 réponses

  1. Jos @ Blog Toiture plate
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    Bonjour Martin,

    j’aime beaucoup ta vision. Pour moi, plutôt qu’une décroissance, il faut une croissance soutenable.

    Par ailleurs, vu de l’extérieur, il est étonnant de constater que la charge de travail et le stress augmentent pour ceux qui travaillent, alors qu’il y a de plus en plus de personnes qui ne trouvent pas de travail. Je trouve déplorable le fait qu’on oppose travailleurs – chômeurs, alors que je suis convaincu que la majorité de ces derniers n’aspirent qu’à une chose: trouver du travail.

    J’ai un petit peu souri quand tu parlais de remplacer sa voiture par une plus petite. Il est en effet bien connu que la voiture ne sert pas qu’à nous transporter, mais surtout à montrer notre valeur. On s’identifie tellement à sa voiture!

    Personnellement,j’ai eu la chance d’avoir reçu une éducation qui ne plaçait pas en premier le côté matériel des choses. Ainsi, je ne rêve pas de grosses voitures, ni d’hôtels 4 étoiles, mais simplement de découvertes quotidiennes qui sont essentielles pour moi, vivre de nouvelles choses donc.

    A bientôt!

  2. Martin
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    Bonjour Jos

    Décroissance, croissance qualitative, croissance durable, je pense que les notions sont assez proches 😉 Pour le reste, je suis d’accord avec toi pour le travail ou la voiture, mais parfois, il faut se demander si le jeu en vaut la chandelle. Au fond, on n’est pas si loin des Asiatiques à qui il faut montrer la face: on doit avoir une belle voiture, un beau pavillon, un gros chien, peu importe si on vit à crédit en faisant un boulot qui ne plait pas… Dommage non?

    De mon côté, j’ai eu la chance de monter dans une BMW à 100 000€ (celle d’un ami qui l’avait reçu en cadeau d’anniversaire!), de dormir dans un hôtel 4 étoiles en full inclusive, mais aussi dormir en dortoir d’auberge de jeunesse et monté à l’arrière d’un moto taxi, au final, le luxe me fait quelque peu relativiser le luxe ostentatoire. Pour moi le vrai luxe n’est pas d’avoir un sac Louis Vuitton. C’est de savoir qu’on peut acheter le sac Louis Vuitton car on en a les moyens mais se donner la possibilité de ne pas l’acheter si on n’en a pas besoin. C’est d’avoir du temps libre à sa disposition…

    A bientôt 😉

  3. Jos @ Blog toiture plate
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    Je suis bien d’accord avec toi. Comme tu le dis dans ton exemple, avoir la possibilité d’acheter quelque chose, mais ne pas nécessairement l’acheter pour attirer les projecteurs sur soi. La plus grand richesse dans la vie, c’est d’avoir le choix!

  4. martin
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    Bonjour Jos

    Tu as raison. Je m’en suis pas mal rendu compte en Chine, où il faut étaler son argent (grosse voiture) pour prouver sa réussite sociale. A l’inverse, la plupart de mes amis en Chine, pas à plaindre financièrement, n’avaient ni voiture, ni scooter, ni chauffeur à temps plein, mais se débrouillaient (comme moi) entre taxi et métro, voyant le transport d’un point de vue purement utilitaire, rien de plus…

    A bientôt 😉

  5. Julien d'acheter un parking
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    SAlut Martin,

    un bel article plein de bon sens et qui devrait en inspirer plus d’un !

    Changer de système est dur et nécessite de changer de valeurs. Or l’éducation nous transmets et continue de nous transmettre des valeurs basées sur un système qui n’a pas d’avenir.

    Je garde l’espoir et je continue à en parler autour de moi. Je modifie aussi mes comportements de consommateurs dans ce sens. Charité bien ordonnée commence par soi-même !

    Julien

  6. martin
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    Coucou Julien

    Merci pour ton message. En effet, changer de système est dur, mais changer une petite habitude puis une autre est plus facile, et efficace, et mieux consommer peut résoudre bien des problèmes, financiers notamment.

    Concernant l’éducation tu as peut être raison, ceci étant, je pense que l’école nous enseigne peut-être à devenir salarié mais pas à devenir un hyper consommateur, c’est plutôt selon moi le système (regard des autres, marketing…) qui pousse à la surconsommation non?

    De ton côté, quelles démarches as tu mise en place dans ta vie quotidienne pour mieux consommer? A bientôt 😉

  7. Salut Martin,

    l’école n’apprend pas à être hyper consommateur, mais à bien se tenir en société. Or notre société a besoin de salarié ET de consommateur. Les enfants ont des envies très jeune et les cours de récré sont le lieu de comparaison entre enfants.

    Mes démarches quotidiennes sont les suivantes :
    vers le zéro achat de produit de supermarché (marché de producteur, commerçants)
    j’ai réduit ma consommation de viande (première cause de gaz à effet de serre dans le monde) de 75 % en un an.
    Vélo et covoiturage pour les déplacements.
    Achat de produit de seconde main plutôt que du neuf.

    Ce n’est pas énorme, cela demande quelques changements au début et après cela roule tout seul !

    Julien

  8. martin
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    Merci pour l’explication enrichissante, Julien 😉

    Pas mal, tu as déjà mis en place de nombreuses actions 😉 Qu’est-ce qui t’a poussé à ces changements? L’envie d’être plus écologique ou l’envie de vivre de façon plus économique, en consommant mieux?

    A bientôt 😉

    Martin

    • Salut Martin,

      les changements se sont fait progressivement. J’ai été influencé par mes grands parents qui ont connus la guerre, donc je fais attention à l’eau, l’electricité etc etc…

      L’aspect financier est une conséquence, mais ce n’est pas le plus important. J’ai peur de notre avenir car la planète montre des signes d’épuisements. Il faut donc agir avant qu’il soit trop tard.

      Julien

  9. martin
    |

    Coucou Julien

    Merci pour la réponse 😉 Parfois je suis pessimiste, mais j’espère que le coût de l’énergie augmentera rapidement (rapport offre/demande en baisse) afin de favoriser l’augmentation de l’efficacité et de la transition énergétique dès que possible

    A bientôt

    Martin

  10. DavidB_iRiche.com
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    hello Martin,

    vision intéressante mais totalement utopique tu ne crois pas ?

    Les pays sous-développés ou émergents n’aspirent qu’à une chose, adopter le mode de vie occidental et ses excès.
    Et ils sont bien plus nombreux que nous… 😉

  11. martin
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    Oui c’est un peu le problème, de ne pas tirer les erreurs des autres pour mieux faire. C’est comme au Cambodge où je suis en ce moment: ils ont un lac étonnant (la rivière change de sens en saison des pluies pour remonter dans les terres et gonfler le lac) qui permet 3 cultures de riz au lieu de 2 et de produire des quantités pharaoniques de poisson chaque année (c’est la zone poissonnière la plus active du monde). Bref, un trésor productif offert par dame nature.

    Mais entre la déforestation et les projets de barrage hydroélectrique (20% de croissance par an en demande d’électricité), le cycle de crue du lac risque d’être menacé avec une perte écologique et économique énorme à la clé… Et il sera alors trop tard…

    Ceci étant, soyons optimiste: les pays émergents bénéficient de technologies plus efficaces que ce dont on disposait à l’époque où l’Europe était dans les 30 Glorieuses, à voir ce qu’ils en feront…

    A bientôt

  12. DavidB_iRiche.com
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    Bah je crois que selon le côté où on se trouve on ne voit pas la vie de la même façon et on n’a surtout pas les mêmes priorités.

    Je pense aussi que nos états d’âme de bobos gâtés doivent paraitre surréalistes à un gars qui se lève le matin en ne sachant pas s’il aura de quoi manger ce jour là…
    A+

  13. martin
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    Tu as raison David. C’est bien toute la difficulté de la chose. Comme avec la déforestation: sur le long-terme, elle apporte plus de nuisances que de bénéfices, mais sur le court terme, elle permet de développer les surfaces agricoles et de pouvoir récolter du bois pour cuisiner le prochain repas… Dans l’absolu, la déforestation est nuisible, mais suivant la bonne théorie des jeux, elle aura lieu… sauf si on donne une alternative supérieure aux gens pauvres qui vivent au jour le jour dans le simple but de survivre…

    A bientôt 😉

  14. Quentin
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    La décroissance est une concept déjà assez ancien fianelement, le club de Rome en parlais déjà dans les années 50. Aujourd’hui, Jean Marc Jancovici (l’un des spécialites du sujet énergie climat nous l’annonce pour bientôt).

    Il est vrai que les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel ! Beaucoup d’entre nous tentent de parler de croissance durable ou soutenable. Mais l’économie se heurte à un problème physique.

    L’avantage en physique, par rapport à l’économie, c’est que les lois qui la régisse sont assez claire.

    Le schéma est simple :

    PIB : production de richesse dans l’année.
    Production de richesse : transformation de produits primaires (minerais, terres,…) en produits finis (voitures, maison, téléphone).
    Transformation : pour passer d’un état à un autre, il faut de l’énergie (1er principe de thermodynamique) et malheureusement (2nd principe) une partie de cette énergie est forcément perdue. Donc un retour en arrière n’est plus possible.

    A ce stade : Croissance du PIB implique croissance des besoins en énergie (d’ailleurs les courbes le montrent bien allez voir sur le site Manicore).

    Après la physique, les maths !
    On sait que le monde est fini : minerais, ressources en énergies.
    Si on fait année par année, une courbe de la consommations des ressources, l’intégrale de cette courbe doit être finie (oulàlà, qu’est ce qu’il raconte ? simplement, que de l’année 0 de la terre jusqu’à la fin de la vie de la terre, l’ensemble des ressources consommées doit être finie).

    Et là, les mathématiciens montrent que la courbe de consommation des ressources compte tenu des contraintes données, doit être à 0 au début (c’est déjà passé), faire ensuite une « bosse » puis redescendre pour rejoindre à nouveau 0.

    L’économie est une science molle et mouvante, dépendant de la société dans laquelle on vie. Les maths et le physique sont des sciences dures ! Et quel que soit le système personne n’y échappe : homme comme fourmis !

    Aussi, même avec toute la volonté du monde, la consommation de ressources diminuera, il n’y aura donc pas de croissance durable, mais une décroissance.

    Maintenant, la question simple, est ce que le PIB représente le bonheur des gens ?

  15. martin
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    Bonjour Quentin

    Il y a croissance et croissance. Si tu dépense l’argent supplémentaire en coiffeur ou en resto ou en montre de luxe, ton impact sur l’environnement est bien plus faible que si tu achète un nouveau gadget électronique ou une voiture plus puissante.

    Pour le reste, tu as raison. La croissance montre ses limites. Malgré la, croissance depuis des décennies, le bonheur n’est pas généralisé, le chômage est encore présent et l’environnement se dégrade. L’économie ne devrait-il pas servir au bonheur général et avoir des moyens de mise en oeuvre modifiée pour atteindre ce but?

    A bientôt 😉

    Martin