Voyager de façon responsable

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Bonjour à toutes et à tous. Comme vous le savez peut-être si vous me suivez depuis suffisamment longtemps sur mon blog, j’adore voyager, et je suis un blogueur voyageur. D’ailleurs, je vis actuellement au Viet-Nam et part ce soir en bus direction le Cambodge pour une semaine de vacances avec mon amie

La chance de pouvoir voyager

Cela peut sembler évident, mais je me suis rendu compte que je suis « chanceux » de pouvoir voyager. Bien évidemment, je travaille beaucoup pour pouvoir voyager, et voyager me permet à l’inverse de développer de nouveaux blogs de voyage, ce qui n’a rien à voir avec la « chance » telle qu’on l’entend. Mais je suis chanceux malgré tout d’être né au bon moment, au bon endroit. Je serai né au Vietnam, même en étant très riche, je ne pourrai pas visiter la France en raison d’une politique de visa très stricte. Je ne bénéficierai pas d’un taux de change avantageux pour partir aux 4 coins du monde… Je suis également chanceux d’avoir suffisamment de temps, d’argent et de santé pour pouvoir voyager, afin de découvrir le monde, de nouveaux pays, de nouveaux paysages.

Les méfaits du tourisme de masse

Tout pouvoir implique des responsabilités. Voyager implique de nombreuses conséquences :

Voyager pollue : transport, utilisation d’air conditionné…

Il faut savoir qu’un trajet en avion consomme environ 3 à 4 litres de kérosène aux 100 km par passager. Un voyage à New York (6 000 km) implique 400 litres de kérosène pour un aller/retour… Conséquent.

Le tourisme de masse peut induire des effets pervers

Par exemple, le tourisme de masse peut pervertir les populations locales : enfants préférant mendier auprès de riches touristes plutôt que d’aller à l’école, rites traditionnels (exemple : les Padaung ou femmes girafes) qui se trouvent Disneylandisées, ou des jeunes arrêtant d’étudier car il est parfois plus rentable de vendre des jus de fruits aux touristes qu’être professeur des écoles… Sans compter tout le reste.

A Bui Vien, le quartier routard de Hô Chi Minh Ville, se concentre les bars à prostituées, les vendeurs de drogue, les voleurs à la tire… Et oui, car beaucoup de touristes s’autorisent à faire des choses qu’ils ne feraient pas dans leur propre pays…

Voyager de façon responsable

A titre personnel, j’estime que tout pouvoir implique des responsabilités, alias Benjamin Parker. A titre personnel, lorsque je voyage, j’essaie de limiter au maximum l’impact de mon voyage sur les populations et l’environnement que je visite. Voici cinq pistes de réflexion que je souhaite partager avec vous pour voyager de façon responsable.

1. Limitez votre impact environnemental

Voyager pollue, mais cela ne signifie pas qu’on ne puisse pas agir. Par exemple, à l’exception de mon premier voyage à Hong-Kong, la totalité des voyages effectués en Chine s’est fait en train, afin de limiter la pollution émise par mon transport. Par ailleurs, je compense mes émissions de co2 via co2solidaire.org via un programme de développement d’énergies vertes au Cambodge. Ainsi je limite mon impact sur l’environnement et contribue à aider au développement d’un pays pauvre.

Un dernier point que je souhaite souligner est que dans bien des pays en développement, le respect de l’environnement existe peu, fautes d’argent et surtout par manque d’éducation.  Pour autant, ce n’est pas parce que les locaux s’en fichent de l’environnement qu’il faut en faire de même :

– Ne jetez pas vos ordures par terre

– Ne nourrissez pas les animaux sauvages

– Ne touchez pas les animaux sauvages ou les coraux

Bref, agissez vous en ambassadeur du bon exemple ; )

2. Voyagez par vous-même

J’avais lu un jour que dans un voyage organisé dans un pays en développement, 80% du prix du voyage payé reste dans les pays développés. Dit autrement, si vous dépensez 1 500 euros pour un voyage organisé au Vietnam, l’économie Vietnamienne ne récupèrera que 300 euros sur le total, et les pays développés récupèreront les 1 200 euros restants (compagnie aérienne, tour operator, taxes, grandes chaînes hôtelières…). Au final, le tourisme de masse profite bien peu aux pays du Sud…

Pour cette raison, préférez voyager par vous-même. Lors de mon voyage au Cambodge, j’ai acheté un ticket de bus auprès d’une agence Vietnamienne. En Thaïlande, il était facile de trouver des hôtels à Bangkok géré par des locaux. Ils pourront vous conseiller sur les endroits à ne pas manquer.  Vous pouvez aussi en profiter pour dormir dans des petites guesthouses et avoir un véritable aperçu de leur quotidien. N’hésitez pas à demander autour de vous des conseils pour manger dans des restos de rue ou faire les marchés sur place, les locaux sont le plus souvent la meilleurs ressources des bons tuyaux.

Voyager par vous-même vous permettra de :

– Dépenser moins en voyage

– Favoriser l’économie locale

– Voyager de façon plus authentique

3. Renseignez vous sur la culture locale

Une chose importante, si vous voyagez, est de vous renseigner sur la culture locale avant de voyager. Bien évidemment, il est inutile de connaître l’histoire d’un pays ou de maitriser la langue locale à 100%. Mais savoir dire « bonjour » dans la langue locale (plutôt qu’un « hello » ou un « bonjour ») fera souvent la différence, car vous montrez à votre interlocuteur que vous vous intéressez à lui et à sa culture. Les Lonely Planet disposent souvent d’infos culturelles. Lisez les avant de partir en voyage 😉

Connaître les us et coutumes locales vous éviteront de commettre des impairs. Par exemple, planter les baguettes dans un bol de riz évoque en Asie l’encens qui est brûlé lors de funérailles. Bref, c’est très mal vu de faire cela  au restaurant.

Un autre exemple : si dans certains pays, montrer de l’affection pour votre moitié est toléré dans les lieux publics, dans d’autres, cela ne se fait pas. Acceptez cela et adaptez vous aux règles non écrites des lieux que vous visitez.

Si vous ne savez pas, observez les populations locales. Prenez le temps de discuter avec un local, cela vous permettra de mieux connaître le pays que vous visitez et de faire des rencontres très intéressantes 😉

4. Soyez tolérants

Un dernier point consiste à être tolérant lorsque vous voyagez. Après tout, si vous voyagez, c’est pour découvrir de nouveaux horizons (paysages, culture, langue, cuisine, climat…) et élargir votre esprit n’est-ce pas ?

Lorsque vous voyagez, apprenez à être tolérant et ne dites pas toujours « En France, ce serait comme ci ou comme cela ». Acceptez les différences même quand elles peuvent être gênantes, acceptez le fait qu’il existe d’autres façons de penser, de vivre que la vôtre.

5. Quelques conseils pour finir

Le dernier point que je souhaite vous dire, c’est de rester humble quand vous voyagez. Il est trop fréquent de voir des touristes se comporter comme des néo-colons en voyages… Comme dans tout dans la vie, il faut savoir trouver le juste milieu. Voici quelques exemples :

Vous voulez donne un pourboire ?

Renseignez vous avant de donner un pourboire. Dans certains pays, c’est un passage obligé, dans d’autres non. Au Vietnam par exemple, le pourboire est plutôt rare comme en France. Ne donnez pas de pourboire systématiquement sous prétexte que vous gagnez 20 ou 30 fois le salaire moyen local, cela ne ferait qu’engendrer des inégalités supplémentaires (entre les travailleurs ayant la chance de travailler avec les touristes et les autres) et une augmentation des prix au détriment des populations locales les plus pauvres.

Dans ce cas de figure, ne donnez un pourboire que si le service rendu est de très bonne qualité et donnez un pourboire raisonnable, en adéquation avec les salaires locaux.

Pensez à négocier

Dans n’importe quel pays du monde, les locaux tentent de gonfler les prix pour les touristes… C’est de bonne guerre et logique – l’argent n’a pas la même valeur pour vous que pour le vendeur. Par exemple, dans un pays en développement, la différence de prix d’un repas vendu 4€ au lieu de 2€ au restaurant est minime pour vous et importante pour le vendeur. Peut-être qu’il doublera son salaire de la journée ainsi.

Toutefois, pensez à négocier. Après tout, rien ne justifie que vous payez plus cher que les locaux un produit similaire, et payer trop cher pour un produit engendre des effets pervers sur l’économie locale (principalement : inflation des prix dans les zones touristiques). Acceptez toutefois le fait que vous paierez un peu plus cher que les locaux, c’est le jeu. Rien ne m’énerve plus de voir des touristes négocier pour 0,05€ le prix d’un objet auprès d’un vendeur modeste alors même qu’ils ont dépensé 1 000€ en billet d’avion pour venir…

Vous voyez un enfant qui mendiez? Ne donnez pas d’argent, l’argent sera utilisé par les adultes au final et donner de l’argent à un enfant, c’est inciter les parents à envoyer leurs enfants mendier au lieu d’aller à l’école. Préférez offrir un repas à l’enfant mendiant. Au moins il bénéficiera de votre aide.

Vous voyez un mendiant ? Donnez une somme raisonnable. Par exemple, au Vietnam, le salaire moyen est de 2 000 000 dongs (80 euros) par mois. Si vous voyez un mendiant, donner 2 000 ou 5 000 dongs (0,10 ou 0,20€) est largement assez. D’une part le coût de la vie n’est pas le même qu’en France. D’autre part, donner une grosse somme (1€) serait injuste. Quelle serait la moralité si un mendiant gagne plus avec un touriste qu’un ouvrier qui trime une journée sur un chantier ?

Le monde est injuste, mais vous ne pouvez pas résoudre toutes les injustices du monde même avec la meilleure volonté du monde. Faites attentions aux effets pervers que vos bonnes actions peuvent impliquer.

Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et à bientôt sur Candix.fr

Cet article est publié dans le cadre de l’opération “Unis pour un tourisme alternatif”. Orchestrée par Voyageurs du Net et parrainée par Voyageons-Autrement, ABM, Babel Voyages, EchoWay et Viatao, cette opération vise à promouvoir dans la blogosphère le tourisme responsable et alternatif.

17 réponses

  1. Kalagan
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    Salut Candix et merci pour ta participation à notre opération inter-blogueurs. Ton article relève quasiment d’une charte de bonne conduite à respecter pour voyager de manière plus responsable. Tu pars des bons constats : voyager n’est pas donner à tout le monde, et cela implique donc des responsabilités morales, citoyennes, environnementales; le tourisme de masse ne profite pas aux locaux, alors que c’est eux qui subissent ses conséquences; le voyageur doit s’imprégner de la culture et des moeurs locaux…

    D’aute part, je m’intéresse de plus en plus à des programmes environnementaux comme celui que tu évoques. Je veux aussi compenser en CO2 mes voyages en avion. Je compte faire un article sur ce genre de programme et faire la comparaison de 2 ou 3 organismes.

    Merci encore et à bientôt sur Voyageurs du Net !

  2. martin
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    Bonjour Kalagan

    De rien, je voulais écrire l’article depuis un bail mais ne savais pas quel angle adopter. Vu que je pars au Cambodge, je me suis dit: c’est l’occasion ou jamais de réfléchir au tourisme responsable. Pour le reste, tu as raison concernant le tourisme de masse, il profite généralement peu aux locaux. Certains pays changent tout de même. Sauf erreur de ma part, le temple Angkor Vat coûte 40 dollars (30 euros) la visite pour les touristes, et est gratuit pour les locaux. Ainsi, cela permet d’entretenir le patrimoine, de rendre accessible le patrimoine aux locaux (même s’ils n’ont pas d’argent) et de faire rentrer des devises. Plutôt sympa non?

    J’ai également pensé utile d’insister, sans être cynique, que jouer les mères Teresa peut parfois s’avérer pire que le mal. Tu en penses quoi du passage sur les mendiants…?

    Si tu as des questions sur la compensation co2, n’hésite pas à me recontacter. A bientôt et bonne journée à toi 😉

    • Kalagan
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      Salut Martin.

      Concernant tes 2 paragraphes sur la mendicité, je crois que tout le monde est d’accord de ne pas donner de l’argent aux enfants. C’est en effet le début du cercle vivieux de la mendicité. Il m’est arrivé à plusieurs repries de filer des gateux, des fruits et des sandwiches à des enfants qui mendiaient dans un piteux état…

      Pour les adultes, cela m’arrive aussi de donner quelques pièces. Et quand je passe les frontières, alors là, c’est JACKPOT !

  3. Hervé d'argentinvestir.com
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    Bonjour,

    Se renseigner sur la culture locale permet d’apprécier le voyage, d’être apprécié par la population, car notre attitude doit aussi marquer un certain respect du pays, et de sa population.

    En plus, le contact se fait plus rapidement, et plus sincèrement.

    Hervé d’Argentinvestir.com

  4. martin
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    En effet 😉

  5. DavidB_iRiche.com
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    hello Martin,

    c’est vrai que vu sous cet angle…
    Mais dans certains pays il est difficile de ne pas donner quelques pièces, au moins pour avoir la paix un moment.

  6. Benjamin
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    Salut Martin,

    Honnêtement, je ne m’étais jamais penché de près sur les programmes environnementaux dont tu parles et c’est plus qu’intéressant. Compenser sa consommation en CO2 de cette manière est une excellent idée. Si seulement d’autres gens comme toi le faisait, cela éviterait sûrement certains problèmes liés au climat.
    En tout cas, je vais regarder ça de plus près dans la journée. Merci 🙂

  7. martin
    |

    @David: Oui mais ce n’est toujours la solution et vite pénible. Au Cambodge, tout coûte au moins 1$ pour les touristes, cela revient vite cher…

    @Benjamin: Ce n’est pas grand chose de compenser son co2, mais « what is ocean except a multitude of drop » cf cloud Atlas? Mieux que la compensation co2, le voyage lent permet de réduire son co2. J’ai pris le bus plutôt que l’avion pour aller au Cambodge…

    Si tu as des questions sur la compensation co2, n’hésite pas à me les poser

    A bientôt 😉

    • Kalagan
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      Salut Martin, salut Benjamin.

      Je pense faire une petite analyse des différents programmes qui existent. Je vous tiendrai alors au courant. J’ai regardé pour un vol Guaté/Mexique par exemple (2h). Selon les sites internet, la compensation varie du simple au double…

      Mais ce qui est intéressant, c’est que la compensation entre dans une mesure fiscale de donation à une association d’utilisé publique, exonéré à 75%. Ce qui nous permet de « forcer l’Etat » à être écolo 🙂

  8. Le Blog du voyageur
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    Bonjour et merci pour cet article,
    Les modes de vie et comportements varient-ils beaucoup d’un pays à l’autre en Asie du Sud-Est ? Entre le Vietnam et le Cambodge, notamment ?

    • martin
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      @Leblogduvoyageur: Je ne connais pas assez le Cambodge, mais les comportements me semblent assez proches. Ceci étant, j’ai vu beaucoup de belles voitures, Lexus fait des affaires au Cambodge. Bien plus qu’au Vietnam. Inversement, j’ai vu beaucoup de pauvreté aussi, le Cambodge me semble plus inégalitaire que le Vietnam (qui l’est pourtant beaucoup) et demeure largement rural et pauvre, à cause notamment de la guerre (mines antipersonnelles qui continuent de tuer dans les campagnes, anciennes bombes américaines non explosées) et de l’héritage des Khmer rouges…

      A bientôt 😉

      • Le Blog du voyageur
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        Merci pour ces précisions et réflexions.
        Le sud-est asiatique parait décidément être fascinant.

  9. Jos
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    Bonjour Martin,

    L’impact environnemental du voyage est toujours une question qui revient. Je pense qu’en pensant intelligemment la manière dont on voyage, il y a tout de même manière de réduire son impact.

    En ce qui concerne la compensation de CO2, cela ne revient-il pas à acheter des indulgences comme cela se faisait sous la période de l’inquisition? Je me demande toujours si ce genre d’initiatives est toujours transparent!

    A bientôt

    • Fabrice
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      Je me suis fait la même réflexion que toi, Jos.
      Maintenant, je pense quand même qu’il est préférable d’utiliser ce type d’artifice que de ne rien faire du tout.

      • martin
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        Le mieux avant de compenser est de diminuer. Pour cette raison, le mieux est de choisir les transports lents. Au cambodge, on ne s’est déplacé qu’en bus, pas en avion par exemple. Si tu prends l’avion, mieux vaut être entassé dans une bétaillère qu’en première classe, c’est beaucoup plus écologique (moindre consommation de kérosène par passager)

  10. Jafra
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    Bonjour,
    Merci pour cet article.En voyageant, tout doit être modéré.Il faut être tolèrent ainsi que prudent.Comme On peut chercher l’aventure et les voyages de masse donne parfois l’opportunité de connaitre la vrai belle nature des pauvres et des locaux…

  11. martin
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    En effet. Après il ne faut pas se leurrer: si la plupart des gens sont aimables dans les pays pauvres, la plupart donneraient cher pour être à notre place et consommer à outrance, comme le rappelle Fabrice, un ami, dans son article
    http://www.instinct-voyageur.fr/la-contradiction-du-voyageur/

    A bientôt 😉