La finance : comment ça marche ?

La finance on en entend parler au quotidien, plus souvent de manière négative que positive généralement : crise des subprime, crise de la dette, menace de prélèvement de l’épargne à Chypre, ou encore la pyramide de Ponzi (affaire Madoff), les paradis fiscaux, les banksters etc… Pour autant, la finance (terme très général au demeurant) a malgré tout son utilité, pour une raison très simple. Si la finance n’apportait que des éléments négatifs et aucun élément positif, cela ferait longtemps que la finance n’existerait plus n’est-ce pas ? Pour vous aider à démêler le vrai du faux dans tout ce que vous pouvez entendre dans les médias, j’ai décidé d’écrire et de publier pour vous un petit article sur le domaine de la finance.

Petite retrospective  historique autour de la finance

Les besoins des humains

La finance, ca sert à quoi ? Faisons un petit retour en arrière… L’Homme pour vivre a besoin d’une maison, de nourriture, d’eau… Il a également besoin de sécurité, d’attention… Tous ces besoins ont été très bien hiérarchisés par la pyramide de Maslow comme vous pouvez le voir ci-dessous

A l’origine du troc

Le problème fondamental de l’homme, c’est qu’à l’origine, l’Homme est un animal extrêmement fragile (pas de griffe, court lentement…) et a besoin de ses congénères pour survivre… L’autre problème, c’est que si tous les humains ont besoin de manger, de se loger… certains sont plus doués pour produire de la nourriture, d’autre pour construire des logements… Se basant sur ce postulat, les humains se sont agglomérés (autour de village, puis de villes, puis de mégapoles) et se sont spécialisés dans un domaine bien précis de la production, et ont commencé à échanger entre eux leur surplus (l’agriculteur échange son surplus de nourriture en échange du travail d’un menuisier par exemple) à l’origine sous la forme de troc.

Les limites du troc

Au début, le troc fonctionnait parfaitement bien. Mais rapidement le troc a montré ses limites :

– Le troc implique que A aie envie du produit de B et réciproquement. Dans le cas d’un échange tri-parti (A veut le produit de B, B veut le produit de C, C veut le produit de A) cela ne fonctionne pas

– Le troc n’est pas pratique (transport de marchandise difficile, obligation de simultanéité des deux transactions commerciales)

Le besoin de vecteur de transactions commerciales : l’or

Face aux limites du troc, un vecteur intermédiaire de facilitation des transactions commerciales fut nécessaire, un vecteur nécessairement limitatif quantitativement parlant pour que le vecteur en lui-même aie une valeur universellement reconnu. En fonction des civilisations et des époques, les plumes, le sel ou encore l’or ont servi de vecteur de transaction commerciales, permettant les demi-transactions.

– A fournit un produit a B, mais B ne fournit rien en retour à A : pour compenser, il lui donne une quantité d’or bien précise

– A sera libre d’utiliser l’or pour acheter un produit à n’importe qui (alors que dans le cas du troc, il aurait été contraint de limiter son choix d’achat à B)

Vers l’apparition de la monnaie papier

L’or fut donc massivement utilisé tout au long de l’histoire économique, en raison de sa beauté, sa rareté et son caractère impérissable dans le temps (inoxydable). Cependant, l’or a petit à petit montré ses limites :

– Dangerosité de l’or (possibilité de se faire détrousser ou tuer pour son or)

– L’or était trop rare, et en quantité insuffisante pour répondre aux besoins financiers croissants au moment de la renaissance puis de la révolution industrielle (explorations du nouveau monde, colonisation…)

Pour cette raison, l’or fut stocké dans des coffres forts et les banques centrales ont commencé à remplacer la monnaie-or par de la monnaie métallique et de la monnaie papier, dont la valeur reposait sur l’or. Ce système a duré jusqu’en 1973 date à laquelle la valeur de la monnaie de repose dès lors plus sur de l’or, mais sur la seule confiance du système (banques, gouvernements…)

La finance : au service de la société

On le voit, le but à la base de l’argent (sous la forme de troc, puis d’or, puis de monnaie, puis de monnaie numérique/dette) est avant tout de faciliter les échanges commerciaux, pour favoriser le développement économique et la prospérité des hommes. Partant de ce principe, la finance a rapidement mis en place différents outils financiers dans ce but : aider les gens

Exemple 1 : Le système dette/épargne

Au cours d’une vie, un Homme recevra des flux de trésorerie d’un montant entrant (salaire…) et des flux de trésorerie sortants (logement, alimentation, frais de santé…). Le problème, c’est que les flux de trésorerie entrants et sortant ne sont pas toujours synchronisés. Dit autrement, parfois vous pouvez avoir besoin d’argent (mais vous n’en avez pas) et parfois vous pouvez avoir de l’argent (et ne pas en avoir besoin).

Pour faire face à ce problème, la finance a mis en place le système d’épargne et de dette. L’épargne permet de différer vers le futur les flux de trésorerie entrant, en échange d’une rémunération (sous la forme d’intérêts bancaires, de dividendes, de loyers…) alors qu’à contrario, la dette permet de différer vers le présent les flux de trésorerie entrant (vous avez accès aujourd’hui à des revenus que vous gagnerez plus tard) en échange cette fois du paiement d’un intérêt bancaire.

Le principe de la dette en lui-même n’est pas forcément mauvais. Emprunter 1000€ aujourd’hui pour en gagner 2000€ dans un an et payer 50€ d’intérêts bancaires est un investissement rentable. Quant au créancier, il est normal qu’il soit rémunéré au regard du risque pris en prêtant de l’argent et du fait qu’il ne peut jouir de son argent à l’instant présent. L’outil est sain, c’est l’utilisation à mauvais escient ou dans des proportions excessives qui est nuisible

Exemple 2 : Rôle de la bourse

On vient de le voir, le but de la finance a toujours été de favoriser le commerce (source d’enrichissement des nations) et de faciliter la vie des gens, en leur permettant des facilités de paiement (système de dette/épargne) sans lequel il serait très difficile, pour donner un exemple concret, de pouvoir acheter sa propre maison…

A partir de là, la finance a commencé a étendre son emprise sur l’ensemble du système économique dans le but de faciliter les transactions commerciales et l’économie.

Par exemple, la bourse a pour but premier de financer des entreprises. Sans la bourse, de nombreuses entreprises prospères aujourd’hui n’existeraient pas, donc il y aurait eu moins d’emplois créés à la clé. Evidemment, la bourse a ses effets pervers (spéculation prédatrice), mais c’est l’utilisation qui en est faite qui peut être mauvais, pas l’outil en lui-même.

La finance : des principes de base sains

Les principes de base de la finance sont très sains en soit, car ils permettent d’établir la vérité des prix, les prix du marché. Par exemple dans l’exemple de la bourse, si une action vaut trop peu chère, des traders en achèteront en masse, et la loi de l’offre et de la demande fera que le prix de l’action montera et inversement. Certains traders gagneront de l’argent, d’autres en perdront, mais au final, les traders contribuent à rendre le marché liquide et à rétablir la vérité des prix.

Exemple des CFD

Prenons un autre exemple : les CFD sont des outils financiers qui permettent de spéculer sur la valeur sous-jacente d’un produit, avec un effet levier. L’idée pour vous donner un exemple très simple, c’est : « imaginons que vous estimez que la valeur d’une action est trop basse. L’action A vaut 10€ actuellement et vous estimez qu’elle devrait en valoir 12 ».
Vous allez pouvoir acheter des actions sans en être propriétaire, et bénéficier des potentielles plus-values de l’action. Par exemple vous achetez des CFD portant sur 1 000 actions avec un dépôt de 10%. Vous devez donc payer : 1 000 actions * 10€ * 10% = 1 000€. Si l’action monte à 11€, vous allez donc doubler votre mise (1 000 actions * 1€ de plus value), et l’action baisse à 9€, vous avez tout perdu (1000€ – 1€ de perte * 1 000 actions = 0€).

Certains investisseurs gagneront de l’argent, d’autres perdront de l’argent (au final, les CFD sont un jeu à somme nulle, moins les commissions des brokers, donc au final, vous avez plus de risque de perdre que de gagner) mais le CFD permet au final de rétablir la vérité des prix et de faciliter les échanges économiques.

Synthèse

La finance, c’est comme toute chose de la vie. Si la finance existe, c’est que l’outil en lui-même a son utilité. Sans raison d’être, la finance n’existerait tout simplement pas. L’essence même de la finance a toujours été de faciliter le commerce (remplacer le troc par de l’argent), faciliter la vie des gens (exemple : emprunt immobilier) et favoriser le développement économique (exemple : levée de capitaux lors de l’entrée en bourse). La finance permet également à des millions de gens dans le monde de vivre, entre les banquiers, les traders, les investisseurs à la bourse…

Loin de l’image délétère qu’en donne la presse, la finance a donc une énorme utilité dans notre société. Toutefois, l’utilisation abusive de la finance (too big too fail : les banques prennent des risques et privatisent les gains, et nationalisent les pertes, …) contraire aux valeurs libérales dans le sens Smithien du terme, peut aboutir a de graves problèmes économiques, sociaux et écologiques comme on peut le constater actuellement.

Ce n’est donc pour la finance en elle-même qui pose un problème, mais l’absence de régulation qui autorise tous les abus qui pose problème. Esperons qu’à l’avenir, les gouvernements réinstaureront des régulations afin que l’utilisation qui est faite des outils financiers soit au service de la démocratie, du plus grand nombre, du bien être et de la protection de l’environnement.

Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et bonne visite sur candix.fr