Vivre dans un pays émergent : mode d’emploi

Bonjour à toutes et à tous. Comme vous le savez sans doute, je vis actuellement à Beijing en Chine en tant que nomade digital (plus digital que nomade d’ailleurs). Mais après plus d’un an en Chine, l’excitation du début s’est quelque peu émoussée, sans compter que mon logement devra être libéré le 20 février prochain et que mon visa se termine le 31 mars prochain, sans garantie de pouvoir le renouveler… Pour cette raison et ma copine ayant envie de voir un peu de pays, je compte partir vivre au Viet-Nam d’ici 1 mois normalement. Il faut dire que le pays ne manque pas d’avantage :

– Loyer d’un studio : 250-300 euros contre 400-500 à Beijing

– Température : >30°C tous les jours

– Moins de pollution

Mais pour préparer une telle aventure, une bonne préparation s’impose. Etant donné que je sais que de plus en plus de blogueurs ou d’entrepreneurs souhaitent tenter l’aventure de l’expatriation ne serait-ce que pour quelque temps, j’ai décidé de publier cet article sur l’expatriation, basé sur mon expérience personnelle ainsi que la rubrique conseils aux voyageurs que j’ai lu il y a quelques jours sur vol24.fr. Alors lisez la suite.

1^ère étape : Le visa

La France étant un pays riche, il est généralement possible de voyager dans de nombreux pays sans visa. Par exemple en Thaïlande il est possible de partir 1 mois sans visa. Mais pour des périodes plus longues, le visa est obligatoire. Les conditions d’accessibilité peuvent être différentes selon les pays. En Chine, obtenir un visa peut être quelque peu pénible (beaucoup de paperasse, et ce n’est pas donné), pour le Viet-Nam c’est plus simple mais comptez un budget d’environ 100 dollars.

2^ème étape : Les assurances

On y pense rarement, mais quand on part à l’étranger tout peut arriver : avoir un accident, tomber malade, avoir un souci et devoir annuler un billet d’avion… Face à ce problème, les solutions sont multiples. A titre personnel étant indépendant, je cotise au RSI (Régime Social des Indépendants) et cotise 40 euros par mois pour une mutuelle qui me couvre également à l’étranger. J’ai pris une assurance corporelle pour 7 euros par mois. Enfin, pour tout le reste, j’ai pris une carte Gold, qui a l’avantage de coûter bien moins cher qu’une assurance annulation d’avion et une assurance rapatriement et qui offre des prestations similaires.

3^ème étape : aller voir le toubib

Avant de partir où que ce soit, pensez 1 mois avant à aller voir votre dentiste pour faire un petit check-up, et allez voir votre médecin pour lui parler de votre projet. Il saura vous répondre concernant vos questions de santé.

4^ème étape : le billet d’avion

Pour rejoindre le Viet-Nam, je souhaite idéalement prendre le train car je trouve ca plus cool que l’avion et c’est moins cher/moins polluant. Après tout il n’y a jamais que 3 700 km entre les deux villes, et j’avais fait 2 300 km de train entre Pékin et Hong-Kong ce n’est pas si terrible. D’autant plus que maintenant on traverse la Chine du Nord au Sud en 8 heures avec le TGV Pékin/Guangzhou donc dans le pire des cas, cela prendra 2 jours. Mais si vous ne pouvez pas prendre le train et prenez l’avion, alors je vous invite à comparer le prix des différents billets depuis différentes dates et aéroports de départ et d’arrivée pour trouver les billets les moins chers.

5^ème étape : L’argent

L’argent… le nerf de la guerre… Sachez que, sauf si vous partez dans des pays fermés (type Corée du Nord) ou au fin fond de la cambrousse, vous trouverez des ATM (distributeurs automatiques) dans n’importe quel pays du monde. A titre personnel je ne m’encombre jamais de travellers cheques, je ne vais (presque) jamais dans les bureaux de change. J’utilise tout simplement ma CB française dans les ATM pour retirer du cash à l’étranger.

Conseil 1: La Société Générale offre un plan spécial appelé « Jazz » qui vous dispense des traditionnels frais de 3 EUR + 3% du montant retiré par retrait. Très rentable

Conseil 2 :Prenez plusieurs CB avec vous. Car vous aurez l’air malin si vous oubliez le code de l’une, ou si une machine vous avale une CB ou encore si on vous en vole une. A Chicago je m’étais retrouvé sans cash ni sans CB, et ai du emprunter 50 dollars pour acheter du crédit téléphonique pour que mon père s’arrange pour que mon assurance m’envoie 300 dollars par Western Union pour me dépanner en attendant qu’une nouvelle CB arrive de France… pas pratique.  A titre personnel, j’ai 3 CB et essaie d’avoir toujours un peu de cash sur moi on ne sait jamais.

6^ème étape : Apprenez un peu la langue du pays

A ce stade, votre projet est déjà bien avancé… Ceci étant, il faut avoir en tête une chose : tout le monde ne parle pas l’anglais

Tout le monde ne parle pas l’anglais et même dans les pays où les gens parlent anglais parler la langue locale est toujours fortement apprécié. Au moins baragouiner quelques mots. En Chine par exemple les chauffeurs de taxi ne parlent pas anglais. Donc si je prends le taxi, je parle Chinois tout simplement. Ce n’est pas du dialogue avancé mais avoir dire « je vais à la gare, à gauche, à droite, c’est combien » est fondamental. Au restaurant, savoir dire « je voudrais. L’addition svp… » est important. Sans compter les traditionnels « bonjour », « au revoir »… Pensez donc à acheter quelques bouquins de base. Les guides de voyage de type Lonely Planet fournissent aussi quelques ressources de base utile, donc c’est pratique.

N.B 1 : Parler ne serait-ce que quelques mots dans la langue locale change le regard que les locaux ont vis-à-vis de vous. Vous n’êtes plus le touriste de base qu’ils voient que comme un portemonnaie sur patte, mais quelqu’un qui s’intéresse à eux. Ca fait toute la différence. Quand je suis allé à HK et étudiais le chinois dans le train, plein de Chinois commençaient à me parler : « tu viens d’où ? tu est étudiant ? tu travailles ? »

N.B 2 : Pas d’excuse du genre le Chinois ou le VietNamien c’est difficile. Dans l’avion, vous avez 10 heures  à tuer. Au lieu de tuer le temps à regarder des films inintéressant ou « Airline Magazine », pourquoi ne pas apprendre quelques phrases de base/mots de base

N.B 3 : D’un point de vue financier, apprendre quelques mots dans la langue du pays où vous allez ne peut qu’être bénéfique. Vous vous ferez moins arnaquer (quand je prends un taxi illégal, je sais négocier en Chinois aha), vous n’êtes pas obligé de rester dans les coins à occidentaux mais pouvez manger dans les petits bouis-bouis, prendre les bus locaux au lieu du taxi ou du car à touriste… Et puis vous pouvez faire des rencontres. A Qingdao, je me rappelle avoir fait de la randonnée avec un groupe de Chinois rencontré en auberge, et picoler avec les mêmes Chinois le soir. Plus sympa que de rester en horde d’occidentaux

7^ème étape : Renseignez vous sur les us et coutumes du pays où vous arrivez

En Chine, planter des baguettes dans un  bol de riz est très mal vu car cela rappelle l’encens qui est brûlé dans les rites funéraires… Le chiffre 4 n’est pas aimé (le chiffre 4 se prononce presque pareil que le mot « mort »). Au Viet nam comme en Chine, ne complimentez pas une femme pour son teint bronzé, ce serait l’insulter. Pourquoi ? Les gens bronzés, ce sont les paysans qui travaillent dehors alors que les gens à la couleur de peau pâle sont les gens aisés qui travaillent en intérieur. Les Asiatiques adorent la peau blanche – comme les Européens à l’époque de Louis XIV d’ailleurs. Si on aime maintenant la couleur bronzée, c’est parce que « bronzé = vacances = riche » et « blanc = pas de vacances = pauvre »…

Renseignez vous sur les us et coutumes du pays ou vous allez. Dans certains pays, montrer trop de signe d’affection envers votre copine dans la rue sera mal vu. En Chine, il ne faut pas faire perdre la face… En Thaïlande il faut rentrer pied nu dans les temples… Même si vous jugez cela idiot, respectez ces coutumes. Comment apprécierez vous que des étrangers visitant la France ne respectent pas les coutumes locales ?

Avant de partir, lisez quelques infos sur l’histoire du pays, la culture, la religion, les choses à faire et à ne pas faire. C’est passionnant, cela crée de l’ouverture d’esprit et vous évitera bien des mauvaises expériences par la suite.

8^ème étape : Préparez vos bagages

Les avions ont une politique de bagage très stricte et tout excès de bagage est très onéreux. Que vous voyagez en avion ou en train, essayez de voyager le plus léger possible. En effet, à moins que vous ne comptiez vivre dans des campagnes reculées, j’ai appris avec le temps que peu importe le niveau de développement d’un pays, dans les grandes villes, vous pouvez trouver tout ce dont vous avez besoin. Donc si vous partez dans un pays émergent, en dehors des médicaments ou autres produits sensibles, au lieu de vous encombrer et de vous ruiner en achetant des produits « au cas où », voyagez léger. Et s’il vous manque quelque chose, il sera toujours temps de faire du shopping sur place.

– Mieux vaut acheter sur place un objet à 2€ dont vous avez vraiment besoin que d’acheter le même produit à 10€ en France et vous encombrer « juste au cas où ».

– Sans compter que dans certains cas les produits locaux sont bien mieux. Par exemple les moustiques sont une plaie dans certains pays chaud. Mais mieux vaut sans doute acheter des anti-moustiques « locaux » conçu contre les moustiques « locaux » plutôt que des anti-moustiques français concu contre les moustiques français et pas ceux en Asie

Si vous déménagez d’un pays à un autre comme moi, pensez aux bateaux containers. Envoyer une valise de la Chine à la France par bateau prend 2 mois, mais le coût est assez réduit : compter 50€ pour une valise de 15 kg.

9^ème étape : C’est parti

Voila, vous êtes fin prêt pour partir. Vous avez le billet d’avion, le visa, vous êtes au top au niveau santé, vous maîtrisez sur le bout des doigts la culture du pays et savez baratiner un peu dans la langue du pays… Alors, tout ce qu’il vous reste à faire est de profiter au maximum du pays que vous allez visiter 😉

Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et à bientôt pour des nouvelles depuis… le Viet-Nam 😉