Réussir dans la vie: mode d’emploi

Hier (jeudi), en pleine réflexion philosophique sur le sens de la vie et de la recherche du bonheur, allongé sur le banc d’un parc de Beijing – pensant aux gens en train de travailler au moment même – je me suis dit que la vie, c’est comme un jeu vidéo, et que réussir dans la vie n’est pas plus difficile de réussir dans un jeu vidéo. Explications.

Un jeu vidéo, c’est quoi ?

Super Mario

Prenons un jeu vidéo comme Mario. Mario, c’est quoi ? L’histoire d’un plombier ambitieux qui, au contraire des autres plombiers fantasmant sur les portrait de la princesse Peach accrochés dans leur atelier, Mario décide d’aller la délivrer et d’avoir la chance de devenir à la fois un noble et la princesse Peach au lit.

Pour cela il doit parcourir le monde à la recherche de sa tendre et bien aimée.  Mais de nombreux obstacles s’offrent à lui. Mario doit affronter des obstacles de terrain (précipices…), et des ennemis sur le chemin (Koopa Troopa), et à la fin du niveau, il doit affronter un ennemi plus redoutable, le boss (souvent Bowser ou mini-bowser). Heureusement, en récoltant des pièces, un maximum de pièces, Mario peut se regénérer des vies et lorsqu’il meurt, Mario ressuscite à la dernière sauvegarde avant de continuer son aventure.

La vie, c’est pareil. Pour réussir dans la vie, il faut se donner un objectif – de la même manière qu’un navigateur doit suivre un cap pour pouvoir avancer – et accepter les règles du monde dans lequel on vit pour pouvoir progresser dans la vie. Il ne sert à rien de pleurnicher sur les obstacles qui s’opposent à nous (Koopa Troopa pour Mario, chômage, maladie dans la vie réelle) puisque tout ne dépend de nous. En revanche, il ne tient qu’à nous de mettre en place un dynamique préventive pour diminuer les aléas de la vie ou y faire face.

Pour Mario, il s’agit de récolter des pièces (pour gagner des vies) et de manger des champignons hallucinogènes (pour être plus fort). Dans la vraie vie, il s’agit de récolter des pièces (pour avoir une épargne, et car l’argent, c’est le pouvoir).

Quand Mario peut décider de sauter 10 fois dans un précipice avant de trouver le bon moyen de sauter s’il veut (vue qu’il dispose de 99 vies devant lui et peut en regagner en cours de route), on peut, en utilisant son cerveau, réfléchir à un angle d’attaque et réussir du premier coup. Par exemple si Mario était businessman, il lancerait 10 fois une entreprise de plomberie qui raterait, ferait « reset » et finirait à la longue par réussir son projet. Dans la vraie vie, ne pouvant faire cela, on pourra, en faisant une étude de marché et en prenant des risques calculés (plan B, source de revenus multiples) développer une entreprise en limitant sa prise de risques.

Mario Kart

Je ne sais pas si vous connaissez Mario Kart. C’est une course de kart où le but est de finir le premier. Pour cela, outre vos talents de pilotes, vous pouvez « tricher » : envoi d’éclairs sur vos concurrents, passages secrets dans certains niveaux, bonus pour les derniers…

Dans la vraie vie, c’est pareil. Outre vos talents personnels, il vous faut aussi compter sur la ruse et la chance pour réussir. Quand dans Mario Kart, on peut parfois utiliser des passages secrets, dans la vraie vie, on peut aussi trouver ses passages secrets :

–  Pistons pour gagner du temps

–  Passer par la petite porte : exemple des étudiants en kinésithérapie qui étudient en Belgique plutôt qu’en France car la compétition y était moins forte

–  La chance, que l’on peut se créer en étant ouvert aux opportunités et aux autres (importance de votre réseau)

 

Sim City

Je ne sais pas si vous connaissez Sim City. Quand j’étais adolescent, j’adorais jouer à Sim City 3000. L’idée : au départ, vous avez un terrain vierge, et, en tant que maire, vous devez créer une ville idéale, en tentant de choisir les compromis les meilleurs possibles.

Par exemple, vous aurez besoin d’argent pour développer des infrastructures publiques (polices, pompiers, universités), énergétiques (centrales électrique, gestion des déchets) et créer un cadre de vie intéressant (universités, musées parcs…). Mais les habitants n’aiment pas payer des impôts. Allez vous monter les impôts, créer de la dette publique ou diminuer vos dépenses mais également le standing de votre ville ?

Au départ, le jeu est assez difficile, car il y a de nombreux paramètres à prendre en main et de compromis à prendre en compte – trop de police, les gens n’aiment pas, trop peu et la criminalité monte en flèche. Mais rapidement, une fois que vous avez compris les règles du jeu, vous réussissez à créer de belles villes performantes, et après le jeu devient très facile car une fois que vous connaissez les règles et avez une stratégie performante, vous réussissez à tous les coups.

Pour ma part, après plusieurs mois de pratique du jeu, mes villes étaient :

–  Favoriser une bulle immobilière (création de parcs à gogos, de marinas, musées, monuments historiques, métros omniprésents) pour attirer les riches qui sont plus solvables que les pauvres, et pouvoir diminuer le taux d’imposition. Et car je préfère voir des gratte-ciel commerciaux que des zones industrielles pour emploi non-qualifiés (c’est haïssable mais le jeu fait en sorte qu’on ne peut cumuler industries propres et prix de l’immobilier bas)

–  0% de taxes sur le commerce, seule l’industrie et les particuliers paient (taux maximum pour l’industrie)

–  100% d’énergie renouvelable : fusion nucléaire/solaire, recyclage et exportation des déchets ultimes dans d’autres villes, villes sans route (unique moyen de transport : marche ou métro)

–  Aéroport (zone la plus polluante) au coin de ma ville (pour faire supporter 75% de la pollution par les villes voisines). Tout comme la France a installé une centrale nucléaire à Chooz et Cattenom, pour déléguer aux Belges et aux Allemands une partie de la radioactivité en cas d’accident.

–  Lorsqu’une usine polluante se construit, je la détruis jusqu’à ce que l’emplacement se couvre d’un laboratoire de recherche

 

 

Comprendre les règles du jeu

Pour réussir dans la vie, c’est pareil que pour réussir à Super Mario ou Sim City : il faut comprendre les règles du jeu et adopter une stratégie gagnante pour pouvoir réussir.

Les règles : les accepter ou pas ?

La société dispose d’un certain nombre de règles du jeu. A partir de là, il y a 2 moyens d’y faire face :

–  Accepter les règles du jeu, et vivre dans un certain conformiste.

–  Vouloir changer le monde. Il y a deux manières de changer le monde : refuser les règles de la société : A l’époque, c’était les hippies, aujourd’hui, ce sont les marginaux, mais ce n’est pas l’idéal. L’autre solution : accepter les règles le temps de comprendre parfaitement le système puis réécrire les règles du jeu une fois en position de force.

Il y a donc 3 comportements face aux règles sociales : les refuser, les accepter et les décider. La dernière solution me semble la plus efficace. Accepter les règles (on ne peut faire autrement) jusqu’à atteindre un pouvoir tel qu’on peut les changer.

Biographies

C’est l’exemple de Gandhi, qui a étudié à Londres pour devenir avocat, avant de suivre la destinée que l’on connait basée sur la non-violence. Mandela a lui aussi étudié le droit avant d’atteindre la destinée qu’on lui connaît. Sur une thématique plus orientée business, Richard Branson a, en comprenant les règles du jeu des affaires, révolutionné la manière de faire des affaires.

Quand beaucoup de gens se plaignent du fonctionnement économique générateur d’inégalités et de précarité chez les plus modestes d’entre nous sans que l’action dépasse la parole – on peut toujours donner quelques euros ou quelques heures de son temps à son niveau – Bill Gates a tiré profit au maximum du système qu’il a parfaitement compris, et peut désormais se consacrer à son œuvre humanitaire. Son organisation dispose de 33 milliards de dollars actuellement et finance 2,5 milliards de dollars par an d’action humanitaire (soit 26 milliards depuis les débuts). Plus que l’UNICEF ou l’OMS de la part d’un homme seul. Warren BUFFETT, quant à lui a tout compris des règles de l’investissement, les a dépassées, affichant un rendement de 20% par an durant 40 ans (au point qu’on le surnomme « oracle d’omaha ») et donnera 37 milliards pour l’association de Gates.

Synthèse

Bref, si vous voulez réussir dans la vie, il me semble intéressant de comprendre les règles du jeu, de les assimiler, de les comprendre pour élaborer une stratégie et réussir tous vos projets. Cette technique marche dans tout :

–  Le joueur de jeu vidéo une fois le jeu compris gagnera à tous les coups

–  Le timide, une fois qu’il a compris la psychologie féminine et repris confiance en lui, peut désormais séduire beaucoup plus facilement

–  L’homme d’affaire qui pour une raison ou une autre devient ruiné arrivera toujours à s’en sorti. J’ai l’exemple d’un ami aux USA qui a perdus plusieurs centaines de milliers de dollars lors d’un divorce. Il était déçu certes mais pas plus que ça. Content de retrouver sa liberté (l’argent ne fait pas le bonheur) et savait qu’il parviendrait à retrouver son niveau de vie d’antan facilement.

Bref, suivez la stratégie des joueurs de jeu vidéo. Comprenez les règles, entraînez vous pour devenir bon  et réussissez vos projets, pour ensuite réécrire vos propres règles.

11 réponses

  1. martin
    |

    Coucou Julien

    En fait l’idée de l’article m’est vendu en pensant à la séduction. Au lycée, je n’avais pas assimilé les règles alors que lors d’une soirée, je dansais avec à peu près toutes les filles du bar. Alors même que j’étais en short/tshirt alors que les 3/4 des hommes étaient en chemise et pantalon. Comprendre les règles du jeu et les dépasser.

    Pour ton deuxième point, Darwin disait bien: « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements »

  2. Julien Arcin
    |

    J’aime beaucoup comparer la vie à un jeu vidéo, mais pas forcément pour les mêmes raisons. C’est surtout que pour moi il ne faut pas prendre les choses au sérieux. La vie « réelle » n’est pas plus « réelle » qu’une partie de World of Warcraft.

    C’est justement quand on évite de se prendre trop au sérieux, un peu comme dans un jeu, qu’on gagne en légèreté et qu’on peut avancer 🙂

  3. Fabrice
    |

    Hello Martin,

    Quand j’étais hardcore gamer il y a quelques années de cela je trouvais aussi que ma vie ressemblait à un jeu vidéo, mais c’était normal car je passais beaucoup de temps dessus 😉

    Voici ma version World of warcraft de la vie (merci Julien de m’avoir inspiré ce parallèle) :
    Au début on commence lvl 1, sans aucune compétence, sans argent (on ne compte pas les parents), puis petit à petit on acquière de l’expérience (école), on récupère nos premiers talents, arrivé à un certain niveau on se spécialise et on choisit sa classe (job), puis on rejoint des guildes pour vivre de grandes aventures (entreprises), on se construit ou s’achète une petite maison pour amasser tous les trophées durement acquis et en fin de vie on s’installe tranquillement avec ses anciens compagnons d’armes et on refait l’histoire (retraite).

    🙂

  4. martin
    |

    @Julien (1): Je connais tout à fait l’équilibre de Nash, ou la théorie des jeux. Ceci explique notamment pourquoi les Etats changent si peu en faveur du réchauffement climatique, c’est intéressant.

    Pour la séduction, avoue que c’est sympa quand tu danse avec des jolies filles ^^ mais comment as tu rencontré ta communauté séduction?

    @Julien (2): Ne pas se prendre la tête, mais intégrer les règles du jeu. Ne pas accepter les règles du jeu, c’est perdre à coup sûr. Certains appellent cela le pragmatisme…

    @Fabrice: Pour ta comparaison avec WOW, je dis WOW!!! Pas mal de point commun entre les jeux vidéo et la vie. Ou comme dans le vieux jeu de rôle Shining Force (tu connais): tu as des arbitrages entre perte de temps pour taper des petits monstres et te faire de l’expérience ou aller trop vite et t’en prendre plein la tronche. Arbitrage entre agilité et puissance. Bref, apprendre qu’on doit faire des choix et assumer ses choix 🙂

  5. gagner concours
    |

    C’est pour ca que j’utilise souvent cette expression : « ici, le but du jeu, c’est de…. » ! Tout est un jeu en effet, sauf qu’on ne peut pas réssuciter à la dernière sauvegarde, ou faire de CTR-Z (qui aiderai bien parfois !).

  6. martin
    |

    Oui c’est clair. Comme avec les filles: une fois qu’on a rompu, c’est souvent trop tard et il est impossible de revenir un an avant pour faire mieux… Mais on peut apprendre de ses erreurs pour se forger une expérience 🙂

  7. Dorian
    |

    Bonjour,

    Excellente idée de se servir des jeux vidéos pour définir un but à atteindre !
    Il y a toujours un but à atteindre, être le meilleur, utiliser les astuces cachées, se surpasser, découvrir les passages secrets, etc…
    Concepts à réutiliser dans la vraie vie !

    Dorian

  8. martin
    |

    Et oui 🙂

  9. Laurent de Riche Avenir
    |

    J’aime beaucoup ce parallèle avec les jeux vidéo. J’aime aussi penser que c’est les échecs répétitifs qui nous permettent d’apprendre et d’avancer. Pour citer Bill Gates: Pour doubler votre réussite, commencez par doublez vos échecs…

  10. Martin
    |

    Merci à toi Laurent. Il faut en effet voir l’échec comme le pendant de la réussite et l’occasion de rebondir. Un peu comme en amour: la haine et l’amour sont des sentiments similaires, le contraire de l’amour n’est pas la haine mais l’indifférence…

    Idem en dev perso. le contraire de la reussite n’est pas l’échec, mais le fatalisme à mon humble avis…

  11. martin
    |

    Bonjour Bruno

    Il y a des choses qu’on ne peut pas tester arbitrairement. C’est l’exemple de la mère qui interdit à son gamin de traverser sans regarder s’il y a des voitures par exemple. Dans Mario, on pourrait essayer 98 fois de traverser une autoroute les yeux bandés que les conséquences seraient minimes, dans la vraie vie non.

    Mais on peut faire des essais mentalement, puis faire des essais a portée limitée avant de se lancer. A mon niveau, je sais faire du vélo en jonglant avec 3 balles en même temps. Si j’avais essayé cela en étant gamin, je me serais fait mal. Mais en apprenant le vélo, puis le vélo sans les mains, puis le jonglage, on finit par y arriver.

    Un peu comme un équilibriste. En essayant de marcher des milliers de fois sur un fil au niveau du sol, certains arrivent à traverser des canyons dans des conditions extrêmes. Comme Eskil Ronningsbakken: il sait faire du vélo sur un fil à 1000 mètres au dessus du vide, en arrière et la tête en bas:

    http://www.paperblog.fr/1828427/un-equilibriste-a-1000-metres-du-sol-sur-un-velo/
    http://www.odditycentral.com/pics/extreme-balancing-acts.html

    Pour le reste tu as raison. L’échec, tant qu’il ne tue pas, permet d’apprendre et de ressortir plus fort. Réussir, c’est tomber 7 fois, se relever 8 🙂
    A bientôt 🙂