Travailler et voyager : une équation souvent difficile

Devenir nomade digital est un rêve de nombreux blogueurs. Citons notamment Aurélien (en Colombie mais bouge souvent), Jérémy (en Turquie), Aala (au Japon), moi (en Chine), Jean de WMJ (toujours en vadrouille aux 4 coins de la planète) ou encore Fabrice (en Colombie également). Mais comme je l’évoquais dans mon article ma vie en Chine, partie 2, être nomade digital, aussi glamour que soit le titre (ronflant) n’est pas toujours aussi facile qu’il n’en a l’air. Découvrez pourquoi et comment travailler et voyager.

Voyager et travailler : comment ça marche

Vivre à l’étranger ne coûte souvent pas cher (en raison d’un coût de la vie 2 à 5 fois moins cher hors immobilier à Beijing par exemple). Je pourrai donc, à condition de vivre à la Chinoise et de ne pas trop bouger me contenter de glandouiller en appliquant à la lettre le titre du livre « la semaine de 4 heures ». J’exagère un peu mais l’idée est là.

Mais dès lors que l’on bouge un temps soit peu, l’addition monte vite. Mon aller/retour à Hong-Kong m’a ainsi coûté environ 600 euros (au mois de mars). Et début mai, je compte visiter Xi’an et son armée en terre cuite. Rien que l’aller/retour en train (depuis Beijing, soit 1 200 kilomètres) me coûtera pas moins de 200 euros (certes, j’invite ma copine), auxquels il faudra rajouter l’hôtel (25 euros par nuit), la nourriture, les visites.

Bref, plus le nomade digital voyage, moins il a de temps, et plus il a besoin d’argent…

Or, l’argent ne tombe pas de manière « automatique » quand on est web-entrepreneur. Fini la notion de salaire fixe en fin de mois. Mes revenus évoluent en dent de scie, m’obligeant à mettre de côté les bons moins et a augmenter mes revenus web sans cesse, de manière à pouvoir rembourser mon emprunt étudiant et avoir de quoi manger même les mauvais mois. Inutile de dire que si parfois, j’ai le privilège de faire une promenade ou du shopping à 3h de l’après-midi en semaine (quand il n’y a personne dans les rues ^^), l’inverse est également vrai. Je travaille régulièrement les week-ends ou les nuits, parfois jusque tard dans la nuit – 4 heures du matin.

Bref, le nomade digital mélange allègrement vie professionnelle et vie privée.

Surtout qu’au quotidien, je travaille depuis ma chambre. Cela a des avantages – je peux me lever à 9h30, marcher 1 mètre et démarrer mon PC professionnel à 9h31 le matin. Mais cela a aussi des inconvénients. Voici les avantages et inconvénients des différents lieux où je travaille.

–  Ma chambre

Large bureau, siège bien ajusté, c’est mon lieu de travail préféré. Seul problème : pas toujours facile de travailler. Le bruit du ventilateur du PC de ma copine, la tentation de glander, une connexion Internet aléatoire. Pas l’idéal.

–  Mc Donald’s

Mon lieu de travail favori hors domicile en France (en même temps, il y a que Mc Do en France ou presque). Inconvénient : c’est bruyant, Internet n’est pas toujours bon et les gens peuvent presque se battre pour avoir accès à une prise électrique. Pas top.

–  Starbuck’s

Mon endroit de prédilection lorsque ma connexion Internet est trop nulle chez moi ou que j’ai une heure à tuer. Une ambiance classe et sympa. D’ailleurs, en général, une grosse moitié des clients qui vont à Starbuck’s y vont soit pour apprendre une langue étrangère, soit pour travailler sur leur ordinateur.

Seul problème : la musique « jazz » devient vite pénible, c’est cher – environ 3 à 5 euros le café et le Wifi peut s’avérer parfois catastrophique – 3 emails envoyés en une heure la dernière fois.

Travailler dans des bureaux pour entrepreneurs

Bref, travailler à la maison n’est pas toujours facile (tentation, bande passante utilisée par les colocataires) et les cafés sont parfois pire qu’à la maison. C’est pour cela que, bien que le concept de bureau soit décrié par beaucoup, de nombreux web-entrepreneurs mais aussi télétravailleurs apprécient de travailler dans des bureaux (quitte à devoir se déplacer) en location au mois. Comme à Lexington où j’étudiais mon MBA et où des entrepreneurs préféraient louer un bureau dès 200 dollars par mois chez Awesome.Inc plutôt que de travailler seul depuis chez eux.

Cela leur permet de :

–  S’imposer un rythme : ils doivent se lever à une heure précise pour aller au travail, donc pas de procrastination possible

–  Rencontrer des collègues entrepreneur, donc réseauter, ce qui est toujours bon en affaires

–  Ne pas être dérangé : sortir le chien, faire des courses pour la copine ou autre.

Travailler dans des centres d’affaires

Déclinaison des bureaux pour entrepreneurs, il existe également des centres d’affaires aux 4 coins du monde.  En gros, vous pouvez louer des bureaux pour une durée déterminée. C’est la version des bureaux pour entrepreneurs en mode haut de gamme.

Certes, louer des bureaux à la journée représente un coût certain. Mais cela représente des opportunités énormes :

–  Vous pouvez travailler dans des bonnes conditions au lieu de galérer à rechercher un WiFi

–  Comme vous payez pour la location d’un bureau, vous aurez tendance à bosser plus rapidement que depuis chez vous pour « rentabiliser » votre investissement. Malin 🙂

–  Vous organisez une  formation auprès de 30 clients ? Il vous suffit de louer une grande salle pour une journée. Plus malin que d’avoir une salle de réunion vide 90% du temps dans ses locaux

–  Vous avez une start-up dynamique ? Inutile de déménager tous les 4 matins ou d’investir un énorme capital pour acheter des bureaux.  Les centres d’affaires permettent de louer des surfaces plus ou moins grandes selon vos besoins.

Conclusion

Travailler et voyager en même temps n’est pas toujours évident. Si mon statut de nomade digital m’offre une certaine qualité de vie – comme le lever en moyenne à 9h30 le matin – il n’est pas toujours facile de travailler en dehors d’un bureau. Pour le moment, je travaille généralement depuis ma chambre ou depuis les Starbuck’s (avec des boules Quiès ou de la musique à fond pour ne pas être dérangé par le bruit extérieur). Pensez également aux bureaux en location à la journée ou au mois. Un bon moyen de s’imposer un rythme de travail, de travailler efficacement et de réseauter.

13 réponses

  1. Kalagan
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    Merci Candix de casser le mythe du nomade digital qui travaillerais 4 heures par semaine et qui passerais le reste de son temps dans son hamac à siroter un jus de fruits, bronzant sous le soleil chaud d’une plage pardisiaque !

    La réalité est tout autre.

    Un nomade digital n’est pas un voyageur comme les autres. Il m’arrive rarement de barouder pendant plus d’une semaine ou 2. La plupart de mes journées commencent assez tôt et seules quelques-unes de mes après-midi sont libres. Je me suis récemment fixer la règle de ne plus travailler le soir : on n’est pas des bêtes !

    J’ai pourtant le choix de travailler depuis n’importe où dans le monde et de disposer d’une réelle liberté géographique, et ça, c’est le pied !

    Concernant la quantité de travail à fournir, je pense qu’en continant sur cette voie, certains revenus automatisés commenceront à être de plus en plus réguliers et de plus en plus élevé. Après, c’est une question philosophique : est-ce que je veux gagner toujours plus d’argent ?

    Personellement, une fois un revenu correct atteint, disons 2000 euros NET par mois, pourquoi devrais-je encore travailler autant alors que mon rythme de vie me permet de dépenser beaucoup moins ?

    Tel est le dilemne du voyageur-travailleur.

  2. Martin
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    Bonjour Kalagan

    Je m’appelle Martin, pas Candix 😉

    Trève de plaisanterie, merci pour ton commentaire. C’est clair que siroter des mojitos sur la plage, c’est un mythe. Et en même temps, je m’ennuierai. J’aime bien avoir l’impression de conquérir le monde et de bosser. Parler business, rencontrer des gens, je kiffe ca. Alors oui nomade digital, c’est pas le bagne mais si on ne fout rien, le boulot s’accumule très très vite.

    Quant au voyage, en fait je comprends désormais Fabrice, d’Instinct-Voyageur. le pur nomadisme est difficile, le nomadisme, c’est juste changer de camp de base et voyager de temps en temps en étoile autour du camp de base. Le Parisien a son camp de base à Paris et fait quelque week-end en France. Moi c’est la même chose, mais en Chine.

    De ton côté, tu es ou maintenant? Pour le reste, je n’ai pas de règles: aujourd’hui, j’ai rien foutu en journée donc je bosse le soir. Et réciproquement.

    Pour ta question « est-ce que je veux gagner toujours plus d’argent ? », cela reste une question sympa, une question de riche car le pauvre lui ne se la pose pas. Après si l’argent ne fait pas le bonheur, en avoir te permet au début de vivre mieux, puis après de pouvoir aller au délà de toi-même et d’aller vers les autres: créer une entreprise, investir dans l’humanitaire, épargner pour des jours moins faste… Je ne pense pas que le plus d’argent soit un problème, mais l’utilisation qu’on en fait.

    Après, chacun se fait sa réponse sur la question… A bientôt 🙂

  3. fabrice
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    Le nomadisme existe et il est possible, je l’ai fait avant sur plusieurs mois, mais il ne faut pas être un digitale nomade, puisque tu dois bosser.

    Etre blogueur voyage comme moi, c’est encore plus contraignant et difficile car tu dois trouver l’équilibre entre temps de travail et temps de voyage vécu, sinon, tu as rien à raconter, pas de matière, d’expérience, or c’est la plus value d’un blogueur voyage.

    Sinon, je rejoins tout à fait Kalagan, je me pose les mêmes questions. Celle-ci sont importantes, les webmarketeurs mettent souvent la philo de côté. Il faut le dire, la plupart des indépendants de ce secteur, ce qu’ils veulent, c’est faire toujours plus d’argent, quand ce n’est pas devenir riche.

    Pour ma part, ce n’est pas mon but, je fait cela pour l’indépendance géographique et par passion pour le voyage et le partage. A un moment, en effet, si tu as une vie que tu aimes, que tu dépenses moins, à quoi cela sert de toujours courir après le revenu si c’est pour perdre du plaisir et de l’expérience. C’est le piège de l’argent.

    Aurélien et Jean pour moi sont plus dans cette optique. Il est vrai que ce ne sont pas des blogueurs voyageurs et la vraie vadrouille doit être rare, il faut bien le dire.

    Comme le dit Kalagan, c’est là toute la question. Une question classique, et qui pour moi en tout cas a encore plus de sens….

  4. Martin
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    Quand on parle du loup… Heureux que tu apportes ta pierre à l’édifice, Fabrice 🙂

    Pour le reste, c’est vrai que l’équilibre est toujours ténu. je dirais que c’est comme faire du vélo. l’équilibre n’existe pas (on ne peut rester à l’équilibre immobile). Il faut toujours avancer et faire attention à ne pas tomber (dans un excès ou un autre). Trop voyager = plus de dépenses et pas de temps de bloguer = moins de valeur ajoutée pour les lecteurs = moins de revenus = plus possible de voyager. Mais ne pas voyager n’est pas possible pour un blogueur de voyage. Bref, un équilibre à trouver. D’où sans doute mes nombreux petit week-end de prévus en mai: Xi’An (je pars lundi prochain) pour visiter l’armée en terre cuite, et sans doute Pingyao et Shanghai par la suite.

    Après, je suis d’accord sur toi avec la notion de philosophie ou d’éthique (devenir riche à tout prix ou pas), mais pour moi, la quantité d’argent n’est en soit pas un problème en soit. L’argent permet pour moi:
    – Répondre a ses besoins de base (nourriture, appartement…)
    – Avoir un lifestyle correspondant à ses attentes (voyages, sorties entre amis…)

    Certains se contenteront du lifestyle. D’autres au contraire voudront gagner plus, cela peut être pour:
    – Sécuriser l’avenir (épargner…)
    – Investir dans des associations
    – Monter une boîte
    – Spéculer

    Bref, l’argent en soit n’est pas un problème. L’argent ne fait selon moi que ressortir les traits de caractère de chacun, en bien ou en mal.

    Après tu as raison d’évoquer le risque de vouloir gagner toujours plus, au lieu de se satisfaire de ce qu’on a. Dans un sens, mieux vaut avoir des goûts simples que de vouloir toujours plus. Ainsi, malgré mes revenus en hausse, mes besoins restent fondamentalement les même – fast-food, voir des amis, voyager un peu… – même s’il est vrai qu’un peu plus d’argent permet de se faire quelques petits extras en plus – ne plus compter quand on va au bar entre amis par exemple.

    Après, je sais que j’adore travailler et lancer des nouvelles idées et nouveau projet. Non pour gagner plus, mais parce que ca m’éclate. Et si je gagne plus tant mieux. Cela ne fera qu’élargir mon champ d’actions possibles 🙂

    • fabrice
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      Je suis d’accord, l’argent n’est pas un problème. Je disais juste, que parfois, il peut le devenir:-)

      • martin
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        Tu as raison 🙂

  5. Julien
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    Déjà que quand je passe quelques jours chez mes parents j’ai énormément de mal à me mettre à bosser j’imagine la cata en voyage !

    Il y’a trop de tentation, de distraction pour moi. D’ailleurs c’est pour ça que le télétravail ne m’intéresse pas. Je sais que je ne serai pas aussi investi que dans un lieu dédié.

    Les connexions wifi offertes aux clients je crois que c’est une blague. Je n’en ai jamais vu de qualité. Est-ce que quelqu’un à déjà eu un bon débit à l’extérieur et à l’étranger ?

  6. DavidB_iRiche.com
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    Et ho, vous allez pas pleurer non plus, c’est pas la mine ! 😉

  7. Martin
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    @Julien: Il faut juste s’imposer quelles règles et être un peu strict. Pour le Wifi, ca me fait toujours pester en effet, pourquoi en général le Wifi est toujours aussi naze? l’excuse est toujours « oui mais vous avez vu le monde qu’il y a ». n’ont qu’à acheter plus de bande passante, ils rentabiliseront largement en clients supplémentaires 🙂

    @David: +1, je ne me plaignais pas mais montrais qu’il est parfois difficile de trouver des bonnes conditions de travail en dehors d’un bureau classique 🙂

  8. gagner concours
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    Super retour sur cette nouvelle façon de travailler depuis chez soit !
    Je pense qu’il est intéressant de regarder du côté de la location de petit bureau pour bon nombre d’entrepreneur. Je ne me suis pas renseigné sur les offres, les prix et s’il y a une réelle demande, mais j’imagine qu’à Paris par exemple ca doit vraiment se faire.

    Tu parles d’une location de bureau à 200 $ par mois aux US, je trouve ca vraiment intéressant. Comme tu le dis ca permet de donner un rythme et surtout
    de rencontre d’autres entrepreneur pour ne plus être tout seul dans son coin avec seulement ses idées.

  9. Martin
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    Bonjour Gagner Concours

    Aux USA, c’était à Lexington, une petite ville du Kentucky bon marché, et le prix avait été fixé délibérément très bas pour les jeunes entrepreneurs. Finalement c’est pas mal car ca force les gens à se lever et aller au bureau. Comme il le ferait s’ils travaillaient pour quelqu’un d’autre, sauf qu’ils le font pour eux mêmes 🙂

  10. Simon@le routard
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    Article très intéressant, merci :). Pour ma part c’est clairement le Starbucks le plus sympa pour travailler 🙂

  11. martin
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    Merci à toi pour ton message Simon. Starbuck’s est sympa, mais cela coûte vite cher, tu ne trouves pas? Sans compter qu’il y a assez peu de tables pour travailler sans ce casser le dos…