Internet est une pyramide

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Sur Internet, on dénombrerait près de 200 millions de sites Internet. Si les stars du web reviennent de façon récurrente sur le devant de la scène : Mark Zuckerberg a eu droit à son film, Larry Page ou Serguei Brin sont devenus des stars du web, inutile de dire que dans le web comme dans tout secteur économique, Internet est extrêmement pyramidal. A l’instar du basket ou du cinéma, pour 1 personne qui réussit et qui vend du rêve, 1 000 voir 1 000 000 restent à la base…

Vous connaissez tous la loi de Pareto (20/80). Internet, c’est bien pire. Un jour, j’avais lu que 1% des sites web génèrent 99% des revenus. Je suis presque surpris que les 99% les moins performants génèrent 1% des revenus, j’aurai plutôt pensé à un pareto de type 0,1%/99,9%.

Rien que Google a généré en 2010 28 milliards de dollars Il faut que chacun des 200 millions de sites web génèrent chacun 140 dollars par an (8 euros par mois) pour générer une telle performance. Candix.fr a généré 5 euros de revenus le mois dernier malgré 100 visiteurs par jour. Cela veut dire qu’il faut 200 millions de blogs mieux que Candix.fr tel qu’il était présenté en 2011 (plus d’audience, une meilleure monétisation…) pour atteindre… 1 Google.

Difficile donc de quitter les méandres des bas fonds de l’Internet pour devenir une super-star… ou à défaut tirer son épingle du jeu.

Ma petite classification du web :

7 niveaux de sites, c’est trop compliqué, résumons de façon plus simple

Vous l’aurez compris, Internet est une pyramide. Pour 1 milliardaire, il y a disons 1000 stars du web (leaders dans leur pays d’origine, leaders en devenir comme Twitter…). Pour 1 star du web, il y a 1000 personnes qui tirent leur épingle du jeu. Et tout le restent ne gagnent que des clopinettes.

Vous vous en doutez, dans une entreprise ou 1 boss a une équipe de 10 personnes, la concurrence pour monter dans la hiérarchie est rude. Sur le web, 1 « boss » a 1 000/10 000 « subordonnés »… Pensez-vous que la concurrence soit plus rude ou moins rude ???

Réussir sur Internet est possible, mais ce n’est pas facile

Réussir sur le web nécessite une très bonne stratégie (exemple de Facebook : jouer sur l’orgueil en promouvant un produit « Made in Harvard » (Facebook) comme étant un produit réservé à l’élite, en tout cas au début), mais aussi du travail, des partenariats stratégiques… et une bonne part de chance…

Cycle de vie du web

Mais pire : cela ne va que s’empirer à l’avenir. Pourquoi ? Ouvrons le manuel économique du petit étudiant en marketing  chapitre cycles de vie d’un produit. Qu’y lis-t-on ?

Un produit comme tout dans le monde d’ailleurs connait 4 phases. Internet n’échappera pas à la règle : émergence, essor, maturité (en gros quand 80% de la planète sera connectée et qu’elle passera 20-25% de ses achats en ligne) et déclin (fin de l’électricité bon marché/pénurie de matière première pour faire des PC/nouvelle technologie mieux que le web/lassitude des consommateurs…). Internet déclinera ? L’idée vous semble saugrenue ? Qui aurait pensé que le téléphone fixe ou la TV déclineraient il y a ne serait-ce que 20 ans ? Que les commerces traditionnels déclinent face aux poids lourds (GMS, centres commerciaux…) et face à l’e-commerce ? Internet déclinera comme tout le reste…

1) Introduction d’Internet (1992-2000)

Introduction d’Internet. Internet est relâché au grand public. Après quelques années de croissance lente, l’effervescence commence à la fin des années 1990 ce qui se termine par une belle bulle boursière qui éclate, ce qui se traduit par la mort de 99% des start-up qui pensaient que la nouvelle économie dispensaient d’avoir un business model valable en oubliant que les fondamentaux ne changent jamais (que ce soit en économie, en stratégie militaire (voir Sun Tsu, l’Art de la Guerre)…) et les fondamentaux restent les mêmes d’un millénaire à l’autre…

2) Croissance d’Internet (2000-2020 ?)

C’est la période de développement du web. Au contraire de l’introduction  de l’Internet qui concernait, hors USA très peu de monde (un peu plus de 5% de l’humanité (dont moi) était connecté à la toile en 2000 seulement, contre 30% aux USA…), la croissance d’Internet après l’an 2000 repose sur de meilleurs fondamentaux : –

–  Développement du e-commerce (croissance à 2 chiffres tous les ans)  lié à l’essor du nombre d’Internautes, la baisse des prix (ordinateur, Internet), les meilleurs connexions Internet, la sécurisation des e-transactions, et le développement de l’offre.

L’e-commerce représente 40 milliards de dollars en France, 400 milliards aux USA. Si on considère l’e-commerce directement corrélé à l’économie, on atteint environ 1 000 milliards de dollars de CA dans le monde en e-commerce.

Source: Google

Dès lors, une telle manne permet la naissance de gigantesques mastodontes du web : Amazon (20 milliards). Mais aussi la naissance de géants financés par les budgets marketing du e-commerce ou des médias classiques : Google bien sûr (28 milliards) Mais aussi des leaders à moindre échelle : Voyage SNCF (2 milliards quand même), Meetic… et toute une tripotée d’autres sites à bien moindre échelle (comme candix.fr).

A côté des mastodontes, de nombreuses « petits » sites parviennent à émerger, grâce au développement du nombre d’Internautes (donc du marché), des outils pro : hébergement professionnel, WordPress…

Mais ne nous leurrons pas : la fête sera bientôt finie. Regardons le nombre d’Internautes aux USA, leader du monde de l’Internet

Source: Google

Le potentiel d’Internet est encore très important

L’évolution du nombre d’Internautes a évolué aux USA comme le reste du monde, mais avec quelques années d’avance. Croissance lente, puis explosive dès 1994, et elle s’est ralentie à partir de 2002, ce qui montre qu’on est bien entré dans la phase de croissance et presque en phase de maturité, ou les taux de croissance seront très faible. Le taux d’utilisateurs d’Internet risque progressivement de se tasser autour de 80-85% de la population.

Internet a encore de la marge de manœuvre : ainsi de nombreux Internautes n’achètent pas encore sur Internet (en France, seuls 50% des Français achètent sur Internet), et le potentiel du e-commerce est loin d’être exploité à fond : en France, il représente moins de 10% du commerce de détail.

L’e-commerce et tout les business sur Internet peuvent, selon moi, encore être multipliés par 3 ou 4 dans les pays développés. Si l’on compte le fait que seuls 25% des gens dans le monde sont internautes, disons que le business sur Internet peut encore être multiplié en l’état par 5 à 10 avant d’atteindre ses limites.

Internet n’en est qu’à ses balbutiements

Internet n’en est encore qu’à ses débuts, puisque potentiellement, le revenu des entreprises web ont un potentiel de croissance de 5 à 10. Mais la croissance se réduit d’années en années – les leaders du web comme Google ne croissent plus que de 20% par an contre 100% voir plus il y a 10 ans – et tombera inéluctablement au rythme de l’économie,  soit 2-3% par an lorsqu’Internet arrivera à maturité (je pense autour de 2020).

Une concurrence qui va devenir de plus en plus rude

Par conséquent, la concurrence sera plus rude : s’il y a 10€ sur la table (5€ pour Monsieur A, 5€ pour Monsieur B) et qu’il y a 20€ l’année d’après, Monsieur C peut rentrer dans le marché (4€), sans nuire aux affaires de Monsieur A et Monsieur B (8€ chacun respectivement). Si le marché l’année d’après n’est pas de 20€ mais de 11€, si monsieur C veut gagner 4€, cela ne laisse que 7€ à partager pour nos deux larrons soit 30% de perdus pour eux. Ils ne vont pas se laisser faire, et une guerre commerciale aura lieu. Exactement comme les grandes surfaces : après l’euphorie des années 1960-1970, les GMS (grandes et moyennes surface) sont dans un marché sans grande croissance possible, et se tirent tant dans les pattes que le taux de profits est souvent bien misérable (1 à 2% du CA) et empêche toute nouvel acteur de s’implanter.

Deux conclusions :

–  La guerre commerciale coûte cher : prix cassés, hausse des standards des sites pour apporter plus de valeurs aux clients…

–  Cette guerre charriera des morts derrière elle.

Le web s’accélère…

Au fur et à mesure que les années passeront, la concurrence sur le web sera plus rude. Prix en baisse, marges en baisse… Par ailleurs, pour se différencier, les sites (informations, e-commerce… peu importe) iront toujours plus loin pour satisfaire le client. Le web change de plus en plus vite. Le web statique a existé depuis 1990 à 2005 soit 15 ans. Puis le web 2.0 (communautaire) est apparu, puis les réseaux sociaux, la géo-localisation, le web mobile… Tout s’accélère. Bientôt, le web 3D apparaitra peut-être, des services aux clients plus poussés existeront (m-commerce…), voir même un développement omniprésent de l’Internet a l’ensemble de notre vie : réalité virtuelle, objets domotiques connectés sur Internet (votre frigo qui fait les courses dans un supermarché en ligne par exemple).

On se plante souvent quand on prévoit le futur, mais si ce n’est pas ça, ce sera sûrement autre chose. Le web tel qu’on le connaît n’existera plus dans 5 ans. Bien sûr, il y aura toujours des sites perso ou des blogs. Mais ce sera de plus en plus de creuser son trou sur le web. Car Internet devenant de plus en plus sophistiqué, il faudra investir de plus en plus pour que son site reste compétitif face aux autres sites.

Du coup, il y aura de nombreux morts. Regardez : en 1914, il y avait 155 constructeurs automobiles en France. Maintenant il y en a 3. Idem pour les supermarchés. Pour Internet, ce sera de même : ce n’est pas le petit artisan qui pourra avoir un site compatible iPhone, Google Phone (et toutes les technologies à venir dont on n’a pas idée), m et e-commerce, interconnecté en réalité virtuelle avec tel ou tel service ou réseau social… La possibilité de payer avec son emprunte digitale sur son iphone par exemple ne sera sans doute pas accessible au petit e-commerce… Ou quand ce le sera, une nouvelle technologie apparaitra, encore plus sophistiquée et plus chère…

Moins de gâteau, plus de gourmands. Il n’y aura pas de gâteau pour tout le monde. On le voit déjà maintenant, où le nombre de e-commerces augmente plus vite que le e-commerce, tuant les marges et poussant 70% des e-commerces à la faillite. Ce ne sera que pire à l’avenir.  Il y aura 1 seul leader dans les grandes niches qui captera 80-90% de parts de marché dans leur domaine respectif (y compris le e-commerce), quelques malins qui feront leur trou en jouant sur la longue traine… et les autres… exit.

Comme dans l’économie en général : pâte à tartiner ? Nutella. Soda ? Coca-Cola. 5-6 majors pétrolières qui dominent l’industrie, 5-6 supermarchés qui dominent la distribution… et des milliers de sous-traitants pressés comme des citrons et aux marges liliputiennes…

Comment faire pour être du bon côté du miroir ?

Un tableau bien noir me direz-vous ? Non au contraire, Internet est plein d’opportunités à ceux qui se lancent maintenant. Opportunités d’affaire bien sûr. Mais aussi le challenge de l’inconnu. Personne ne sait ce que sera Internet dans 10 ans mais ce qui est sûr, c’est qu’il y aura bien plus de changements ces 10 prochaines années que les changements qu’il y a eu ces 20 dernières années. Si vous avez envie de contribuer au progrès, si les challenge vous attirent, lancez-vous avant que le train ne soit hors d’atteinte. En effet, ce qui est sûr, c’est que si vous attendez de savoir comment ce sera, quelqu’un d’autre aura déjà occupé la place et ce sera trop tard.  Et on peut encore se lancer maintenant avec très peu de capital de départ et une super bonne idée, mais qui sait si ce sera encore possible dans 10 ans ? Dans 5 ans ? Dans 2 ans ? Qui sait si dans 10 ans ou dans 1 an, quelqu’un n’aura pas eu la même super idée géniale de la mort qui tue et qui aura tué votre projet avant même que vous ne le lanciez ?

Internet c’est comme tout : il y a très très peu de gens en haut de la pyramide, un peu plus au milieu, et énormément beaucoup en bas. Mais si vous travaillez, acceptez constamment de vous remettre en cause pour rester à la page, et avez une bonne stratégie, vous pourrez réussir. D’où ma volonté actuellement de développer rapidement mes sites pour atteindre une masse critique tant qu’il en est encore temps, pour avoir assez de ressources pour maintenir mes sites à jour (salariés, logiciels) et occuper le terrain tant qu’il en est encore temps. Mais ne vous leurrez pas une seule seconde : comme dans la ruée vers l’Or au 19ème siècle, très peu de chercheurs d’or devenaient riche, les riches c’étaient les vendeurs de pelles et de pioches qui gagnaient quels que soit l’or trouvé. En l’occurrence pour le web, les très riches, ce son les tuyaux (Google, Facebook…) et les moyennement riches, ce sont les vendeurs de pelle (vendeurs de formation, d’ebook)…

Qu’avez-vous pensé de cet article ?

15 réponses

  1. Julien
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    Vraiment un excellent constat !
    Merci de m’avoir fait découvrir ce blog et merci pour la citation.

    Longue vie à ton blog 🙂

  2. C’est un système totalement pyramidale ou effectivement les gagnants sont ceux qui fournissent l’infrastructure (régies publicitaires, réseaux sociaux, …). J’avais également sorti cet analogie avec les pelles et les pioches lors de la ruée vers l’or. Mais il me semble que tu es un chercheur d’or même si tu creuses avec ardeur !

    Il y a plein de services sur internet et on se demande quel est le bon business model pour réussir. Pour ma part je ne crois pas du tout au blog en tant que source de revenu (à part pour certains qui vendent de l’affiliation ou de la formation un peu limite …).

    Aujourd’hui il vaut mieux monter un 1tpe ou un clickbank plutôt que de vendre leurs produits que tout le monde vend …

  3. martin
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    @ Julien: Ravi que ton site te plaise et merci à toi pour ton excellent blog – je suis juste un peu déçu qu’il n’y aie pas de nouveaux articles car je trouve tes articles géniaux, un peu décapants mais tellement vrais – j’ai bien aimé ton exemple: le meilleur taux de conversion, c’est souvent avant l’angle d’attaque n°12 et le design n°36 ou quelque chose de ce gerne, pour montrer l’intérêt de faire des essais pour optimiser son site e-commerce.

    @ Gilles: Je suis un chercheur d’or qui s’en sort plutôt bien. Mais je compte bientôt aussi développer mon activité « vendeurs de pelles et de pioches » en proposant mon livre électronique en affiliation 🙂

    Pourquoi tu ne crois pas au blog en source de revenu? Je parviens déjà à vivre juste avec la publicité sur mes sites et blogs, sans affiliation ni ebooks. J’ai fait +80% en 6 mois et compte renouveler la performance 🙂

    Pour ton dernir point, je suis tout à fait d’accord avec toi 🙂

    Bonne soirée

  4. kategriss
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    Joli analyse en effet même si basé sur pas mal de suppositions vu que, comme tu le précises, on ne sait pas encore de quoi demain sera fait 😉

    Par contre en regardant les chiffres, le Monde entier n’est connecté qu’à à peine 20% ce qui laisse une ÉNORME marge de manœuvre pour proposer des services à cette future nouvelles population d’internet.
    2020 me semble bien proche (9 ans seulement) et je ne pense pas qu’Internet arrivera à « maturité » d’ici là, je pense qu’on en a encore pour au moins une vingtaine, voir une trentaine d’années.

    Mais bon, les chiffres ce n’est que pour chipoter, ça ne change rien au fait qu’il faut se lancer tout de suite, dès que la moindre bribe d’idée surgit. Il vaut mieux un site en bêta, en test, à son début, qui a pris le marché, plutôt que d’attendre que tout soit parfait et finalement se rendre compte que… c’est trop tard 😉

  5. martin
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    On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais si on regarde n’importe quel secteur économique, les acteurs sont de moins en moins nombreux lorsque le secteur devient matur. Il n’y a aucune raison qu’Internet n’échappe à cette règle non? Il y avait plus de 100 constructeurs automobile en France à l’époque ou disons 5% des français étaient équipés. Maintenant que disons 70% des français ont une voiture, il ne reste que 3 constructeurs.

    Par maturité, je n’entendais pas la fin de la croissance mais la fin des années folles, avec une croissance de disons 2 à 5% par an. Même s’il n’y a que 20% de gens connectés dans le monde, les 80% restant sont majoritairement pauvre. Donc même s’ils se connectent, il y aura surement moins d’argent à se faire avec eux qu’avec les Internautes actuels – en tout cas ca prendra du temp. Mais tu as raison qu’il y a aussi d’autres leviers de croissance. Je pense qu’à terme, Internet ne sera plus un réseau informatique mais un réseau des réseaux, connctant tout ce qui est immatériel: santé (exemple: pacemaker relié à la toile pour suivre ses performances médicales comme sur Google Analytics), domotique, robotique, électricité… je ne sais pas ce que tu en pense?

    Comme tu le dis, j’ai de fortes chances de me planter dans les prévisions, mais l’idée est la: se lancer et ne pas éternellement procrastiner. Il n’y a qu’a voir la tête de Yahoo et d’Ebay pour voir qu’avant de devenir ce qu’ils sont devenus, ils se sont lancés avec des bouts de ficelle au début et se sont améliorés petit à petit plutot que d’attendre le produit parfait lancé trop tard. Ta stratégie a été adoptée par Fabrice de Show me The money. Il a lancé le blog pour voir, cela n’a pas fonctionné aussi bien que prévu, il a analysé comment améliorer cela et va améliorer son blog… 🙂

    Je pense qu’il faut pas se concentrer sur le produit parfait, mais plutot améliorer continuellement ses produits (kaizen)…

  6. Vacances scolaires
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    Je doute que Twitter soit à classer dans « stars en devenir ». Par contre Groupon a bien sa place dans la première illustration à mon avis.

  7. martin
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    @ Vacances scolaire: je crois en l’opposé. Pour la raison toute simple: le business model de groupon est facilement copiable. Il suffit pour toute grosse boîte au trésor de guerre important d’attendre gentiment que Groupon se casse les dents pour voir quoi faire et ne pas faire, investir à fond dans du marketing et se contenter de 20% de marge au lieu de 50% pour devenir super populaire.

    Avec Google, Microsoft et Apple, qui a eux 3 possèdent plus de 100 milliards de dollars qui dorment, la menace n’a rien de théorique.

    A l’opposé, c’est bien plus difficile de copier le business model de Twitter, car avec l’effet réseau, même si quelqu’un fait quelque chose de mieux que Facebook ou Twitter, personne ne voudra se lancer dans un truc ou il est le seul… L’effet réseau est très dur à contrer, comme le montre Google qui s’est ramassé avec Google Buzz ou Knol…

    Certes il y a un petit effet réseau sur Groupon (les annoncenceurs viennent car le service est connu et pourront promouvoir leurs produits, et les internautes viennent car le service est connu par les annonceurs et ils auront de beaux deals à la clé) mais cela demeure assez léger je trouve non?

    @ Gabriel: Pour le matériel innovant, oui et non je pense; Apple gagne des milliards, mais Sony et HP sont à la traîne. Concurrence oblige, on ne dégage pas de belles marges à vendre des produits innovants, sauf s’ils sont brevetés ou bénéficient d’une image marque non copiable (cf Apple).

    Pour les informations, tout à fait d’accord avec toi, surtout que l’effet réseau se renforce de jour en jour. Quand on voit tous les services de Google et les nouveaux (par exemple calculer les itinéraires en fonction des embouteillages en direct aux USA; voiture sans conducteur, art, livres…) j’ai l’impression que la stratégie, c’est! on a une énorme cash machine (Adwords + Adsense) on investit sans trop se préoccuper de la rentabilité immédiate pour occuper le terrain, et sur le tas, les succès rentabiliseront les nombreux échecs. Je ne sais pas ce que tu en pense?

    Pour le reste tu parle d’inférieur, que veux tu dire par la? La blogosphere, ce genre de sites?

    Quand aux innovations, qui existent deja – écran souple, imprimante 3D, tout cela existe deja mais n’est pas encore répandu, je pense que ce sera très intéressant de voir les nouveautés petit à petit. Rendez vous dans 10 ans Gabriel?

  8. Piotr
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    « Ou quand ce le sera, une nouvelle technologie apparaitra, encore plus sophistiquée et plus chère…  »

    Au départ oui, mais la technologie est faite pour se rependre et plus elle se repend, plus son cout initial tend a diminuer pour devenir accessible au plus grand nombre. De plus, bien que des aspects puissent rester complexes et se complexifier encore, pour qu’une technologie marche, soit rentable et donc soit utilisée par le plus grand nombre, l’interface la liant avec l’utilisateur sera simplifiée, il ne faut pas oublier cet aspect.

    On s’en fout de connaitre les algos de google, on veut que cela marche ! Une technologie innovante mais trop complexe pour être utilisée ne percera pas… avant qu’un malin la rende accessible 😉

    De plus, que les supports pour le web augmentent, cela ne le fera pas disparaitre pour autant, écrire, téléphoner, filmer, existent toujours, ces concepts ont juste évolué avec de nouveaux supports.

    La révolution de demain, je pense que c’est ce qui abolira encore plus la notion de distance…

  9. martin
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    @ Gabriel: OK par en bas, tu veux dire comme 90% des business qui surnagent tout juste pour survivre? J’espere faire partie des 10% 🙂

    Pour Google, tout à fait. Tout comme Microsoft, qui rachète à prix d’or toute start up a potentiel (pour tuer la concurrence potentielle dans l’oeuf et garder les meilleurs idées pour eux), Google, en rachetant, tue la concurrence, profite des meilleurs idées des autres et si 1 bonne idée à un retour sur investissement de 10 000%, elle en compense 50 autres foireuses. Avec une cash machine hyper rentable, ils ont tout intérêt à pousser toujours plus loin leur technologie. Internet, c’est comme une course automobile: tu as beau avoir un ferrari, si tu t’arrete, tu finiras par te faire doubler tôt ou tard par le deudeuche… Il faut toujours aller de l’avant.

    J’interprète les rachats de YouTube et les propositions pour Twitter dans ce sens. Si j’avais 30 milliards, dépenser 4 ou 5 pour un truc qui rapporte rien actuellement, mais qui a un poids enorme (ex: Twitter, qui a inventé une nouvelle forme de marketing et qui a 200 millions d’users) me semble une bonne stratégie. Tu peux toujours rentabiliser dans le futur. Si ca marche et que la boite vaut 100 ou 200 milliards dans 10 ans tu as tout gagné. Si ca ne marche pas comme prévu, tu peux toujours créer des synergies avec les autres boîtes que tu possède. Et en avancant tes tes pions sur tous les fronts cela te donne assez de pouvoir un peu partout.

    En clair, si tu as 1 chance sur 20 de gagner 100 fois ta mise, tu as tout intérêt à acheter à tout va. Sans compter que tu créer la dépendance. Un itinéraire à prévoir? Google Maps. Une question? Google. Une vidéo à regarder? YouTube…

    Pour ton second point, tu as raison. L’informatique est largement sous-performante si on compare un disque dur et un brin d’ADN. J’avais entendu parler que chaque cellule vivante possède plus d’informations que l’ensemble des ordinateurs du monde… Quand a la simplification de la vie, tu as raison.

    Je vis aux USA: sans sortir de ta voiture, tu peux aller acheter dun fast food, aller au pressing (Mc Pressing en quelquer sorte), retirer de l’argent au distributeur (depuis ta voiture toujours). Les supermarchés sont ouvert 24h/24… Google a gagné grâce à sa simplicité, Apple aussi… Il n’y a aucune raison que cela change… Mais la simplicité exige de gros moyens, et plus le monde sera « simple », plus il sera difficile à une petite boite de creuser son trou…

    @ Piotr: Je veux dire: « Plus ce sera cher du point de vue de l’entreprise ». Une animation flash est gratuite pour l’utilisateur, mais chère pour celui qui crée l’animation… Avant, un site statique suffisait. Maintenant, un site pro exige: un designer, un référenceur, un community manager… Evidemment, le e-commerce et l’activité web est bien plus développée qu’avant, ce qui rentabilise le truc. Mais je pense que le ticket d’entrée augmentera.

    Il n’y a qu’a voir les jeux videos: au départ quelques amateurs pouvaient créer un jeu. Maintenant, le développement d’un gros jeu, c’est 10-50M€…

    Pour la technologie, c’est exactement pareil. Chercher une information (itinéraire, image, vidéo) n’a jamais été aussi simple qu’aujourd’hui. Ce sera encore plus simple demain, c’est évident. Mais pour une entreprise, un moteur de recherche tel que Google est infiniment plus compliqué s’il devait être mis en place tel quel en 2011 qu’à sa création, tu vois ce que je veux dire? C’est comme les écrans tactiles: ca simplifie l’interface utilisateur, mais c’est une technologie en plus pour le fabricant… Du coup, alors qu’il y avait des centaines de fabriquant de TV cathodique, il n’y a plus qu’une poignée de fabricants pour avoir les reins assez solide pour pouvoir financer la fabrication d’écans plats, tactiles…

    Enfin, la notion de déclin ne signifie pas que ca baissera à 0. Si l’humanité existe dans 1000 ans, elle aura toujours besoin d’habits pour s’habiller par exemple, ou de nourriture. Cela étant, le secteur vestimentaire a connu sa période de déclin: croissance faible, délocalisation dans les pays émergents, bas taux de rentabilité… Idem pour la nourriture: être agriculteur, sauf sur des niches ultrarentables (exemple: producteur de champagne, protégé par de s réglementations qui limitent strictement l’offre) sauf à bénéficier d’économies d’échelle de malade et/ou de main d’oeuvre bon marché (ex: fermiers au Brésil), ce n’est pas super rentable.

    Et tout à fait d’accord avec toi, Piotr. C’est intéressant de voir comment les technologies vont évoluer, et de voir les implications qu’elles auront: vont-elles par exemple favoriser le voyage, ou au contraire l’abolir totalement puisque les gens n’auront plus besoin de la pénibilité du transport pour visiter l’autre bout du monde par exemple? Comment va l’évoluer le rapport humain/machine, ou la même le relation entre les gens? Facebook (place de marché du village numérique et choisie) a déjà changé la donne, quelle sera la prochaine évolution?

  10. Charly
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    Article super intéressant … un peu long (comme tes commentaires Martin, serais-tu un brin bavard ???) mais on peu pas toujours tailler dans le gras quand on donne des infos … Qui sont très bien expliquées dans ton article !

  11. martin
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    J’avais vu 3 whisky coca avant d’écrire le commentaire pour ma défense (j’étais sobre par contre quand j’ai rédigé l’article) En tout cas ravi que mon article te plaise 🙂

    Martin

  12. Charly
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    Aaaaaaah l’alcool c’est mal 🙂
    Ca rend trop bavard … Je continue de pas en boire alors !(je fais de sacrées économies depuis que j’ai arrêté 😛 )

  13. martin
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    Tu as raison, ca coute cher et c’est mauvais pour la santé. Ce qui explique (les 2 raisons) pourquoi je n’achète pas d’alcool au quotidien. Rien qu’un gros pack de biere par semaine m’augmenterait mon budget bouffe de 50%…

    Un prochain article: alcool vs indépendance financière?

  14. développeur
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    Tres bonne analyse . Effectivement le web est aujourd’hui un gateau, et il est important de prendre sa part le plus vite possible (les fameuses niches), et d’essayer d’en prendre le plus possible . Une fois que le gateau sera consomme, on passera a autre chose 😀

  15. martin
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    Oui, et les parts seront de plus en plus dures à saisir… C’était la même chose dans l’automobile ou l’aviation au début du siècle, la télé ou les grandes surfaces dans les années 50-60, la radio dans les années 80. Passé un certain temps, cela devient de plus en plus dur puis presque impossible de se lancer 🙂