10 astuces pour faire ses courses pour pas cher

Posté dans : Economiser, S'enrichir | 7

En lisant le livre The Under Cover, qui permet de comprendre la complexité du monde d’un point de vue d’un économiste (livre très intéressant), j’ai appris beaucoup de choses, que je vais vous transmettre dans différents articles.

Aujourd’hui, la thématique est : comment faire ses courses pour pas cher ?

Chercher le supermarché le moins cher est un exercice vain et inutile

Beaucoup pensent que pour ne pas acheter cher, il faut acheter dans le supermarché le moins cher. C’est vrai dans certains cas – par exemple, une supérette proche d’une gare, d’un aéroport ou un lieu touristique sera plus cher, un prix raisonnablement plus cher, par exemple, un sandwich vendu £3,50 contre £3,00 500 mètres plus loin, pour faire en sorte que les gens ne voient pas l’intérêt de prendre la peine de marcher 500 mètres pour économiser £0,50 (disons £1,00 pour le menu complet).

Mais mise à part ce cas là, ou le cas des supermarchés de nuit qui sont bien plus chers – mais ils ne proposent pas le même service, une boîte de thon achetée en journée n’est pas le même produit que la même boîte de thon achetée à 2 heures du matin – tous les supermarchés ont à peu près les mêmes prix.

Certains diront : Lidl et Leclerc sont moins chers par exemple. C’est à la fois Vrai et Faux. Peut-être qu’à produit égal, les produits Leclerc sont moins chers que Carrefour. Mais s’il y avait une grosse différence de prix à service et produit égal, pourquoi les gens continueraient d’acheter à Carrefour ? Les supermarchés doivent être compétitifs, et ne nous leurrons pas, ils envoient des clients mystères dans les supermarchés compétiteurs pour regarder leur prix et s’aligner les uns aux autres. L’éventuelle différence de prix sera surtout le reflet d’autres critères qu’apprécient les clients comme un meilleur emplacement par exemple, ou l’effet d’une promotion temporaire pour attirer de nouveaux clients. Mais globalement, c’est le même prix. Comparez le prix du Nutella ou du jus d’orange Joker à Carrefour ou à Lidl, les prix sont sensiblement les mêmes (parfois plus cher chez Lidl, jouissant tellement de son image de discounter qu’ils gonflent un peu les prix).

Si Lidl et Leclerc sont moins chers, c’est en réalité parce que les gens y achètent des produits moins chers. Par exemple, si le produit de base du client chez Carrefour est le jus d’orange Tropicana (2,50€ le litre), les œufs bios (2,50€ les 6) et San Pellegrino (5€ les 6) et que chez Lidl, c’est le jus d’orange Lidl (0,80€), les œufs bas de gamme (1€ les 6), et de la Cristalline gazeuse (1,5€ les 6), même si les prix des 6 produits (jus d’orange haut de gamme et bas de gamme…) sont les même chez les 2 enseignes, un client ressort avec une note de 10€ quand l’autre s’en tire à 3,3€ de note. Ce qui ne signifie pas que Carrefour est plus cher. Mais juste qu’il vous pousse à acheter plus cher.


Alors, quoi faire ? Suivez le guide


1) Faites une liste de courses

Faites une liste de courses et tenez vous à cette liste de courses. Exit, l’offre exceptionnelle 4 DVD pour 9,90€ seulement, qui est bien évidemment placée entre l’entrée du supermarché et le rayon « pain » située au fond du magasin, pour forcer le client à traverser tout le magasin et se laisser tenter par des gadgets superflus…

En outre, les supermarchés changent constamment les produits de place pour éviter que les clients ne connaissent trop bien l’emplacement des produits et se dirigent directement au rayon voulu. C’est mieux de les forcer à chercher dans le magasin, et de les faire naviguer par les rayon « GPS », « Cadeaux de Noël… » et faire monter la note. Raison de plus de faire une liste de courses.

Cela vous évite de vous laisser tenter à la caisse par le snack food, judicieusement placé et proposant des produits très chers mais très abordables (1€ les 3 chocolats dirons nous) pour tenter le clients au passage en caisse (et 1€ en plus, ma bonne madame…)

2) Achetez de façon « cheap »

Comme indiqué en introduction, tous les supermarchés ont à peu près le même prix. Les différences viennent qu’un supermarché situé dans un quartier riche va proposer plus de produits hauts de gamme à ses clients qu’un supermarché situé dans un quartier modeste. Le meilleur moyen d’acheter pas cher, c’est d’aller au supermarché le plus près (et économiser au passage les frais d’essence et d’usure de votre voiture, en roulant moins ou en y allant à pied) et acheter de façon économique. Même à Carrefour, on trouve des jus d’orange à 0,80€ voir 0,50€ qui ne sont pas plus mauvais qu’ailleurs.

3)  Faites les courses après avoir mangé

Si vous avez faim et que vous sentez l’odeur de viennoiserie fraiche – odeur synthétique diffusée par la boulangerie pour appâter le chaland – il y  a fort à parier pour que vous soyez tenté d’acheter. Quand on a faim, on se laisse tenter, et on a tendance à acheter plus. Le mieux donc : pour moins acheter, achetez après avoir mangé.

4) Regardez le prix au kilo

N’achetez que les quantités que vous savez pouvoir manger. Mieux vaut acheter 1 kilo de patate à 1€ que 5 kilos à 2€ et d’en manger 1 kilo (et gaspiller au passage 1€ et 4 kilos de nourriture). Pour les biens non périssables (herbes de provence, huile, nutella…), privilégiez le prix au kilo. Le prix au kilo des gros conditionnements est souvent 2 à 3  fois moins cher que les petits conditionnements (10 fois moins pour les herbes parfois). Donc préférez acheter un gros pot valant 6€ maintenant qui vous fera 2 mois plutôt qu’acheter 1 petit pot à 1,5€ toutes les semaines pendant 2 mois (qui au final coûte 12€).

Cela vous évitera aussi d’acheter de ananas frais prédécoupés et mis en boîte plastique au rayon frais, vendu 5 fois plus cher qu’un ananas brut frais. Ou des assortiment de légumes frais, vendus 10 fois plus cher que si vous faites le même assortiment vous-même.

5) Achetez seul

Le meilleur moyen de faire des économies est de faire les courses seul. Pourquoi ?

– Cela rend l’exercice désagréable (personne à qui causer). Du coup, on aura tendance à vite expédier cette tâche rébarbative (pour moi, 1 heure top chrono entre le moment où je quitte mon appartement et le moment où les courses sont rangées dans le frigo, trajet compris)

–  Cela limite les tentations. Par exemple, les sachets de bonbons sont placés ingénieusement à moins d’un mètre de haut généralement pour que les enfants puissent les saisir seul sans demander aux parents (qui dirait « non » si son enfant lui demande des bonbons). Une fois le sachet mis dans le Caddie, difficile de dire non… L’enfant (et le supermarché) sont les grands gagnants dans l’affaire.

6) Dites non aux publicités

Un petit écriteau sur votre boîte aux lettres suffira. Non seulement ça évite de se laisser tenter inutilement, et c’est bon  pour l’environnement.

7) Je reviendrai demain

Si vous vous laissez tenter, demandez-vous « est-ce que le produit me rendra plus heureux » ? Si non, passez votre chemin. Si oui, dites vous « je ne l’achète pas aujourd’hui, je reviendrai demain ». Il y a fort à parier que le lendemain, vous aurez tout oublié de ce produit et que vous n’irez pas acheter ce produit.

8) Evitez les têtes de gondoles

Les têtes de gondoles sont les emplacements au milieu des supermarchés vous proposant des super promo super intéressantes. Traduction : des produits à forte marge mis en avant par le fournisseur qui paie au prix fort le supermarché, qui du coup gagne sur 2 niveaux : la marge habituelle et la marge arrière, auprès de pigeons consommateurs qui se laissent tenter. Dites vous que rien n’est laissé au hasard dans une grande surface, tout ce qui attire votre attention a été conçu pour attirer votre attention. Si vous cherchez un produit que vous ne trouvez pas, c’est que le supermarché ne veut pas que vous le trouviez.

Si certains magasins ont des fauteuils confortables, c’est parce qu’ils ont remarqué que les femmes dépensent 2 fois moins en vêtements lorsqu’elles sont accompagnées par des Hommes. Les fauteuils  incitent l’Homme à se détendre et laisser la femme dépenser 2 fois plus, n’étant pas dérangée par son ami…

Une pensée un peu simpliste mais qui a le mérite de prendre un peu de recul sur toutes les astuces marketing des supermarchés.

9) Regardez en bas, en haut, derrière

Les supermarchés mettent en avant les produits à plus forte marge aux endroits les plus visibles (traduction : à hauteur des yeux). Donc plus vous vous éloignez de l’aller centrale, si vous regardez en bas des rayons, vous pouvez trouver des produits pas cher.

10) Les produits premier prix ne sont pas toujours de mauvaise qualité

Un jour, je me suis demandé pourquoi les produits premier prix sont très moches. Packaging laids, couleurs criardes (le rouge, l’orange, le jaune, le vert le bleu vif sont très populaires), message humiliant (pouce tendu vers le haut, prix marqué sur la boîte…) qui ne donne pas envie d’acheter. J’ai eu la réponse dans The Under Cover.

Il explique par l’exemple des trains au début du 20ème siècle (exemple encore valable maintenant). Il y avait 3 classes : la première classe (grand luxe), la seconde classe (moins cher, confort moyen) et la troisième classe : banc en bois exposés en plein air.Grâce à 3 prix différents, la compagnie optimise ses profits. Si elle ne vendait par exemple des tickets qu’à 50€, les clients prêts à mettre 40€ sont perdus, et la compagnie aurait pu gagner 50€ de plus avec ceux prêt à payer 100€. En vendant 3 classes, disons la 1ère classe à 100€, la 2ème à 50€, la 3ème à 20€, la compagnie prélève le maximum que chacun est prêt à payer et optimise ses bénéfices.

Il indique que mettre un toit et des bancs un peu plus confortables n’aurait pas coûté beaucoup plus cher et que la compagnie aurait largement pu se permettre d’améliorer le confort. Mais en améliorant le confort de la 3ème classes, certains passagers, prêts à mettre 50€ pour de la seconde classe, se rabattrons sur la 3ème pour faire des économies, ce qui fait perdre 30€ à la compagnie. Le moyen pour éviter cela est de faire « souffrir » les pauvres en leur offrant des mauvaises conditions, non par méchanceté gratuite mais pour effrayer le riche de dépenser moins. Pour la même raison, les aéroports mettent en place des queues délibérément lentes aux guichets des classes économiques, font attendre les passagers de classe éco pour descendre, proposent des bancs inconfortables… Que des petites brimades pour que les riches continuent de payer le prix fort (pour avoir le privilège d’être traité au final normalement : pas d’attente, salons lounge confortables…)

Revenons à nos moutons.  Si les packagings des produits premier prix sont aussi moches, c’est pour que les riches ou les « un peu moins pauvres » qui sont moins sensibles au prix ne veulent pas passer pour un radin où aient l’impression que les produits premier prix, c’est vraiment de la m****  et continuent à acheter des produits de marque, où mieux, les produits maisons (MDD, marques de distributeurs), synonymes de très fortes marges pour les magasins. Ainsi, si 3 consommateurs sont prêt à mettre respectivement 0,50€, 1,20€  et 2,50€ pour du jus d’orange, si on le vend 1,20€, on vend 2,40€ de jus d’orange. En proposant des produits de différentes qualités (jus d’orange premier prix 0,50€, marque distributeur 1,20€, Tropicana 2,50€), le supermarché réalise 3 ventes et gagne 4,20€ (près du double). Tout bonus.

Donc retenez bien : les produits pas cher sont parfois mauvais (produits chimiques, goût mauvais) mais parfois tout aussi bon que des produits plus chers. Faites sortir vos préjugés de votre tête de produits exécrables, qui ont savamment été enseignés par la grande distribution par un savant mélange de mauvais goût dans les couleurs et les emballages des produits pour que seuls les pauvres n’ayant pas le choix les achètent, et faites ainsi des économies.

Pour découvrir le monde tel qu’on vous l’a jamais montré…

L’article vous a plu ?

Bonne journée

7 réponses

  1. kategriss
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    Personnellement je fais mes courses en ligne : gain de temps, possibilité de trier beaucoup plus facilement par prix au L ou au KG que regarder les étiquettes dans un magasin, possibilité de changer de magasin en quelques clics, aucun risque de faire ses courses avec les gamins (même si je n’en ai pas encore), possibilité de faire ses courses quand on veut et également possibilité de retrouver sa liste de courses déjà enregistrée si on a fait au moins un achat.
    La seule chose qui pourrait éventuellement être un point négatif c’est les promotions proposées : dernièrement 50€ de réduction sur une commande de 200€ mais finalement, vu que c’était des courses de fêtes, la commande est rapidement montée à 200€ sans que je n’ai à « me forcer » à rajouter des produits superflus.

  2. martin
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    Merci pour ton retour d’expérience, kategriss. Comment se passent les courses en ligne? Tu dois te rendre au supermarché retirer le colis, ou tu te fais livrer à domicile? Le coût de livraison est-il cher?

  3. kategriss
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    Les courses en ligne c’est simple, en une trentaine de minutes j’ai sélectionné ce que je veux acheter et payé, tout ça de chez moi. Je me fais toujours livrer à mon domicile et les gentils livreurs montent au 3e sans ascenseur avec des litres et des litres de sodas et de jus de fruits que je ne me serais pas amusée à porter moi-même ^^ »
    Concernant le coût, ça dépend souvent du montant de la commande et du site de courses en ligne. Parfois elle est gratuite, parfois 5€, jamais au dessus de 9€ par commande.
    J’en ferais peut-être un article vu que ça fait un moment que je teste.

  4. martin
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    Ok merci à toi pour les compléments. Ca m’intéresse pas mal car au USA, quand je reviens des courses avec 10 kilos de sacs de chaque côté de mon guidon, surtout aux USA, je passe pour un martien… et puis c’est dangereux de rouler ainsi.

  5. martin
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    NYC: Tout à fait, il y a bas de gamme et bas de gamme. Les pizzas à 0,86€, elles ne font pas du tout envie. Par contre du lait, des oignons ou du pain de mie premier prix, ca reste du lait, des oignons et du pain de mie…

    Pour le second point tu as raison. Pire: le livre explique par exemple pour IBM que plutôt que de développer un modèle d’imprimante haut de gamme et bas de gamme, c’est moins cher de développer qu’une nouvelle imprimante (logique). Et pour orienter les gens sur le haut de gamme, ils rajoutent une puce pour ralentir la vitesse d’impression sur l’imprimante bas de gamme. Bilan: l’imprimante bas de gamme coûte plus cher à produire… et est vendue moins cher…

    Martin

  6. […] après avoir lu deux articles chez Candix et chez Jeconomise sur les meilleurs façons de faire les courses dans les magasins sans se prendre […]

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