Choisir des bonnes études

Il y a quelques semaines en me connectant sur ma page d’accueil par défaut (Yahoo !), je suis tombé sur l’article 27 ans, étudiante et pauvre , qui raconte la vie d’une étudiante de 27 ans qui survit à Paris avec seulement 700 euros par mois.

Après avoir lu l’article, j’ai lu les commentaires, ce qui est très intéressant pour la confrontation d’idées et d’un point de vue sociologique. Je vais tout d’abord vous montrer quelques positions relevées dans l’article, puis vous expliquer quelle philosophie de vie adopter pour réussir vos études et votre vie.

Attention: Il vous faudra prévoir environ 15 minutes pour lire cet article.

De quoi elle se plaint ? Elle a une connexion Internet, un appartement et encore 200€ par mois pour vivre.

L’étudiante ne vit que des aides de l’Etat (RSA+APL). Il est clair que cette étudiante pourrait compléter agréablement son budget en effectuant des petits boulots : 4 heures de cours particuliers par semaine facturés 20€/heure (quand on est étudiant/chercheur, 20€ de l’heure, c’est très correct surtout à Paris) permet de gagner 320€/mois hors période scolaire. Soit passer de 700€ à 1000€ de budget par mois. 4 heures de cours est sans conséquence sur un emploi du temps. Qu’elle se donne les moyens ou non de sortir de sa pauvreté est son problème et nous ne devons pas la critiquer comme quoi il existe des gens plus pauvres qu’elle. Parce qu’il y a des Africains qui meurent de faim, quelqu’un qui sombre et vit désormais dans la rue devrait être satisfait de son sort du moment qu’il ne meure pas de faim ?

La première leçon à en tirer

La morale n’a pas sa place dans ce genre de débats. Si la morale d’un sens « éthique personnelle » et quelque chose d’indispensable, il faut agir avec pragmatisme et non pas avec des jugements moraux. Si légitimement, elle ne peut pas se plaindre de ne pas gagner autant dans la mesure où ses revenus viennent de l’Etat et non de son travail, rien ne l’empêche de se plaindre ou d’expliquer les difficultés qu’elle vit au quotidien.

Rapidement, le débat est venu sur l’inefficacité économique de l’Université : certains défendant son rôle de pourvoyeur de savoir, de connaissances, d’autres souhaitent qu’elle dispense des formations plus axés sur les réalités du marché (des formations qui répondent aux besoins des entreprises).

Souvenez-vous de la première leçon à en tirer : il faut sortir d’un jugement moral, conditionné par les influences judéo-chrétiennes, la société de consommation, l’école et notre éducation pour raisonner avec pragmatisme.

L’Université française a des côtés à la fois positifs et négatifs :

– La gratuité des études : les études supérieures sont gratuites ou presque, les rendant accessible au plus grand nombre. Aux USA, certains jeunes empruntent 200 000$ pour financer leurs études (étude de médecine : 30 000$ par an ou plus). Ce qui les incite, une fois à travailler, à facturer plus cher leur travail (pour rembourser), ce qui crée une inflation (une consultation chez un généraliste : 100 à 150$) néfaste aux plus démunis. Dans ce sens, la gratuité des études est une bonne chose.

– La possibilité d’étudier des compétences peu-valorisables ou avec peu de débouchés sur le marché de l’emploi (sauf à enseigner ensuite cette matière) mais utile d’un point de vue humain : psychologie, sociologie…

L’université française a aussi ses revers :

– La non sélection des étudiants : Par la non-sélection des étudiants, l’université laisse des cohortes d’étudiants étudier dans des filières sans débouché « rentable » (sans assez de travail à la sortie) et permet à des étudiants d’étudier dans des filières où ils sont d’avance voués à l’échec (manque de compétence, de motivation…)

– La gratuité, qui a deux effets négatifs :

1) Les études le montrent, on accorde de la valeur qu’à ce qu’on paie, qu’aux choses pour lesquelles on a galéré pour les obtenir. Pour cette raison, les épiceries sociales préfèrent faire payer la nourriture 10% de son prix normal, ce qui n’est pas cher, mais permet aux pauvres de garder leur dignité (on ne m’a pas donné, j’ai payé pour la nourriture) et leur donner le sens de la valeur : si c’est gratuit, je prend, au pire je jette, c’est pas grave, si je paie, je fais plus attention. Dès lors, un étudiant motivé travaillera, mais l’étudiant pas motivé ne sera pas motivé par des contraintes monétaires.

2) La gratuité alliée au manque de moyens donné par l’Etat, ainsi que des sureffectifs dus à la non-sélection fait que l’Université n’a pas assez de ressources pour donner une bonne éducation et du coup, le système est au final plus injuste. Ceux qui réussissent sont ceux qui ont assez de ressources pour financer des études longues (médecine, master spécialisés…), assez de moyens pour payer du coaching pour réussir les filières les plus sélectives (prépa privées, cours particulier, …) et ceux qui ont assez de ressources pour étudier dans des filières cotées, typiquement des écoles privées ou à l’étranger.

– Des études pas toujours axés sur les besoins des entreprises. Des cours sur des langues antiques (araméen, latin), la psychologie… sont sans doute utile, mais de là à envoyer des milliers d’étudiants dans ces filières pour ensuite travailler à McDo, il y a un pas.

De ce fait, sans aller jusqu’au système Américain, faire payer 1000/1500€ par an, obligeant à travailler l’été ou à faire un emprunt étudiant, permettrait le droit à l’erreur (1000€ perdus, ce n’est pas le Pérou), limiterait les sureffectifs en obligeant les étudiants à bien réfléchir pour leur projet d’études. Moins d’étudiants, plus d’argent : les universités auraient plus de ressources pour assurer une bonne éducation et un bon suivi des étudiants (meilleur orientation…)

Je vais arrêter mon analyse à ce niveau, chacun a une opinion différente et les paragraphes précédents vous permettent de vous donner un peu de matière pour continuer la réflexion. Mais au fond savoir si l’université française est bonne ou pas, dans sa manière de former ou dans les enseignements qu’elle dispense n’est pas la question à se poser – c’est une question politique donc à vous de bien voter – la question n’est pas de savoir si le système est bon ou pas, mais de savoir comment vous allez vous en sortir.

Richesse financière et richesse intellectuelle sont compatibles

Un long débat a eu lieu dans les commentaires entre ceux qui souhaitent promouvoir la richesse financière (axer des études en faisant l’analyse Coûts/Bénéfices) et ceux la richesse intellectuelle (mieux vaut en avoir dans la tête que d’être un businessman sans foi ni loi).

Mon analyse est très simple :

– Ce n’est pas sa culture générale qui paiera vos factures à la fin du mois

D’un point de vue utilitariste, choisissez des études qui vous apporteront un débouché. Si certains disent qu’en 7 ans d’études, les débouchés changeront, ce qui est vrai, mieux vaut choisir un secteur à fort débouché (c’est seulement en étant malchanceux que le secteur sera bouché) qu’un secteur déjà bouché, en espérant bien fort que des débouchés apparaitront d’ici son diplôme, par l’opération du Saint Esprit.

– Mais cultivez-vous

Je connais beaucoup de monde en école de commerce qui étudient le commerce après avoir étudier de l’ingénierie, de la psychologie… pour avoir un double-compétence qui les aidera dans le monde du travail : pouvoir être ingénieur en comprenant les impératifs de rentabilité du marché, réussir dans le commerce grâce à ses compétences de psychologie, qui vous aident, outre dans la vie familiale (gestion du couple, des enfants), à comprendre comment gérer au mieux vos relations avec vos collègues, vos clients…

Je suis actuellement étudiant en MBA – Master in Business and Administration – des études prisées ou le salaire moyen pour les Américains est de 55 000$ par an à la sortie (3 300€ par mois pour des jeunes de 25 ans). Je fais ces études à la fois car j’aime le business, mais j’aime aussi améliorer mon niveau en langues (en l’occurrence ici l’anglais). Mais par ailleurs, je danse la salsa, je lis des bouquins sur la psychologie, si je me pose une question, je vais chercher la réponse en me renseignant (amis, Internet…)

Conclusion

C’est une démarche positive qu’il faut adopter pour réussir.

Rien ne sert à refaire le monde – c’est amusant de temps en temps, mais ce genre de masturbation intellectuelle est complètement inutile si aucune action concrète n’en ressort. Si vous voulez refaire le monde, par exemple améliorer la situation des travailleurs pauvres, mieux vaut s’engager dans la politique ou créer une entreprise et décider de donner un meilleur salaire à vos employés que geindre, d’autant plus que 53% des Français ont voté pour N.S lors des dernières élections. Or, que l’on aime ou pas le programme de N.S, il était évident que N.S n’était ni un magicien : pour le pouvoir d’achat, difficile à gouverner en période de crise. Et N.S s’est toujours présenté comme un Homme de droite, donc quelqu’un favorisant les intérêts des entreprises avant tout. Dès lors, ceux qui se plaignent après avoir voté pour lui me provoquent au mieux un sourire cynique, au pire le mépris.

Si vous voulez réussir, aidez vous et le ciel vous aidera. Changez ce que vous avez en votre contrôle : choisissez des études au bon rapport Bénéfices/Coûts. Mais ne soyez pas quelqu’un focalisé sur l’argent – être le plus riche du cimetière ne sert à rien et puis rien ne sert d’avoir de l’argent si c’est pour payer une domestique pour s’occuper de tout et se rendre compte à 40 ans qu’on a pas vu ses gamins grandir, pas assez regardé de couchers de soleil en compagnie de sa femme/son mari… (voir aussi sortir de la rat race).

Cultivez également votre esprit avec des choses qui vous enrichissent culturellement : suivre des études de psychologie vous aidera à gérer les relations interpersonnelles (couple, amis, famille…), ce qui est bien. Allié à une compétence plus côtée par les entreprises vous serez le roi (être doué pour quelque chose et savoir gérer les relations humaines, c’est vraiment le top).

Enfin, quel que soit votre choix ou vos choix, faites quelque chose que vous aimez car n’oubliez pas qu’on passe quand même 40 ans au boulot, à raison de 12 heures par jour en moyenne (7 à 9 heures de travail + repas entre collègues + transports) soit les 2/3 du temps éveillé (hors week-end et vacances). A voir les cadres qui font la gueule le matin à 8h dans le métro, avoir de l’argent n’est en soi pas la clé du bonheur. Confucius l’avait déjà compris et résumé cette situation très simplement :

« Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour dans ta vie »

Adoptez cet adage, sans oublier « Aide toi et le ciel t’aidera ».

3 réponses

  1. DavidB_riche-et-heureux.fr
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    Le problème dans ce pays c’est qu’on fait des étudiants à tout prix même dans des filières dont on sait qu’elles sont sans débouchés.
    Oui, mais je suis bac +…

  2. Martin
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    C’est ca tout le problème… Des idées simples existent: obliger les facultés par exemple à indiquer le taux d’emploi, le salaire médian et moyen à la sortie… mais c’est pas gagné…

  3. martin
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    Après les études marco, servent aussi a développer sa réflexion et avoir du recul – avoir cette pensée n’est pas si courant – développer son réseau, ses compétences, prendre du bon temps avec des amis…

    Bref, l’enjeu est surtout d’étudier non pas, parce qu’on a 18 ans et qu’il faut bien étudier, c’est plus cool que de bosser, mais d’avoir, une stratégie, des buts, même fous. Il est normal de pas savoir quel métier on veut faire à 18 ans, mais au moins si on se dit « Je veux faire telles études pour tel avantage, être heureux et m’épanouir dans la vie » je pense que c’est un bon début non?